Indexes et Tables
Des INDEX
&
Des TABLES
Opus « Madame Guyon »
Quinze ouvrages
Madame Guyon Oeuvres mystiques choisies
I Vie par elle-même I & II. – Témoignages de jeunesse.
II Explication choisies des Écritures.
III Oeuvres mystiques (Opuscules spirituels choisis).
IV Correspondance I. Madame Guyon dirigée par Bertot puis Directrice de Fénelon.
V Correspondance II. Autres directions - Lettres jusqu’à la fin juillet 1694.
VI Les Justifications. Clés 1 à 44.
VII Les Justifications. Clés 45 à 67 - Pères de l’Église.
VIII Vie par elle-même III. – Prisons – Compléments – pièces de procès.
IX Correspondance III. Du procès d’Issy aux prisons.
X Correspondance IV. Chemins mystiques.
XI Années d’épreuves – Emprisonnements et interrogatoires – Décennie à Blois.
XII Discours Chrétiens et Spirituels sur divers sujets qui regardent la vie intérieure.
Éléments biographiques, Témoignages, Etudes.
Indexes et Tables.
Alleaume : Gilles, né à Saint-Malo en 1641, entra au noviciat le 19 septembre 1658 et fut l’un des deux jésuites chargés, en même temps que La Bruyère, de l’éducation du duc de Bourbon, petit-fils du grand Condé. Il enseigna les humanités et la rhétorique et traduisit l’ouvrage Souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ... du P. Thomas de Jésus, portugais de l’ordre des Ermites de Saint-Augustin. Suspect de quiétisme, il fut exilé de Paris en 1695 [en 1698, selon UL]. Il mourut à Paris le 2 juillet 1706. V. SOMMERVOGEL : Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouvelle édition par C. Sommervogel, réimpr. 1960, p.179 & UL, vol. VIII, p. 469.
Beauvillier : Beauvillier (Paul de Beauvillier, duc de Saint-Aignan, dit de) (château de Saint-Aignan, 24 octobre 1648 ? – 31août 1714). Troisième fils de François de Beauvillier (ou Beauvilliers) et d sa première épouse, Antoinette Servien de Montigny (décédée le 22 janvier1680). Gouverneur du duc de Bourgogne (16 août 1689) et du duc d’Anjou (25 août 1690), Ministre d’Etat (24 juillet 1691), Gouverneur du duc de Berry (24 août 1693). Il épousa le 21 janvier 1671 Henriette Louise Colbert (décédée le 19 septembre 1733) V. LEVANTAL, C., Ducs et Pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Maisonneuve et Larose, 1996, p. 432. – Saint-Simon fait de ce puissant, qui fut ministre des finances de Louis XIV, un rare éloge : « ...[il me dit] qu’il n’avait jamais souhaité aucune place ...qu’il n’y avait d’attachement que pour le bien qu’il y pouvait faire ...il n’avait qu’à attendre la volonté de Dieu, en paix et avec soumission... Il m’embrassa avec tendresse, et je m’en allai si pénétré de ces sentiments si chrétiens, si élevés et si rares, que je n’en ai jamais oublié les paroles, tant elles me frappèrent... » Saint-Simon Cherel, vol. 2, ch. 8, p. 124.
Bertier, évêque de Blois : David-Nicolas de Bertier, né à Toulouse en 1652, était issu d'une famille parlementaire affiliée à la Compagnie du Saint-Sacrement qui fournit trois évêques au siège de Rieux. Il aurait séjourné en même temps que Fénelon à Saint-Sulpice et déclarera le connaître depuis 1677. Il prêcha aux Nouvelles catholiques alors que Fénelon en était supérieur. Spécialisé dans la controverse, il devint en 1690 vicaire général de l'évêque de Chartres Godet des Marais qui lui confia spécialement les nouveaux convertis des régions de Blois et de Vendôme. Nommé le 22 mars 1693 à l'évêché de Blois nouvellement créé, il ne reçut l'institution canonique que le 4 juin 1697, fut sacré le 15 septembre et entra à Blois le 26 juin 1698. Cet ami de Fénelon fut mêlé à l'affaire des Maximes des Saints et aux querelles jansénistes et mourut le 20 septembre 1719. V. Orcibal, Fénelon, note 1 à la Lettre 1
Boileau : « Fils d'un apothicaire, Jean-Jacques Beaulaigue (dont Boileau est la forme francisée) naquit à Agen le 9 octobre 1649. Il étudia la théologie à Toulouse et reçut en 1677 de l'évêque Claude Joly la cure de Saint-Etienne d'Agen … fut appelé à Paris comme précepteur des jeunes enfants du duc de Luynes. Il resta dans son hôtel jusqu'en 1693 ou même 1694 et se lia avec tout le groupe janséniste : Nicole, Quesnel, Duguet, le P. de La Tour, le P. Fouquet, Lemeur, Couët, Dodart, Daguesseau père, du Charmel, le dominicain Massoulié (la Bibliothèque Nationale possède un assez grand nombre de ses lettres). Il fut ensuite « modérateur des études théologiques» de Gaston de Noailles et demeurait avec lui au petit séminaire de Saint-Sulpice (rue du Pot-de-fer) quand le jeune homme fut élevé à l'évêché de Châlons. Après avoir, semble-t-il, pris la précaution de consulter le groupe sulpicien (Tronson, Leschassier, Godet-Desmarais, D.N. de Bertier, J.H. de Flamenville), L.-A. de Noailles l'appela en 1696 à l'archevêché en qualité de théologien et le chargea souvent de la rédaction de ses mandements. Forcé de se séparer de lui, il le dédommagea en 1704 par une prébende à la collégiale Saint-Honoré. Bien que l'ancien curé de Versailles Hébert ait soutenu qu'il n'était pas janséniste ... il mourut appelant et réappelant le 10 mars 1735... » Fénelon Correspondance Orcibal, Lettre 310A note 1.
Bon : Cette religieuse attachante, influente sur le Père La Combe, « toute en lumières » selon Madame Guyon, est l’auteur d’un Catéchisme spirituel pour les personnes qui désirent vivre chrétiennement composé par la R. M. M. Bon D. L J. R. Ursuline à Saint Marcellin en Dauphiné, A.S.S. ms. 2056 folios 660-859. Ce texte, reflet d’une expérience profonde, suit immédiatement deux copies des Torrents de Madame Guyon dans le recueil constitué à Saint Sulpice vers 170 Marie Bon naît en 1636 en Dauphiné, son père est avocat au Parlement de Grenoble ; elle perd sa mère à 2 ans et est placée chez les Ursulines de St Marcellin avec sa soeur aînée. Elle en sort à 12 ans : « Les religieuses ne voulaient pas la recevoir à cause de sa petite taille et de ses infirmités » ; elle entre cependant en religion à 22 ans. Elle a 28 ans quand M. de Courbon, le vicaire de l’archevêque de Vienne, lui commande d’écrire. Elle objecte que « l’effort de l’imagination ... éloignerait ... de la pureté avec laquelle Dieu veut que je reçoive la grâce. ... il n’y a de ma part ... que l’acquiescement [125] ». Son père est assassiné la même année. Au parloir, où elle va par ordre, les personnes accourent de tous côtés : « elle disait avec une sainte liberté ...aux gens de qualité et aux autres les défauts... ils n’avaient aucun repos de conscience qu’ils n’eussent exécuté ce qu’elle les avait prié [250] de faire’. Elle est supérieure du monastère et dirige une comtesse piémontaise qui fonde un couvent d’Ursulines à Turin. Puis elle subit une persécution qui dure plus de sept ans, suite de la publication d’un « traité de l’oraison » traduit en italien. Elle expire dans l’amour de Dieu en 1680 à 45 ans. V. La Vie de la Mère Marie Bon de l’Incarnation, religieuse Ursuline de Saint Marcellin, en Dauphiné, où l’on trouve les profonds secrets de la conduite de JC sur les âmes, et de la vie intérieure, par le P. Jean Maillard, S.J., à Paris chez Jean Couterot et Louis Guérin, 1686.
Bossuet : V. la synthèse de J. Le Brun : La spiritualité de Bossuet, Klincksieck, 1972. En ce qui concerne les éléments biographiques, on se reportera à Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, tome XV, La chronologie de la vie de Bossuet pp. 431-516.
Chamesson-Foissy : Neveu du père de Madame Guyon . « Philippe de Chamesson-Foissy naquis dans le diocèse de Reims vers 1632. Ayant commencé dès 14 ans une carrière militaire, il décida d'entrer dans un ordre religieux après avoir tué un adversaire en duel. Il devait quitter Paris le 17 octobre 1661 avec Mgr François Pallu (l'évêque d'Héliopolis) et s'embarquer à Marseille le 2 janvier 1662. Après plusieurs voyages (Madagascar, Inde, Siam), il fut arrêté comme espion à Golconde et mourut le 25 août 1674, épuisé par trois mois d'emprisonnement. On l'enterra dans l'église des Augustins de Masulipatam. V. A. LAUNAY : Mémorial de la Société des Missions Etrangères, Paris, 1916, t. II, p. 115.» BRUNO (Jean) : La Vie de Madame Guyon..., note 13.
Chéron : Nicolas Chéron « fut, avec Coquelin, élu promoteur à l’Assemblée de 1682 ; la complaisance qu’il y montra lui valut l’abbaye de La Valasse … Il recevait en outre du clergé une pension de quatre mille livres sous prétexte de préparer un recueil des édits et arrêts concernant le spirituel et le temporel, travail dont il n’avait pas fait une page lorsqu’il mourut ». Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, tome III, p. 38
Chevreuse : Charles-Honoré d’Albert, duc de Luynes, duc de Chevreuse (1656-1712) fut élève des Petites Ecoles de Port-Royal, gendre de Colbert, beau-frère et ami du duc de Beauvillier, conseiller particulier respecté par Louis XIV, et après 1704, ministre d’Etat : « les ministres des affaires étrangères, de la Guerre, de la Marine et des Finances avaient ordre de ne lui rien cacher » PILLORGET, R. et S., France baroque, France classique 1589-1715, I. Récit, Laffont, 1995, p. 1162. Saint-Simon lui élève le « tombeau » suivant : « J’ai parlé ailleurs ...de la droiture de son coeur, et avec quelle effective candeur il se persuadait quelquefois des choses absurdes et les voulait persuader aux autres ... mais toujours avec cette douceur et cette politesse insinuante qui ne l’abandonna jamais, et qui était si sincèrement éloignée de tout ce qui pouvait sentir domination ni même supériorité en aucun genre ... C’est ce même goût de raisonnements peu naturels qui le livra avec un abandon qui dura autant que sa vie aux prestiges de la Guyon et aux fleurs de M. de Cambrai ... Sa déférence pour son père le ruina, par l’établissement de toutes ses soeurs du second lit dont il répondit, et les avantages quoique légers auxquels il consentit pour ses frères aussi du second lit, et qui ne pouvaient rien prétendre sans cette bonté. Jamais homme ne posséda son âme en paix comme celui-là. ... Le désordre de ses affaires, la disgrâce de l’orage du quiétisme qui fut au moment de le renverser, la perte de ses enfants, celle de ce parfait dauphin, nul événement ne put l’émouvoir ni le tirer de ses occupations et de sa situation ordinaire avec un coeur bon et tendre toutefois. Il offrait tout à Dieu, qu’il ne perdait jamais de vue; et dans cette même vue, il dirigeait sa vie et toute la suite de ses actions. Jusque avec ses valets il était doux, modeste, poli ; en liberté dans un intérieur d’amis et de famille intime, il était gai et d’excellente compagnie, sans rien de contraint pour lui ni pour les autres, dont il aimait l’amusement et le plaisir; mais si particulier par le mépris intime du monde… » Saint-Simon (Cherel) Livre 10 Chapitre 12.
Eugénie (Louise Eugénie de Fontaine) : (1608-1694), « fille d'un secrétaire du Roi, elle était née de parents protestants ; après la mort de son père, elle se convertit avec sa mère en 1623. Elle fit profession à la Visitation en 1630 et acquit bientôt la plus haute considération, jusqu'à passer pour une autre sainte Chantal ; aussi fut-elle à diverses reprises supérieure de son couvent, qu'elle gouverna pendant trente-trois ans. Même, lorsque Péréfixe voulut changer les dispositions des Soeurs de Port-Royal de Paris touchant le formulaire, il envoya dans cette maison, à titre de supérieure, la M. Eugénie accompagnée de six de ses visitandines. » UL VII, appendice III p. 500, note, donne en outre les références : Vie… 1694 ; Quesnel, Lettre… ; Sainte-Beuve, Port Royal.
Falconi : Il se consacra entièrement à la direction de conscience auprès des laïcs de Madrid et de la Cour et dans les monastères. La première de ses huit lettres est un traité sur la méditation discursive dans lequel Falconi se défend du reproche d’attirer à l’oraison jusqu’aux porteurs d’eau V. DS, tome 5, col. 35 à 42.
Famille : Marie de Lavau, « Manon autrement (appelée) Famille », cf. Vie 3.18. 8 p.000, provoque un quiproquo et les soupçons de La Reynie.
Fénelon : « Méridional à l’esprit vif », il naît en 1651. Supérieur des Nouvelles Catholiques à 27 ans, il est chargé de convertir les protestants saintongeais à 35 ans. A 36 ans, abbé en Cour, il est promis à une brillante carrière aidé par son aîné Bossuet. Il rencontre J.-M. Guyon à 37 ans en octobre 1688 ; elle a 40 ans. Il est nommé précepteur du duc de Bourgogne l’année suivante. L’affontement avec Madame de Maintenon et Bossuet suivi de son refus d’abandonner Madame Guyon le conduisent à une disgrâce - relative : il est nommé archevêque de Cambrai à 44 ans. Ses Maximes sont condamnées par Rome sous la pression française en mars 1699. Vrai pasteur au-delà du dignitaire d’Eglise pendant les misères de la guerre dans son diocèse, il meurt à 64 ans en janvier 1715 ayant conservé des relations étroites avec Madame Guyon, son initiatrice puis directeur mystique. V. DS Fénelon par L. Cognet ; Fénelon Œuvres Le Brun ; Fénelon Correspondance Orcibal, (en particulier l’ensemble du tome I, Fénelon, sa famille et ses débuts et son chapitre X, Fénelon vu par Madame Guyon).
Filles au service de Madame Guyon : v. Famille et Marc.
Fouquet : Les rapports entre Madame Guyon et la famille du surintendant sont multiples : amitié avec un de ses frères qui fut disciple de J. Bertot comme elle, avec les duchesses de Charost, mariage de sa fille. En effet le surintendant Nicolas Fouquet (1615-1680) épouse en 1639 Louise Fourche d’où naît Marie Fouquet (1640-1716) qui épousera Louis Armand de Béthune duc de Charost ; puis le surintendant épouse en 1650 Marie-Madeleine de Castille (1636-1716) d’où naîssent François Fouquet V (1652-1656), Louis-Nicolas Fouquet (1654?-1705) qui épousera Jeanne-Marie Guyon, ainsi que trois autres enfants. Musée de Belle-Isle.
Gramont comtesse de - : « Marie-Christine de Noailles, troisième des enfants du maréchal, née le 4 août 1672, mariée le 12 mars 1687 à Antoine de Gramont, comte de Guiche, duc en 1695, plus tard maréchal de France. Veuve en 1725, elle mourut le 14 février 1748. « La colombe » était une ardente disciple de Mme Guyon…» Orcibal Lettre 323 note 4 - La carrière (et le courage) de son mari suggère une vie ponctuée de déplacements fréquents : on sait que les femmes suivaient en général leur époux à la guerre. - On ne doit pas la confondre avec la duchesse de Grammont née Hamilton [Mme de Morstein]. La comtesse de Gramont pourrait succéder à Madame Guyon dans la filiation mystique issue de Bernières et Bertot si l’on en croit le Supplément à la Vie (v. p. 000) ? Mais nous n’avons pas d’autre source appuyant cette suggestion et la « petite duchesse » [de Mortemart], la correspondante des dernières lettres avant l’enfermement à la Bastille comme plus tard du marquis de Fénelon est une autre candidate possible...
Guiche : v. Gramont.
Guyon, Armand-Jacques - : né le 21 mai 1665, il était au collège lorsque Madame Guyon quitte Montargis pour ses voyages. Il se fit émanciper en 1685 et entra au service en qualité d’enseigne puis de lieutenant aux gardes françaises. Grièvement blessé à Walcourt en août 1689 il quitta l’armée et épousa à Orléans, par contrat du 24 juin 1692, Marie de Beauxoncle, fille d’Alexis de Beauxoncle et d’Anne Thoynard, et alla demeurer au château de Dizier, paroisse de Suèvres, au baillage d’Orléans, à l’est de Blois, près de la rive nord de la Loire. Il mourut vers 1720 laissant deux enfants. Le château existe toujours, situé près d’un bel étang, et l’on peut voir sa partie gauche, où Madame Guyon résida à sa sortie de la Bastille, avant de s’installer dans une modeste maison à Blois. La chapelle visible actuellement est plus tardive.
Guyon, Jacques - : Il avait vingt-deux ans de plus que Jeanne-Marie de La Motte. Ecuyer, seigneur du Chesnoy, de Champoulet, et l'un des seigneurs du canal de Briare, il appartenait à une ancienne famille de Normandie, venue à Montargis, au siècle précédent, à la suite de la duchesse de Ferrare. Son père, de même prénom, avait fait de grands bénéfices dans l'entreprise du canal de Briare. Il était mort en 1642, laissant une veuve (Anne de Troyes, fille de Jacques de Troyes, seigneur de Montizeaux) et trois enfants : deux filles religieuses à Notre-Dame-des-Anges (le couvent des bénédictines de Montargis) et un fils, Jacques Guyon du Chesnoy, à qui revint toute la fortune de la famille.» (GUERRIER L., Madame Guyon, sa vie, sa doctrine et son influence…, Paris, 1881, p. 25).
Harlay : « Harlay de Champvallon (François II de), 1625 – 1695, était le neveu et le filleul de François Ier de Harlay de Champvallon, 1586 – 1653, archevêque de Rouen, dont il devint, fort jeune le coadjuteur et le successeur (1651). Louis XIV le tira de Rouen pour lui donner l’achevêché de Paris (1671). Brillant orateur, habile administrateur, Harlay fut plus encore un courtisan impénitent. S’il ne pratiqua pas assidûment la vertu, du moins l’admira-t-il chez les autres... » Charles BERTHELOT du CHESNAY, Les missions de Saint Jean Eudes, Contribution à l’histoire des missions en France au XVIIe siècle, 1967, Procure des Eudistes, 1967, p. 337 ; Dethan Paris pp. 326 à 333 consacre une section à ce prélat qui ne manquait pas d’allure selon la belle gravure ad vivum, p. 327, et rapporte la chanson des parisiens : « Notre archevêque de Paris, / Quoique tout jeune, a des faiblesses / Et crainte d"en être surpris / S"est retranché sur ses maîtresses. / De quatre qu"il eut autrefois / Le prélat n"en a plus que trois ».
Huguet : « Denis Huguet, conseiller au Parlement de Paris (1635 – 1715). Par sa mère il était cousin germain du mari de Mme Guyon, étant né de Simon Huguet, procureur général en la Chambre des Comptes, et d"Elisabeth ou Isabelle de Troyes fille de Jacques de Montezeaux. A la mort d"Anne de Troyes, la belle-mère de Mme Guyon, il avait été nommé tuteur honoraire des enfants de Mme Guyon, après avoir demandé qu"un tuteur onéraire, Hureau, notaire à Montargis, lui fut adjoint. Lorsque Mme Guyon était en Savoie ou en Italie, il fit tous ses efforts pour la déterminer à revenir à Montargis. Lorqu"il rendit compte de sa tuelle aux enfants émancipés de Mme Guyon, ceux-ci, estimant qu"il n"avait pas assez bien servi leurs intérêts, lui firent un procès (BN, Thoisy, 446, f° 255 & 263) » Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, tome VII p. 499 - Renseignements généalogiques complémentaire dans F. Bluche, L’origine des magistrats du Parlement de Paris 1956, p. 216.
La Chaize (François de la Chaize d’Aix, père de), dit le P. La Chaise (1624-1709) Provincial Jésuite, il fut appelé (1675) par Louis XIV qui en fit son conseiller spirituel et son confesseur. Il lutta contre les Jansénistes, fut gallican modéré. Il ne put empêcher la révocation de l’édit de Nantes.
La Combe : Sa biographie démontre les dons brillants d’un simple prêtre qui ne bénéficie pas d’appuis particuliers. Né à Thonon en 1640, François La Combe reçoit l’habit des Barnabites à 15 ans; il est ordonné à 23 ans, enseigne avec succès au collège d’Annecy, prêche et collabore aux missions du Chablais. Consulteur du Provincial à Paris à 27 ans, il enseigne la théologie à Bologne et à Rome de 31 à 34 ans, est supérieur à Thonon de 37 à 43 ans et jouit d’une excellente réputation. Sur le plan spirituel il devrait beaucoup à la Mère Bon (citée dans la Vie à l’occasion du rêve de Madame Guyon). En 1681 il devient par M. de Genève le directeur de Madame Guyon à Gex. Il est l’objet de jalousies dans son ordre, en particulier de la part du demi-frère de Madame Guyon. Arrêté à Paris en 1687, il est l’objet d’accusations basses puis de manipulations. Il a alors 47 ans et ne sera plus jamais libre, passant de prisons en prisons : la Bastille, l’île d’Oléron, l’île de Ré, la citadelle d’Amiens ; à 49 ans le château de Lourdes. Il est transféré à Vincennes à 58 ans. Fou (ou atteint de sénilité ?) il est transféré à Charenton à 72 ans et meurt trois années plus tard, le 29 juin 1715. V. J. Orcibal : article La Combe, DS tome 9 col. 35-42. – N’étant qu’un « petit prêtre », il a probablement été traité plus durement que Madame Guyon. L’extraordinaire n’est pas tant qu’il ait perdu la raison (selon les rapports de police), mais que Madame Guyon ait gardé la sienne dans ces terribles épreuves. Il sera vénéré comme martyr dans les cercles guyoniens germano-suisses du XVIIIe siècle.
La Mothe (Dominique de) : le frère consanguin de Mme Guyon, provincial et visiteur des barnabites mourut le 25 novembre 1701. Il avait vécu 77 ans, dont 58 de profession. V. Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, tome VI, appendice III, note à la lettre qui est adressée à Dominique ; G. Boffito, Scrittori Barnabiti ; DS.
La Mothe (famille Bouvier de) : outre Dominique de la Mothe, de la même mère étaient nés deux autres enfants : Grégoire, qui fit profession dans la chartreuse de Gaillon, où il mourut en février 1698, et Michel, docteur en théologie, aumônier du Roi, prieur de Saint-Nicolas de Marle, puis curé de Saint-Saturnin de Tours.
Laurent de la Résurrection (frère) : Madame Guyon l’appréciait : « On a supprimé tous les livres du frère Laurent et il n’y en a plus que six dans tout Paris, possédés par des particuliers. L’ecclésiastique en a un en papier marbré … ils en ont fait imprimer un autre en la place pour surprendre, qui n’a rien de ce qu’avait l’autre, en voici l’intitulé Maximes spirituelles et utiles aux âmes pieuses pour acquérir la présence de Dieu, recueillis de quelques manuscrits de frère Laurent etc. au bon pasteur. » Lettre à la petite duchesse, décembre 1697.
Le Picart, Françoise-Elisabeth (mère) : née le 2 mai 1621, confiée en 1631 aux visitandines de la rue Saint-Antoine qui fondèrent la maison de Meaux, où elle prit l’habit à l’âge de quinze ans. Envoyée à Dammartin en 1643, elle suivit sa communauté transférée, pendant les guerrres civiles, à Paris puis à Senlis. Elle en était supérieure lorsqu’elle se réunit à celle de Meaux en 1653. Bossuet l’avait en haute estime. Elle mourut le 28 novembre 1705, six mois après avoir été réélue supérieure. V. UL, note à la lettre 1273.
Louis de France : né le 6 août 1682, marié à Turin, par contrat du 15 septembre 1696 avec Marie-Adélaïde de Savoie (elle–même née à Turin le 6 décembre 1685 et morte au château de Versailles le 12 février 1712), mort au château de Marly le 18 février 1712. Le Dauphin était l’espoir du cercle guyonnien.
Madame de Chantal : Jeanne de Chantal née à Dijon en 1572 est l’exemple rare d’une jeune femme heureuse en mariage - jusqu’en 1601 où au cours d’une partie de chasse son mari est blessé et meurt neuf jours après en lui demandant de pardonner à son meurtrier involontaire. Le chagrin immense marque ainsi les premiers pas dans la vie mystique. Un confesseur abusif augmente ses peines jusqu’à la rencontre libératrice avec François de Sales, en 1604. Après avoir rempli toutes ses obligations familiales, elle fonde à Annecy, en 1610, une nouvelle forme de vie religieuse sans vœux solennels ni clôture ; le développement explosif des fondations l’obligera à une activité permanente ; elle meurt en 1641. On note que la durée de l’expérience mondaine dépasse celle de la vie de religieuse fondatrice. Sa Correspondance (Cerf, 1986, 6 volumes) comporte une chronologie-biographie. On trouve dans ses Œuvres (Plon, 1875, 2 volumes) des aperçus et conseils pour une vie mystique vécue dans la sobriété, au coeur d’une intense activité.
Maintenon Madame de - : Née en 1635, la mort en 1647 de son père, fils protestant du célèbre Agrippa d’Aubigné, réduit Françoise à la misère. Elle épouse le poète Scarron en 1652 plutôt que d"entrer au couvent. Celui-ci meurt en 166 Louis XIV, en mars 1669, lui demande d"assurer l"éducation des enfants qu"il avait de Mme de Montespan. Elle parvint en 1680 à séparer le roi de cette dernière. La mort de la reine posa en 1683 avec acuité le problème d"un nouveau mariage qui fut célébré dans les mois suivants mais ne fut jamais publié officiellement. Au-delà du rappel de ces quelques dates, on note son « enracinement de la vie religieuse dans la vie morale » et son souci, en fondant la maison d’éducation de Saint-Cyr, d’éviter à d’autres ce qu’elle a connu elle-même. V. DS tome 10 col. 115-118 - Elle a 13 ans de plus que Madame Guyon ; le duel, par trop inégal, sera sans merci. Fénelon portera un jugement très dur sur elle, v. Lettre 1538 au duc de Chevreuse 8 mars 1712, Fénelon Corresp. Vol. XVI.
Maisonfort, Madame de la - : « Née le 6 octobre 1663, Marie-Françoise-Silvine était la fille d'Antoine-Paul Le Maistre de La Maisonfort, oncle de Mme Guyon. Son père lui obtint en 1676 une stalle au chapitre noble de Poussay. « Bien faite et agréable, elle sut bientôt gagner l'esprit de son abbesse qui la mena à Nancy au passage de la Dauphine en mars 1680 ». Sa famille étant très pauvre et son père remarié, elle vint à Paris. Mme de Brinon, directrice de Saint-Cyr, la retint comme « maîtresse séculière rétribuée. » Dès l'été 1684, elle suscitait l'enthousiasme de Mme de Maintenon qui la chargeait de remplacer la supérieure, ne tarissait pas d'éloges à son sujet et se plaignait de ne pas entendre assez parler d'elle. A Versailles elle était « connue même très particulièrement du Roi qui la voyait tous les jours chez Mme de Maintenon et lui faisait l'honneur de lui parler » (Mémoire de Ledieu dans la Revue Bossuet, 1909, p. 24). Elle prononça en 1694 ses voeux solennels. Bien qu'elle fût depuis le début de 1696 en relation avec Bossuet, elle fut chassée le 10 mai 1697 de Saint-Cyr comme quiétiste. Pourtant M. de Meaux avouait le 24 septembre 1701 « qu'elle en était fort bien revenue et que la véritable raison de son exil de Saint-Cyr fut qu'elle se rendait insupportable à toutes les religieuses et à Mme de Maintenon même, par sa critique continuelle des petites pratiques de la religion qu'elle ne pouvait souffrir. C'était là en effet le fond de son génie ». Sur sa demande, elle passa chez les visitandines de Meaux, mais en raison de la même aversion pour « leurs petitesses », elle fut transférée le 23 octobre 1701 chez les ursulines de Meaux puis, en 1707, chez les bernardines d'Argenteuil. A la mort de Bossuet, Mme de La Maisonfort reprit sa correspondance avec Fénelon, elle restât aussi « en commerce » avec sa cousine Mme Guyon… » Fénelon Correspondance Orcibal, Lettre 151 note 1 que nous condensons.
Malaval : La Pratique facile pour élever l’âme à la contemplation (1664-1670) du célèbre aveugle de Marseille est traduite en italien avant la Guide de Molinos. Cet ouvrage condamné en 1687 entraîne l’année suivante la mise à l’index de celui de Malaval. Ce dernier rentre dans le silence mais reprend ses activités intellectuelles et charitables. DS, tome 10, col. 152 –158.
Marc : Françoise Marc, née à Rouen, âgée d'environ trente-cinq ans, était depuis six on sept ans au service de Mme Guyon, lorsque celle-ci se rend au couvent de Meaux ; elle est appelée « la chère petite Marc » par la mère Le Picard, v. Vie 3.18.11, note p.00
Martin (Claude) : le fils de Marie de l’Incarnation (du Canada), à qui elle destina sa Seconde Relation de 1654, était lui-même un profond spirituel. Il eut « entre les mains le Moyen court de Madame Guyon (qu’il appelle le Chemin court) et entreprit de justifier sa pensée profonde mais son traité est resté à l’état de matériaux. » V. DS, tome 10, col. 695-702.
Miramion : Une des plus grandes organisatrices de la charité en France. En 1678 elle devient supérieure des Filles de la Providence et Louis XIV lui demande de s’occuper des aumônes royales. Forte personnalité, ouverte d’esprit et généreuse, « femme d’un grand sens, et d’une grande douceur » pour Saint-Simon Chérel tome 1 p. 321. V. DS tome 10 col. 1286-1288. On note son appui à la naissante Société des Missions étrangères dont la jeune Madame Guyon admirait des missionnaires tel Philippe de Chamesson-Foissy et François Pallu, l’évêque d’Héliopolis, Vie 1.4.6. Un beau portrait gravé figure dans la section décrivant le terrible Hôpital Général dont on menaçera Madame Guyon v. Dethan Paris p. 189.
Molinos : Miguel de Molinos naît en Aragon, dans une simple famille paysanne. Prêtre en 1652, il occupe « des postes de responsabilité et d’honneur » dans l’Escuela de Cristo de Valencia et arrive à Rome en 1663 pour y activer une cause de béatification. Sa réputation de directeur spirituel s’accompagne de de la publication de ses écrits. « Son prestige est tel que les premiers écrits qui attaquèrent directement sa doctrine furent mis à l’index (1681) ». Mais arrêté en 1685 après plusieurs années d’une situation « franchement hostile et insoutenable » il passe le reste de sa vie dans les prisons de l’Inquisition. Une étude le réhabilite dans DS tome 10 col. 1486 – 1514. Une terrible description de sa cérémonie d’abjuration est faite par Dudon, Le quiétiste espagnol Michel Molinos, 1921, auteur qui par ailleurs ne lui est pas favorable. V. la communication de J. Le Brun, Rev . de l’Histoire des Religions, janvier-mars 1980, pages 118-120, faisant le point des travaux et éditions de la Guia.
Montbazon : « Marie de Bretagne (ou d’Avaugour) (décédée le 28 avril 1657) était la fille aînée de Claude de Bretagne (ou d’Avaugour), comte de Vertus [ !] et baron d’Avaugour, gouverneur de Rennes, de Saint-Malo et de Vannes, et de Catherine Fouquet de La Varenne LEVANTAL, C., Ducs et Pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Maisonneuve et Larose, 1996. - Son mari « alla la chercher dans un couvent où la jeune personne voulait se faire religieuse : superbe créature … très entourée, fort coquette, provoquant de nombreuses passions, elle n"y résistait pas » selon G. Martin, Histoire et Généalogie des Maisons de Rohan de Chabot et de Rohan-Chabot, tome II, 1977, p. 93.
Mortemart : Marie-Anne Colbert (1665 - 1750), « la petite duchesse ». Cette soeur cadette de Mme de Chevreuse avait épousé, le 14 février 1679, Louis de Rochechouart, duc de Mortemart, pair de France. Il mourut le 3 avril 1688. La jeune veuve avait 40 000 livres de rente et, en septembre 1689, le Roi lui donna en outre l'abbaye de Beaumont près de Tours. En 1689 et en 1690, on voit souvent son nom dans les listes des invitées du Roi et du Dauphin mais Saint-Simon notait en 1694 « qu'elle s'était jetée à Paris dans la dévotion la plus solitaire. » V. Orcibal Lettre 168 note 2 – Elle était très aimée de Madame Guyon comme en témoigne les lettres de cette dernière en 1696 et 1697. Doit-on la considérer comme successeur dans la lignée ?
Nicole : Pierre Nicole (1625 – 1695), célèbre janséniste, traduit les Provinciales en latin, participe « au conflit qui oppose Port-Royal et la Compagnie du Saint-Sacrement, à laquelle appartiennent plusieurs de ses futurs adversaires partisans des spiritualités mystiques … Autorisé à revenir en France incognito (fin 1680), enfin à revenir dans la capitale (printemps 1683), Nicole remercie l"archevêque de Paris et prouve son orthodoxie en publiant des écrits de controverse et de spiritualité ; son souci est désormais d"établir un lien entre la hiérarchie et ses amis exilés ». DS, tome 11 col. 309 – 318.
Noailles, Louis-Antoine de - : second fils d'Anne, duc de Noailles, fut nommé évêque de Cahors, et dès l'année suivante, fut transféré à Châlons, d'où il vint en 1695 prendre possession du siège de Paris. Il fut créé cardinal en 170 Il eut de grandes vertus, mais l'indécision de son caractère lui créa bien des embarras, notamment à propos de la bulle Unigenitus, qu'il accepta seulement le 11 octobre 1728, ce qui ne l'empêcha point, dit-on, de se dédire par un acte du 26 février 1729. Il mourut quelques semaines après, à soixante-dix-huit ans, le 4 mai. » Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925.
Noailles, Marie-Christine de - : v. Gramont.
Nouvelles Catholiques : l’étude par Orcibal révèle pour le moins des « ambiguïtés » liées à cette œuvre de conversions forcées. V. Correspondance de Fénelon, tome I, chapitre IV de la deuxième partie : « Fénelon remplaça vers juin 1679 A. de Noailles à la tête des Nouvelles Catholiques, établissement fondé en 1634 par la Compagnie de la Propagation de la Foi ... Cela a paru suffisant pour le rendre responsable de tout ce qui se passa dans la maison jusqu"en 1689 ... les cruautés qu"on y exerça ... Les ordres d"incarcération et d"élargissement … signés par le procureur général Harlay et surtout par le lieutenant de police La Reynie. Fénelon ne voyait les pensionnaires que lorsque suffisamment instruites et disposées pour faire leur abjuration, elles lui étaient présentées ». Nous pouvons imaginer Fénelon et Madame Guyon échangeant plus tard leurs expériences, bien décidés à ne plus pratiquer qu’un christianisme intérieur.
Pallu : François Pallu (1626-1684), principal fondateur de la société des Missions Etrangères. L’évêque d’Héliopolis s’embarque de Marseille en 1662, débarque à Alexandrette, se rend à Ispahan, gagne par mer Surate, traverse l’Inde pour atteindre la capitale du Siam, où il collabore avec Lambert de la Motte, évêque de Bérythe, vicaire apostolique de la Cochinchine. Il revient en Europe arrivant à Rome en 1667. Il repartira en 1670, s’embarquant en 1674 pour la Chine : arrêté par les Espagnols qui le ramèneront en Europe par le Mexique, il fut ainsi peut-être le premier voyageur ayant fait le tour du monde d’ouest en est ! Il repartira de nouveau au Siam en 1681 pour mourir en Chine. V. A. LAUNAY, Mémorial de la Société des Missions Etrangères, Paris, 1916, t. II, pp. 485-491.
Petite duchesse : la correspondante de Madame Guyon lorsque le duc de Chevreuse est indisponible ou doit être protégé, v. Mortemart.
Pirot : (1631-1713). Le P. Léonard le considérait comme « l'esprit le plus éclairé de la Sorbonne », mais il ajoutait qu' « il fait aveuglément tout ce que veulent les gens qui l'emploient », de sorte qu'il donnait l'impression « d'une espèce de girouette pour la doctrine » (B. Neveu, Le Nain de Tillemont, La Haye, 1966, p. 308). Bossuet réussit à lui faire condamner l'Histoire critique du Nouveau Testament de R. Simon et les Maximes des Saints qu'il avait d'abord approuvées (Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, tome II, p. 65, n. 4 ; Fénelon Correspondance Orcibal, Lettre 7B note 2) - Pirot entre autres tâches assista la marquise de Brinvilliers sur l’échafaud et obtint de cette empoisonneuse, courageuse face au supplice, une entière confession de ses fautes (Dethan Paris p. 87).
Richebracque, Dom Nicolas - : bénédictin, (1666 – 1704). Né à Blangy-sur-Bresle, au diocèse de Rouen, il avait fait profession chez les Bénédictins de Vendôme, à l"âge de vingt et un ans, le 13 novembre 1666. Il résidait alors à Blois, dans le couvent de son ordre. Lorsque Mme Guyon était à Grenoble, il était prieur du couvent de Saint-Robert-de-Cornillon, aux environs de cette ville. Il fut plus tard (1701) sous-prieur de l"abbaye de Saint-Germain- des-Prés, et mourut le 24 juin 1704, au monastère de Saint-Médard de Soissons. » Ch. Urbain et E. Levesque, Correspondance de Bossuet, Paris, 1909-1925, VII p. 494.
Saint-Simon : Les membres du « petit troupeau » rassemblé autour de Madame Guyon revivent par quelques chapitres de ses mémoires : vol. 1 chap. 18, 19, 27 ; vol. 2 chap. 8, 17 ; dans des volumes suivants, « tombeaux » en hommage aux ducs et duchesses de Chevreuse et de Beauvillier. On n’oubliera pas que le jeune Saint-Simon, né en 1675, exerçait, à l’époque de la querelle quiétiste, des talents de mousquetaire, assistant au siège de Namur en 1692 puis à la bataille de Fleurus. Ceci explique quelques inexactitudes. Sa légendaire férocité paraît le plus souvent lucidité et laisse place à une grande estime pour la loyauté et l’honnêteté propres aux principaux fidèles et amis. Il malmène « la dame » qui lui dérobe leur part intime.
Tronson : (1622-1700), Louis Tronson était le fils d'un secrétaire de cabinet et de Marie de Sève. Prêtre en 1647, il acquit une charge d'aumônier ordinaire du Roi en 1654. Entré à Saint-Sulpice en 1656, il devint supérieur de la Solitude, puis premier directeur l’année suivante. Supérieur général de la congrégation en 1676, il s'établit à Issy en 1687. V. Orcibal Lettre 1 note 14 à compléter par BERTRAND L., Bibliothèque Sulpicienne ou Histoire Littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice, Paris, 1900, pp. 123 à 155 – Estimé des deux partis, honnête, il sût conserver une voie médiane et demeure le seul recours de Madame Guyon aux moments critiques précédant la Bastille. Mais il écrit, le 27 avril 1694 : « On a fort souhaité de me faire parler à Madame Guyon avant qu"elle se retira mais je n"ai pas cru m"y devoir exposer. Ses amis en disent merveille et il est vrai que sa conversation a apporté des effets de grâce si extraordinaires en plusieurs personnes fort qualifiées de la Cour qu"il serait difficile à n"en juger que par cet endroit de ne pas croire qu"elle est bien remplie de l"Esprit de Dieu. Cependant d"autres personnes qui lui sont opposées en disent de si étranges choses qu"après avoir parlé plusieurs fois aux unes et aux autres … et après avoir lu un écrit qu"elle m"avait envoyé pour sa justification, je n"ai pu dire autre chose sinon que toute sa conduite était un mystère où je ne comprenais rien. » On peut suivre son éloignement progressif de la « dame directrice », du 8 avril 1694 au 5 juillet 1699 (A.S.S. vol. 34 de la correspondance Tronson). Sa position varie selon l’interlocuteur. Son état de santé était chancelant.
Vintimille : Né en 1655, au château du Luc, diocèse de Fréjus, fils et frère de militaires, il était neveu de Jean de Vintimille évêque de Toulon. Nommé évêque de Marseille le 27 juin 1684, il administra comme vicaire capitulaire pendant six ans, avec une sorte de bonne foi, que n"eurent pas tous ses collègues. Préconisé le 21 janvier 1692, il se fit sacrer le 25 mars suivant dans sa cathédrale. Régulier, pieux, modéré surtout, il mérita par là de monter plus haut et de vivre longtemps. JEAN, A., Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu’à 1801, Paris 1891 p. 41
Ascèse : Des textes innombrables montrent une influence excessive de pratiques ascétiques dans un siècle qui n’était pas tendre. Le fils de la grande mystique Marie de l’Incarnation (du Canada), à qui Madame Guyon demandera conseil avant de partir à Gex, est admiratif d’une compagne de sa mère car on lui trouve sur la tête une « calotte armée de pointes de fer … Elle portait encore deux chaînes de fer à ses deux pieds. Les disciplines dont elle se servait étaient aussi des chaînes de fer » (Dom Martin, p. 263 et p. 268). Madame Guyon tente d’imiter dans sa jeunesse - mais déconseille fermement dans son âge mûr - des pratiques qui renforcent la volonté propre et ne favorisent guère l’abandon à la providence divine. Un exemple célèbre est fourni par Xavier dans les hôpitaux de Venise, raconté par Rodriguez, qui pour arriver à vaincre la répugnance qu’il avait à donner les soins réclamés par un malade, porte à sa bouche le pus d’un ulcère ; « toute la nuit suivante il lui semblait avoir encore ce pus dans la gorge sans pouvoir arriver à s’en débarrasser, tant avait été forte la violence qu’il avait dû faire à tous ses instincts. » Art. Ascèse, J. de Guibert, DS, tome 1 col. 997. L’exemple suivant est plus proche de Madame Guyon : la Mère Granger a fait « essuyer [au corps] des choses dont le récit nous fait horreur, comme de baiser des chancres... Elle avait défendu aux infirmières de rendre certains offices aux malades, qui sont les plus répugnants à des filles propres, parce qu’elle s’était réservé cet exercice... c’est bientôt dit, mais la pratique en est bien difficile. » Eloges... p. 432 (par la mère Jacqueline Bouëtte de Blémur), Paris, 1679. Concluons par l’appréciation d’un mystique sobre et apprécié de Bertot : « plusieurs saints et saintes …qui baisaient et léchaient les plaies et ulcères des pauvres … pourront au moins servir pour la condamnation de la délicatesse » Benoît de Canfield, La règle de perfection, PUF, 1982, p. 242 ; v. notes attenantes de J. Orcibal sur François, les deux Catherines (de Sienne et de Gênes), Elisabeth de Hongrie.
Bastille : “Elle avait environ 66 mètres de long sur 30 m de large ... Ses huit tours avaient un peu moins de 24 m de haut, leur diamètre extérieur était d’environ 11,3 m , leur épaisseur de 2 m » - ce qui donne une chambre circulaire de 7,3 m de diamètre soit un modeste « appartement » de 42 mètres carrés. “Le nombre de prisonniers ne fut jamais considérable : en moyenne 40 par an sous le règne de Louis XIV ... Ceux-ci, en général, n’y restaient pas longtemps (moyenne de 4 mois en 1782). ... Une incarcération à la Bastille n’avait rien de déshonorant puisqu’on n’y était enfermé que par lettre de cachet. Celle-ci était, en général, libellé comme suit : « Monsieur le Gouverneur, envoyant en mon château de la Bastille le sieur X... mon intention est que vous ayez à l"y recevoir et retenir en toute sûreté, jusqu"à nouvel ordre de moi... ». Suivaient la signature du roi et le contre-seing du ministre.” HILLAIRET, Dictionnaire Historique des rues de Paris, Les Editions de Minuit, 1963, 2 vol. - Madame Guyon est entré à la Bastille le 4 juin 1698 pour en sortir en litière le 24 mars 1703. On retiendra : « l’homme au masque de fer », contemporain entré en 1698 et mort en 1703 ; Voltaire, enfermé une première fois en 1717 ; Sade, enfermé très longtemps et pour de très sérieuses raisons à la fin du siècle.
Bénédictines du Saint-Sacrement : Leur couvent formait un domaine considérable, avec un grand jardin de forme triangulaire, adjacent au couvent des Carmes. Le plan du grand ensemble ainsi formé par les Carmes, les Bénédictines et N.D. de Consolation, qui recouvrait l’actuel quadrilatère délimité par la rue de Vaugirard, la rue Cassette, la rue du Cherche-Midi, la rue du Regard, figure dans Conrad de Meester, Frère Laurent de la Résurrection, Cerf, 1996, annexe I. – Madame Guyon a probablement connu Frère Laurent, v. Index des noms, Laurent.
Bourbon-l’Archambaud : Cette petite ville d’eau située près de Moulins est fréquentée au XVIIe s. EXPILLY, Dictionnaire… nous décrit ainsi ses bains : « Les eaux minérales ... sont enfermées dans trois espèces de puits, cependant ce n’est qu’une seule et même source ... Au-dessous de ces puits est un grand bain de forme carrée, qu’on appelle le Bain des Pauvres ; et à deux pas de là est une maison où l’on trouve trois chambres au rez-de-chaussée de la rue : ces chambres sont voûtées et séparées par un mur mito Dominique et le Père La Combe] ; un couvent de Récollets, des Ursulines, des Visitandines, des Dominicaines et des Bénédictines ; un hôpital etc. On y compte 1210 feux. Cette ville est située au pied d’une côte, sur le canal de Briare, proche de la rivière de Loing ... le sol y est assez fertile et agréable. Le commerce y est médiocre. » EXPILLY, Dictionnaire… - Les indications suivantes seront utiles au visiteur moderne à la recherche de souvenirs de Madame Guyon : « Bien que l’aspect de la ville se soit modernisé et qu’à l’exception de quelques tours ses remparts aient disparus on peut ... retrouver les vestiges de la cité du XVIIe siècle, dont la structure, dessinée par les bras de rivières qui l’entourent et la sillonnent, n’a pas varié. On y voit toujours certaines des maisons que Mme Guyon habita, par exemple celle du 16, rue du Four-Dieu avec une ancienne porte … Une aile du Collège des Barnabites fréquenté par tous ses frères et son fils aîné subsiste rue Gambetta. Madame Guyon serait née dans une demeure Renaissance toujours visible (Caisse de Crédit Agricole du Loiret) venant de Barthélémy Prevost » Bruno, Tour Saint Jacques, p. XXIII et Dossier Guyon, pièces 1 & 18 qui reproduit à partir du plan Ge. C. 784 un plan de Montargis au XVIII° siècle avec report des principales rues et couvents, gravé dans l’angle de la VII° carte du canal de Briare par Lattré, B.N., Cartes, Ge. CC. 2375.
Montmartre : le couvent de Montmartre est célèbre par le culte de saint Denis – notre pseudo-Denys si souvent cité dans les Justifications de Madame Guyon - comme par sa réforme mouvementée du début du siècle : « ...en 1133 [fut fondée] la célèbre abbaye ... [proche de] la chapelle des martyrs ...dans celle-ci une statue de saint Denis en marbre blanc. C’est l’endroit où l’on croit qu’il fut enterré avec ses compagnons. On a beaucoup de vénération pour ce lieu, et l’on y voit presque toujours un grand concours de peuple ; le monastère est également vaste et beau, bien situé et accompagné de jardins d’une grande étendue. ... En parcourant le tour de la montagne, on jouit d’une vue très belle et très agréable ; on découvre en plein la ville de Paris, l’abbaye de St Denis et quantité de villages. Les environs sont remplis de moulins à vent. Il y a beaucoup de carrières, dont on tire continuellement le plâtre pour la consommation de Paris ... on trouve assez fréquemment au milieu de cette masse de gypse, des ossements et vertèbres de quadrupèdes qui ne sont point pétrifiés, mais qui sont déjà un peu détruits, et sont très étroitement enveloppés dans la pierre... » EXPILLY, Dictionnaire…
Notre-Dame-des-Ardilliers : Ce lieu de pèlerinage aux nombreux miracles (125 en 119 ans ?) de la vallée de la Loire fut visité par la Mère Marie de la Nativité, liée à Marie de l’Incarnation du Canada. Le fils de cette dernière, que connut Madame Guyon, rapporte : « se sentant attirée à se faire religieuse aux Ursulines …[la Mère] alla à Saumur pour rendre ses vœux à Notre-Dame-des-Ardillières et obtenir de connaître de Dieu … les desseins qu"il avait sur elle » - ce qui se réalisa en 1633. Dom Martin p. 245 ; l’édifice du XVIIe siècle a été terminé par Mme de Montespan, qui descendait souvent à Saumur en allant voir sa sœur, l’abbesse de Fontevraud.
Oléron : « Oléron (Isle d’) … Son terroir est très fertile ... elle est défendue par un château, situé dans la partie orientale, qui est bien fortifié, et dont la garnison est ordinairement composé d’un batyen ; c’est en cet endroit que sont les bains au nombre de trois. Ils ont chacun trois pieds d’eau. Il y en a un pour les hommes, un pour les femmes et un dans lequel on ne se baigne presque pas. L’eau de ces bains ou puits est claire, limpide et si chaude, qu’on n’y peut tenir la main ... au dessus du Couvent des Capucins est une belle promenade, qui consiste en trois allées, l’une au-dessus de l’autre, pratiquées dans un terrain ...[donné] aux Capucins à condition d’en tenir la porte ouverte pour la commodité publique. » Madame Guyon s’y promenait probablement - comme plus tard la maréchale de Noailles à laquelle l’abbé de Langeron écrivait : ‘Je vous souhaite, Madame, une fraîcheur de sang qui vous fasse si bien dormir, que vous n’ayez jamais besoin des Capucins.’ Fénelon Correspondance Lettre 1107bis du 3 octobre 1706.
Confession : Sur l’attitude de saint Jean Eudes, v. Charles BERTHELOT du CHESNAY, Les missions de Saint Jean Eudes, Contribution à l’histoire des missions en France au XVIIe siècle, 1967, Procure des Eudistes, 1967. Sur les confesseurs et leurs relations de pouvoir forcément ambigües avec les femmes dont témoigne l’épisode « du menton » exposé en Vie 1.4.5, v. M. Bernos, La femme au confessionnal à l’époque moderne, Les cahiers Dolois, 1996-1997. Il conclut : «…les théologiens moralistes considèrent la femme ni comme particulièrement pécheresse, ni même plus pécheresse que l"homme …en revanche …[elles apparaîssent] immédiatement dangereuses aux yeux de célibataires mâles … à travers la relation personnelle qu"est l"acte même de la confession. »
Education des enfants : De ce sujet très vaste bien avant Rousseau, nous indiquons les sources suivantes proches de Madame Guyon : 1/ Fénelon écrit l’Education des filles (Paris, 1687) ouvrage primivement destiné au duc de Beauvillier, qui eut neuf filles précédant quatre garçons. On se reportera à sa Notice par J. Le Brun, nous introduisant à l’éducation des filles au XVIIe siècle : « les catéchismes affirmaient que la femme est née pour être toute sa vie sous la sujétion et la conduite d"autrui … C"était même un argument pour souligner les avantages de la vie religieuse par rapport au mariage, l"obéissance y était au moins requise sans brutalité et sans injustice, et elle dissipait tous les scrupules ! » Fénelon Œuvres I p. 1259. 2/ Poiret est l"auteur de « L’éducation chrétienne des enfants » dans La théologie du cœur, 1693. On se reportera à L’Education chrétienne des enfants de Pierre Poiret, source du catéchisme de John Wesley par M. Chevallier in De l’Humanisme aux lumières… Voltaire Foundation, Oxford, 1996, qui expose la primauté du désir sur la raison et la nécessité de réduire très tôt l’amour-propre, thèmes guyonniens.
Gex : Cette ville présentait une grande variété de fondations catholique à la porte de la république de Genève : « Carmes, Capucins, Ursulines, Filles de la Propagation de la Foi, collège régenté par des Carmes et hôpital desservi par des filles de la Charité ... [la ville] est divisée en trois parties : la première est bâtie sur une petite hauteur à l’occident, où était anciennement le château, dont les vestiges prouvent qu’il était grand et considérable ; la seconde … a trois portes, celle d’en bas, au bout de laquelle est un petit faubourg, celle d’en-haut, qui est au nord, et qui conduit à un autre petit faubourg ... La troisième partie de la ville est un assemblage de maisons situées au nord ... quant au commerce, il n’y en a presque point dans cette ville à cause de la proximité de celle de Genève : on y voit seulement quelques artisans. » EXPILLY, Dictionnaire…
Grenoble : « Le prélat qui est à la tête de ce diocèse prend le titre de Prince de Grenoble ... le commerce ... en gants et autres pelleteries est fort considérable. Il se fabrique aussi dans cette ville des draps, qui, quoique grossiers, sont d’une assez bonne qualité et fort estimés. Les mines de fer [sont] d’une grande ressource pour la subsistance des habitants ; à quoi il faut ajouter le commerce des bois que l’on fait descendre par l’Isère dans le Rhône, et de là jusqu’à la mer. » Au § 4 du chapitre suivant, nous retrouvons ce travail du drap : « Il y avait des jeunes filles de douze et treize ans qui travaillaient presque tout le jour en silence pour s'entretenir avec Dieu... » EXPILLY, Dictionnaire...
Lausanne : « Il n’est peut-être point de ville … qui offre un séjour aussi brillant, aussi recherché, et qui lui soit préférable par les agréments et les douceurs de la vie. Cette ville a constamment joui de la présence de nombre de princes et princesses des maisons souveraines ». en 1766. Ses guyonniens érudits (Dutoit, Chavannes, Masson…) joueront un rôle déterminant : V. Préface.
Montargis (Bénédictines) : Le rayonnement de ce couvent, longtemps dirigé par la Mère Granger, se prolonge après sa mort : ainsi, nous dit Saint-Simon, le duc de Beauvilliers avait : « des enfants … à Montargis, aux Bénédictines, dont il avait préféré la vertu et la piété qu"il y connaissait, à des couvents plus voisins où il aurait eu le plaisir de les voir plus souvent » Saint-Simon Cherel t. 1 ch. 8 p. 12 Saint-Simon souhaitait épouser une de ses filles, qui encouragée par le jeune abbé de Fénelon choisit la vocation religieuse. id. p. 124.
Montargis : cité aisée et bien pourvue en différentes fondations religieuses mais sans grande activité économique : « … capitale du Gâtinois-Orléanais, chef-lieu d’une élection de son nom ... avec ... une lieutenance de la prévôté générale ... un collège régenté par les barnabites [auxquels appartiennent le frère ennemi de Madame Guyonaillon. » EXPILLY, Dictionnaire…
Saint-Cyr : Sur l’histoire de cette fondation de Mme de Maintenon pour filles nobles pauvres, transportée du château de Noisy-le-Roi à Saint-Cyr-l’Ecole, au bout du petit parc de Versailles, dans les nouveaux bâtiments édifiés en 1685 par Hardouin-Mansart où près de 2500 hommes travaillèrent 15 mois sur le chantier, v. Cognet Crépuscule, chap. III §2 ; MALLET-JORIS, Françoise, Jeanne Guyon, Flammarion, 1978, chap. VIII etc.
Saint-Thomas de Villeneuve :. Ce couvent disparu , situé au croisement des rues de Sèvres et de Vaugirard, appartenait à la maison de « la communauté des filles de Saint-Thomas de Villeneuve fondée en 1660 par le prieur du couvent de Lamballe ...en août 1700, Jeanne de Sauvageot, dame de Villeneuve, agrandit cette maison dont elle confia la direction aux filles de Saint-Thomas, d’où son nom. » HILLAIRET, Dictionnaire Historique des rues de Paris, Les Editions de Minuit, 1963, 2 vol. Cette maison avait de nombreuses filiales en Bretagne.
Science cachée des simples : La ‘relation sur le jeune homme du coche’ de Surin qui circule rapidement en France à partir de 1648 constitue un cas particulier de la ‘science mystique des simples’. Poiret l’éditera selon une mutation ‘nordique’ en 1690 sous le titre ‘Le berger illuminé ou entretien spirituel d’un berger et d’un ecclésiastique’ (voir Michel de Certeau, ‘L’Illettré éclairé dans l’histoire de la lettre de Surin sur le Jeune Homme du Coche (1630)’, Rev. Asc. Myst. 44, 1968, 369-412). La tradition remonte certainement à l’Ami de Dieu de Merswin. Au-delà, une étude des sources de ce thème central qui s’oppose à l’intellectualisation de la vie mystique releverait des récits d’anachorètes, de sufis (Ibn Arabi, Les soufis d’Andalousie ; Attar, Le mémorial des saints), etc. Au XVIIe siècle, elle est illustrée par Marie des Vallées (connue de Madame Guyon et sur laquelle une relation est éditée dans le Directeur mistique), par Jean Aumont (qui se présente quelque peu abusivement comme un ‘pauvre villageois sans autre science ni étude que Jésus-Christ’, influence Archange Enguerrand et par ce dernier Madame Guyon), enfin par la vie de la bonne Armelle rééditée par Poiret. Madame Guyon écrivant au distingué Comte de Metternich, joindra une lettre de son maître Bertot qui raconte par le détail l’histoire de ‘trois pauvres filles’ qui enseignent leurs très simples pratiques à un vieil homme trop dévôt (Correspondance, Dutoit, tome IV, Lettre d’un grand serviteur de Dieu qui fait suite à la lettre 121).
Visitation Sainte-Marie : Le commandeur Brûlart de Siller fit élever, par François Mansart, la nouvelle chapelle du couvent appelée Notre-Dame-des-Anges et consacrée le 7 septembre 1634. Le domaine s’étendait à l’est jusqu’à l’entrée de la Bastille et le long de cette prison jusqu’à la porte Saint-Antoine. Du couvent lui-même il ne reste pas trace, mais on peut visiter la chapelle. Jadis une Assomption de la Vierge était au dessus de l’autel et la chapelle contenait des peintures de Perrier et des sculptures de Lepautre. HILLAIRET, Dictionnaire Historique des rues de Paris, Les Editions de Minuit, 1963, 2 vol.
Page Ligne contexte corrigé (avec explications complémentaires s’il y a lieu).
25 05 (Laurent est un Grand Carme et non un carme déchaussé, ce qui suppose une révision de la première ligne du tableau ; Mectilde de Bar est décédée en 1698 et non en 1690).
47 01 important. La première annexe : La famille
94 03 (ce paragraphe devrait figurer en petit corps, cf. p. 91)
165 14 pouvait
193 note 1 Il s’agit de Saint-Gervais-les-Bains, près de Sallanches, dans la vallée de Chamonix (et non d’un quartier de Genève).
166 03 fît (nombreux accent circonflexes absents - ou à enlever, p. 168, 169…)
179 12 coûtat
575 en-tête CHAPITRE 17
790 09 jésuite, à quoi
849 en-tête CHAPITRE 18
1047 19sq. (déplacement vers la marge de gauche des enfants 2. Armand-Claude
à 5. Jeanne-Marie, qui sont ceux de madame Guyon ! )
1049 15sq. (déplacement vers la marge de gauche de la seconde épouse de Pons de Salignac)
1064 note 29 V. p. 75
1105 09 (manque la description des Opuscules spirituels édités par Poiret en 1712. v. Chevallier (M.), Pierre Poiret, Biblioteca Dissidentium, vol.V, 1985)
1105 15 Vincenti1 (ajout d’une note)
1 « Le mot forme une sorte de rébus avec la vignette représentant une couronne : à celui qui est vainqueur (participe présent datif de vincere !) » (v. M. Chevallier, R.H.P.R., 2002, p. 377).
1109 24 Guyon…, éd. par les amis de Poiret
1125 2°col. (Répétition de la définition de Travail)
1149 26 « L’éducation chrétienne des enfants », 1690, 2e éd. 1696. On
Cet index biographique voudrait éclaircir les faits relatés dans ce présent volume qui couvre l’histoire de la querelle ; les deux autres volumes présentent un intérêt spirituel requérant moins ce type d’informations. L’index reprend, en le corrigeant parfois et en le complétant largement, un « index des noms de personnes », que nous avions constitué pour l’édition critique de la Vie par elle-même. Il couvre l’ensemble des trois volumes de la Correspondance : des notices concernent la direction de disciples étrangers lors de la dernière période vécue à Blois.
La Correspondance de Fénelon, tome onzième, 1829, fournissait une « notice des personnages » remarquable pour l’époque et très clairement rédigée : nous en reprenons quelques passages pour montrer la rare sympathie de cet éditeur du début du XIXe siècle, qui s’exprime ainsi de façon voilée, alors même que son avertissement à sa « Correspondance sur l’affaire du quiétisme », tome septième, beaucoup plus réservé par prudence, ne reconnaissait pas l’authenticité de la « correspondance secrète » entre Fénelon et Mme Guyon !
L’édition critique réalisée récemment par J. Orcibal, I. Noye et J. Le Brun, bénéficie d’un incomparable apparat critique, malheureusement dispersé dans les notes (non indexées à ce jour). S’étendant parfois sur plus d’une page, les « notes » d’Orcibal constituent de véritables études ; nous avons pris le parti d’en citer des extraits en donnant toutes les références des vol. III et V relatifs aux lettres des vol. II et IV. Le chercheur désirant approfondir la biographie de Mme Guyon s’y reportera ainsi facilement.
Ces deux sources sont complétées par Levesque, Correspondance de Bossuet, par l’édition par Boislisle des Mémoires de Saint-Simon, par les travaux d’Henderson, etc.
AIX (archevêque d'). V. VINTIMILLE.
ALLEAUME (Gilles, jésuite) (1641 – 1706). Né à Saint-Malo en 1641, il entra au noviciat le 19 septembre 1658 et fut l’un des deux jésuites chargés, en même temps que La Bruyère, de l’éducation du duc de Bourbon, petit-fils du grand Condé. Il enseigna les humanités et la rhétorique, et traduisit l’ouvrage Souffrances de Notre Seigneur Jésus-Christ..., du P. Thomas de Jésus, portugais, de l’ordre des Ermites de Saint-Augustin. Suspect de quiétisme, il fut exilé de Paris en 1695 (en 1698, selon UL). Il mourut à Paris le 2 juillet 1706. V. Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouvelle édition par C. Sommervogel, réimpr. 1960, p. 179 ; UL, vol. VIII, p. 469.
ARENTHON (Jean d') (1620 – 1695). Né en 1620 au château d'Alex, dans le Genevois, il devint évêque de Genève en 166 Ayant eu occasion de rencontrer Mme Guyon à Paris en 1680, il l’attira dans son diocèse pour aider à l'établissement d'une communauté de Nouvelles Catholiques. Il mourut en odeur de sainteté le 4 juillet 1695. V. La Vie de Mgr Jean d’Arenthon d’Alex…, par Dom Innocent Le Masson, Lyon, 1697 ; réédition : Annecy, 1895.
ARGENSON (Marc‑René Le Voyer, marquis d') (1652 – 1721). D'une ancienne maison originaire de Touraine, il naquit en 1652 à Venise, issu d’un père ambassadeur de France. Après avoir occupé quelque temps une charge de maître des requêtes, il fut nommé en 1697 lieutenant‑général de police, et remplit cet emploi avec autant d'habileté que de succès. Il devint conseiller d'État en 1709 et garde des sceaux en 1718. Il mourut à Paris le 8 mai 1721.
BEAUFORT (Joseph de), fut successivement à Châlons et à Paris grand-vicaire de M. de Noailles, qui avait en lui confiance, et qui le choisit même pour confesseur. Il fut le « biographe-éditeur anonyme » du frère carme Laurent. (V. sur lui : Frère Laurent de la Résurrection, Ecrits et entretiens…, Conrad de Meester, Cerf, 1996.)
BEAUMONT (Pantaléon de), fils de Henri de Beaumont et de Marie de Salignac, sœur consanguine de Fénelon, naquit en 1660 au château du Gibaut. Il fut associé à Fénelon, en 1689, en qualité de sous‑précepteur du duc de Bourgogne. La disgrâce qui accabla, au mois de juin 1698, les amis de Fénelon, obligea l'abbé à se retirer à Cambrai, où l'archevêque le fit son grand‑vicaire. Il est souvent désigné dans la Correspondance sous le nom de Panta. Nommé en 1716 à l’évêché de Saintes, il se concilia l’estime et la considération générale. Il mourut à Saintes en 1744.
BEAUVILLIER (Duchesse de) (1655 ? – 1733). Henriette‑Louise Colbert, née en 1653 ou en 1655, épousa le 19 janvier 1671, Paul de Beauvillier. Elle devint dame du Palais le 27 janvier 168 Naturellement gaie et mondaine, elle avait cependant vite subi l'influence de son mari qui écrivait le 10 juin 1677 : « Elle a plus d'envie que jamais de contenter Dieu et il me semble qu'elle ne recule pas ». Elle fut au nombre des auditrices de M. Bertot à Montmartre. Elle ne mourra, après un long veuvage, que le 19 septembre 1733. (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 49, note 1 à la lettre 8.) - Il s’agit d’une des plus anciennes dirigées de Fénelon. Elle se serait éloignée de Madame Guyon qui dit : « J'ai connu que Dieu avait bien d'autres desseins sur l'époux [le duc de Beauvillier] que sur l'épouse, quoiqu'elle fût bonne. » (lettre à Fénelon, fin août 1693), « J'ai fait, il y a huit jours, un songe de M. de B., qui me priait de ne point me mêler d'elle, et qu'elle voulait aller par la voie sûre, reprenant même, s'il était nécessaire, les prières vocales pour tout exercice ; elle paraissait fort irritée, m'accusant de découvrir à B. [Fénelon] jusqu'à ses pensées, elle ne voulait plus de commerce avec moi…» (lettre du 24 octobre 1694).
BEAUVILLIER (Paul de Beauvillier, duc de Saint-Aignan, dit de) (château de Saint-Aignan, 24 octobre 1648 ? – 31 août 1714). Troisième fils de François de Beauvillier (ou Beauvilliers) et de sa première épouse, Antoinette Servien de Montigny (décédée le 22 janvier1680). Il épousa, le 21 janvier 1671, Henriette Louise Colbert, seconde fille de Jean-Baptiste Colbert, et de ce mariage naquirent treize enfants. Gouverneur du duc de Bourgogne (16 août 1689) et du duc d’Anjou (25 août 1690), ministre d’Etat (24 juillet 1691), gouverneur du duc de Berry (24 août 1693). « Il conçut de bonne heure une haute estime pour Fénelon, avec qui il se lia très étroitement, par les soins de M. Tronson, leur commun directeur. Nommé gouverneur du duc de Bourgogne, et libre de choisir ses coopérateurs, il se fit associer Fénelon en qualité de précepteur, et partagea constamment les soins de son emploi avec le duc de Chevreuse, son beau‑frère. Après la disgrâce de Fénelon, le duc de Beauvillier continua de correspondre avec lui, mais dans le plus grand secret… » (Fénelon, 1828). - Saint-Simon fait de ce puissant, qui fut ministre des Finances de Louis XIV, un rare éloge : « ...[il me dit] qu’il n’avait jamais souhaité aucune place, [...] qu’il n’y avait d’attachement que pour le bien qu’il y pouvait faire [...] Il n’avait qu’à attendre la volonté de Dieu, en paix et avec soumission. [...] Il m’embrassa avec tendresse, et je m’en allai si pénétré de ces sentiments si chrétiens, si élevés et si rares, que je n’en ai jamais oublié les paroles, tant elles me frappèrent... » (éd. Cheruel, vol. 2, ch. 8, p. 124). - Voir : Fénelon (Orcibal), t. III, p. 51, note 13 à la lettre 8. ; Lizerand, Le duc de Beauvillier, 1648‑1714, Paris, 1933.
BENEDICTINES DU SAINT-SACREMENT : religieuses de la congrégation de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, fondée par Catherine de Bar, la mère Mechtilde, appréciée de Mme Guyon. Leur couvent formait un domaine considérable, avec un grand jardin de forme triangulaire, adjacent au couvent des Carmes. Fénelon et probablement Madame Guyon ont connu Frère Laurent. - Conrad de Meester, Frère Laurent de la Résurrection, Cerf, 1996, donne en annexe I le plan du grand ensemble formé par les Carmes, les Bénédictines et Notre-Dame-de-Consolation, qui recouvrait l’actuel quadrilatère délimité par la rue de Vaugirard, la rue Cassette, la rue du Cherche-Midi, la rue du Regard.
BERNIERES (Jean de Bernières de Louvigny) (1602‑1659). Ce laïc fut jusqu'à sa mort l'âme de la Compagnie de l'Ermitage de Caen. Il fut influent sur Marie de l’Incarnation (du Canada), Jacques Bertot, etc. Ses ouvrages furent condamnés par l'Inquisition les 26 juillet 1689 et 12 décembre 1690, mais M. Tronson écrivait le 14 juillet 1690 à l'évêque d'Arras : « J'ai peine à croire que l'on ait condamné à Rome le livre du Chrestien intérieur, comme il paraît en ce pays ici. Peut‑être l'italien n'est‑il pas conforme à notre français et qu'il y aura quelque chose de différent qui l'aura fait condamner… » - Nicole, qui s'acharnera contre Bernières dans son Traité de l'oraison (1695), s'étant prévalu des mesures romaines, M. de la Trappe s'excusa d'en avoir recommandé en 1690 la lecture aux religieuses des Clairets. Voir : UL, t. V, p. 116, n. 4 ; Heurtevent R., L'œuvre spirituelle de J. de Bernières, Paris, 1938 ; Luypaert, L., Revue d'histoire ecclésiastique, 1940, pp. 19‑130 ; Fénelon (Orcibal), t. III, p. 342, note 3 à la lettre 192 ; Tronc, D., Revue XVIIe siècle, no. 218, 2003, « Une filiation mystique : Chrysostome de Saint-Lô, Jean de Bernières, Jacques Bertot, Jeanne-Marie Guyon. »
BERTIER (David‑Nicolas de) (1652 – 1719), évêque de Blois. Né à Toulouse en 1652, il était issu d'une famille parlementaire. Il aurait séjourné en même temps que Fénelon à Saint-Sulpice. Il prêcha aux Nouvelles Catholiques alors que Fénelon en était supérieur. Il devint en 1690 vicaire général de l'évêque de Chartres, Godet des Marais, qui lui confia les nouveaux convertis des régions de Blois et de Vendôme. Nommé le 22 mars 1693 à l'évêché de Blois nouvellement créé, il ne reçut l'institution canonique que le 4 juin 1697, fut sacré le 15 septembre et entra à Blois le 26 juin 1698. Cet ami de Fénelon fut mêlé à l'affaire des Maximes des Saints et aux querelles jansénistes ; il mourut le 20 septembre 1719. (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 59, note 1 à la lettre 1)
BERTOT (Jacques) « Monsieur Bertot ... natif de Coutances... grand ami de ... Jean de Bernières ... s’appliqua à diriger les âmes dans plusieurs communautés de religieuses ... [à diriger] plusieurs personnes ... engagées dans des charges importantes tant à la Cour qu’à la guerre ... Il continua cet exercice jusqu’au temps que la Providence l’attacha à la direction des religieuses bénédictines de l’abbaye de Montmartre proche [de] Paris, où il est resté dans cet emploi environ douze ans jusqu’à sa mort ... [au] commencement de mars 1681 après une longue maladie de langueur. ... [Il fut] enterré dans l’église de Montmartre au côté droit en entrant. Les personnes ... ont toujours conservé un si grand respect ... [qu’elles] allaient souvent à son tombeau pour y offrir leurs prières. » (Introduction [par Madame Guyon] au Directeur mystique, 1726). Voir : vol I de cette correspondance, p. 45 : « Monsieur Bertot, directeur mystique » ; Tronc, D., Revue XVIIe siècle, no. 218, 2003, « Une filiation… » ).
BETHUNE-CHAROST (Nicolas de) (1660 -12 septembre 1699), neveu des Foucquet, beau-frère de la duchesse de Charost, parent du comte de Vaux (le gendre de Madame Guyon), quiétiste. « Il avait dans l'Église tout le mérite imaginable » (Chamillart, 20 avril 1696), et « vivait fort pieusement et fort retiré chez son père » ; « Docteur en théologie et abbé du Tréport, il mérita de vifs éloges de M. Tronson (16 janvier 1687), dans les Mémoires de Sourches (20 avril 1696) et du curé de Versailles, M. Hébert, qui fit tous ses efforts, en septembre-octobre 1695, pour lui faire obtenir l'évêché de Châlons. Mais Mme de Maintenon s'y opposa, ce qui nous étonne d'autant moins que nous savons que Mme Guyon lui avait donné le titre d'aumônier des Michelins » (Fénelon, Orcibal, qui cite l’éd. de Saint-Simon par Boislisle, t. VI, p. 324, ainsi que Langlois).
BÉTHUNE (duc Armand II de,)(1663-1747). « Armand II de Béthune, marquis de Charost, fils de Louis-Armand I de Béthune, deuxième duc de Charost et de Marie Foucquet, né le 5 mars 1663. Lieutenant au régiment du Roi en 1683 et capitaine en 1684, colonel du régiment de Brie la même année, lieutenant général des provinces de Picardie, Boulonnais, etc., en 1687, colonel du régiment de Vermandois en 1690, brigadier en 1693, gouverneur de Doullens en 1694, maréchal de camp en 1696 ; il avait pris en 1695 le titre de duc de Charost sur la démission de son père. Il devint lieutenant général en 1702, gouverneur de Louis XV en 1722, et mourut le 23 octobre 1747. D'après Saint‑Simon, Beauvillier « ne le jugeait propre qu'aux choses du dehors et en effet ne lui communiquait jamais rien » en dépit de leur commune appartenance au « petit troupeau guyonnien ». (Boislisle, t. V, p. 174, t. XXII, pp. 120 sq.). » (Fénelon, Orcibal, t. III, p. 240, note 2 à la lettre 101.)
Beynes. « La première rencontre de Fénelon et de Madame Guyon, sortie de la Visitation de la rue Saint‑Antoine le 13 septembre 1688, avait eu lieu au château de Beynes, appartenant à la duchesse de Charost […] un peu avant le 3 octobre, date à laquelle l'abbé écrivit une lettre de Paris où ils étaient revenus dans le même carrosse. » (Fénelon, Orcibal, t. III, p. 153, note 1 à la lettre 44.)
BLETTERIE (Jean‑Philippe‑René de La), professeur d'éloquence au collège royal de Paris, et membre de l'Académie des belles‑lettres, naquit à Rennes en 1696. II est connu par les Histoires de Julien l'Apostat et de l'empereur Jovien.
Blois (évêque de) : Voir BERTIER.
BOILEAU (Jean-Jacques)(1649 – 1735). « Fils d'un apothicaire, Jean-Jacques Beaulaigue (dont Boileau est la forme francisée) naquit à Agen le 9 octobre 1649. Il étudia la théologie à Toulouse et reçut en 1677 de l'évêque Claude Joly la cure de Saint-Etienne d'Agen, […] fut appelé à Paris comme précepteur des jeunes enfants du duc de Luynes. Il resta dans son hôtel jusqu'en 1693 ou même 1694, et se lia avec tout le groupe janséniste : Nicole, Quesnel, Duguet, le P. de La Tour, le P. Fouquet, Lemeur, Couët, Dodart, Daguesseau père, du Charmel, le dominicain Massoulié […]. Il fut ensuite « modérateur des études théologiques » de Gaston de Noailles et demeurait avec lui au petit séminaire de Saint-Sulpice (rue du Pot-de-fer) quand le jeune homme fut élevé à l'évêché de Châlons. Après avoir, semble-t-il, pris la précaution de consulter le groupe sulpicien (Tronson, Leschassier, Godet-Desmarais, D.N. de Bertier, J.H. de Flamenville), L.-A. de Noailles l'appela en 1696 à l'archevêché en qualité de théologien et le chargea souvent de la rédaction de ses mandements. Forcé de se séparer de lui, il le dédommagea en 1704 par une prébende à la collégiale Saint-Honoré. Bien que l'ancien curé de Versailles Hébert ait soutenu qu'il n'était pas janséniste ... il mourut appelant et réappelant le 10 mars 1735 [...] » (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 241, note 4 à la lettre 101) - « D’après le P. Léonard, « il est visité par les plus habiles gens et même de qualité... Quand M. Nicole ne peut pas donner conseil sur quelque chose, il renvoie à M. Boileau. Il est valétudinaire, fort simple et fort humble. » (Id., t. V, p. 17, note 1 à la lettre 310A.)
BON (Marie) (1636 - 1680). Cette religieuse attachante, influente sur le père La Combe, « toute en lumières » selon Madame Guyon, est l’auteur d’un Catéchisme spirituel pour les personnes qui désirent vivre chrétiennement […]. Ce beau texte suit immédiatement deux copies des Torrents de Madame Guyon dans le recueil constitué à Saint-Sulpice vers 1700, ms. 2056. Marie Bon naît en 1636 en Dauphiné, son père est avocat au Parlement de Grenoble ; elle entre en religion à vingt-deux ans. Elle a vingt-huit ans quand M. de Courbon, le vicaire de l’archevêque de Vienne, lui commande d’écrire. Elle objecte que « l’effort de l’imagination [...] éloignerait [...] de la pureté avec laquelle Dieu veut que je reçoive la grâce ». Son père est assassiné la même année. Au parloir, où elle va par ordre, les personnes accourent de tous côtés : « Elle disait avec une sainte liberté [...] aux gens de qualité et aux autres les défauts [...] ils n’avaient aucun repos de conscience qu’ils n’eussent exécuté ce qu’elle les avait priés de faire ». Supérieure du monastère, elle dirige une comtesse piémontaise qui fonde un couvent d’ursulines à Turin. Puis elle subit une persécution qui dure plus de sept ans, à la suite de la publication d’un « Traité de l’oraison » traduit en italien. Elle expire dans l’amour de Dieu en 1680 à quarante-cinq ans. (v. La Vie de la Mère Marie Bon de l’Incarnation, religieuse Ursuline de Saint Marcellin […] par le P. Jean Maillard, 1686).
BOSSUET (Jacques-Bénigne)(1627 – 1704). Voir la synthèse de J. Le Brun : La Spiritualité de Bossuet, Klincksieck, 1972 ; on se reportera également à UL, Correspondance de Bossuet, en particulier au tome XV, où la chronologie couvre les pages 431 à 516.
BOURBON (Guillaume)(1629 – 1709). « Né en 1629 dans 1e diocèse de Lyon, embrassa l'état ecclésiastique, et entra en 1660 au séminaire de Saint‑Sulpice. […] Il servit successivement de secrétaire à MM. de Bretonvilliers, Tronson et Leschassier, supérieurs généraux de la compagnie, qui l'honorèrent toujours d'une confiance particulière. Plusieurs lettres de Fénelon […] montrent la haute estime dont il était pénétré pour ce vertueux prêtre. I1 mourut an séminaire de Saint‑Sulpice le 15 novembre 1709 […] ».(Fénelon, 1829)
Bourbon-l’Archambault : Cette petite ville d’eau située près de Moulins est très fréquentée au XVIIe siècle : « L’eau de ses bains ou puits est claire, limpide et si chaude qu’on n’y peut tenir la main. [...] Au dessus du couvent des capucins est une belle promenade, qui consiste en trois allées, l’une au-dessus de l’autre, pratiquées dans un terrain ...[donné] aux capucins à condition d’en tenir la porte ouverte pour la commodité publique. » (Expilly, Dictionnaire). Madame Guyon s’y promenait probablement - comme plus tard la maréchale de Noailles à laquelle l’abbé de Langeron écrivait : « Je vous souhaite, Madame, une fraîcheur de sang qui vous fasse si bien dormir, que vous n’ayez jamais besoin des capucins. » (Fénelon (Orcibal), Lettre 1107bis du 3 octobre 1706.) – Les traitements concernent la rhumatologie (polyarthrite, arthroses) et la gynécologie (infections chroniques).
BOUVIER (Dom Grégoire), chartreux de Gallion, demi-frère de Madame Guyon, mort au mois de février 1698.
CAMUS (Etienne Le)(1632 – 1707). A ne pas confondre avec le célèbre Camus (Jean-Pierre), (1582-1652), évêque de Belley, écrivain abondant. Originaire d'une ancienne famille de robe, Etienne Le Camus fut nommé en 1671 à l'évêché de Grenoble, et créé cardinal par Innocent XI en 1686. Sur son attitude assez courageuse mais « subordonnant le sort de Mme Guyon à des intérêts majeurs », voir : Orcibal, Etudes…, 1997, p. 799-817 : « Le cardinal Le Camus…».
CATHERINE DE BAR (1614-1698) : Voir MERE DU SAINT- SACREMENT.
CHÂLONS (l'évêque de). Voir NOAILLES.
CHANTERAC (Gabriel de la Cropte de) ( - 1715). « D'une ancienne famille du Périgord, était proche parent de la mère de Fénelon. Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il entra en 1662 au séminaire de Saint‑Sulpice, où il fit ses études théologiques. Il était déjà grand‑vicaire de Cambrai, lorsque Fénelon le choisit en 1697 pour son agent à Rome, dans l'affaire du livre des Maximes. C'était, au témoignage de M. Pirot, un zélé partisan de Bossuet, [et] un homme sage, pacifique, instruit et vertueux. Il mourut à Périgueux en 1715. » (Fénelon, 1829).
CHARLOTTE DE SAINT‑CYPRIEN, religieuse carmélite, nommée dans le monde Guichard [ou Guichart] de Péray, ( - 1747). Elle était nièce du marquis de Dangeau. Protestante, elle fut convertie par Fénelon, avec qui elle continua d'être en correspondance. Plusieurs lettres sont adressées en 1732 au marquis de Fénelon. (Fénelon, 1829). Elle est un lien entre le Carmel de Paris, où elle fit profession en 1689, et le cercle de Madame Guyon. Elle mourut en 1747 à Pont-Audemer (Eriau, L’ancien Carmel du Faubourg Saint-Jacques, 1929, p. 487).
CHAROST (duc de)(1663-1747). Voir BETHUNE (duc Armand II de).
CHAROST (duchesse de). « Marie Foucquet (1641 ?‑14 avril 1716). Fille unique du surintendant, elle épousa le 12 février 1657 Arnaud de Béthune (1640‑1717) […] Exilés à Montargis lors de la chute du surintendant, ils avaient logé chez M. de La Mothe et lié amitié avec Mme Guyon dont la fille épousera en 1689 le comte de Vaux, frère consanguin de la duchesse. Ces relations personnelles s'accompagnèrent vite de communes tendances mystiques. Saint-Simon paraît exceptionnellement bien renseigné lorsqu'il affirme que « Mme Guyon ne fit que suivre les errements d'un prêtre nommé Bertaut [Bertot] […] qui, bien des années avant elle, faisait des discours à l'abbaye de Montmartre, où se rassemblaient ses disciples, parmi lesquels on admirait l'assiduité avec laquelle M. de Noailles, depuis maréchal de France, et la duchesse de Charost, mère du gouverneur de Louis XV, s'y rendaient, et presque toujours ensemble tête à tête, sans que toutefois on en ait mal parlé » (Addition 127 à
Dangeau dans Boislisle, t. II, p. 413). Le mémorialiste […] célèbre celle-ci comme « la grande âme du petit troupeau, l'amie de tous les temps de Mme Guyon, et celle devant qui M. de Cambrai était en respect et en admiration et tous ses amis en vénération profonde » (Boislisle, t. V, p. 173, v. aussi t. II, p. 344 sq., t. III, p. 93, ainsi que la table). C'est la duchesse de Charost qui mit en présence, dans son château de Beynes, Fénelon et Mme Guyon et qui fit aussi connaître la mystique aux Chevreuse, à la duchesse de Mortemart, puis en 1690, aux Beauvillier. » (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 438, note 4 à la lettre 267.) - « Madame G[uyon] était, disait-il [il s’agit de Monsieur Bertot], sa fille aînée, et la plus avancée, et Madame de Charost était la seconde, aussi soutient-elle à présent ceux qui doutent. Elle paraît à la tête du parti, pendant que Madame Guyon est absente ou caché. » (A. S.-S., ms. 2072 du fonds Fénelon : « Mémoire sur le Quiétisme adressé à Madame de Maintenon. » [pièce 504 de ce vol.])
CHARTRES (l'évêque de). Voir GODET‑DESMARAIS.
CHAULNES (Louis‑Auguste d'Albert d'Ailly, vidame d'Amiens, puis duc de)(1676-1744), cinquième fils du duc de Chevreuse, naquit le 20 décembre 1676. « Pendant 1a guerre de la succession d'Espagne, il servit sous le duc de Bourgogne dans plusieurs campagnes, et se distingua particulièrement au malheureux combat d'Oudenarde, en 1708. Il fut souvent l'intermédiaire de la correspondance habituelle qui existait entre le jeune prince et l'archevêque de Cambrai. Il mourut maréchal de France le 9 novembre 1744. » (Fénelon, 1829). V. la première note très détaillée d’Orcibal à la lettre 1016 de la CF adressée au Vidame d’Amiens le 22 octobre 1704 : « La correspondance spirituelle qui commence avec cette lettre fut fréquemment coupée de rencontres, le dernier des fils de Chevreuse ayant toujours servi en Flandres jusqu’à la fin de la guerre […] ».
CHÉRON : Nicolas Chéron « fut, avec Coquelin, élu promoteur à l’Assemblée de 1682 ; la complaisance qu’il y montra lui valut l’abbaye de La Valasse […] Il recevait en outre du clergé une pension de quatre mille livres sous prétexte de préparer un recueil des édits et arrêts concernant le spirituel et le temporel, travail dont il n’avait pas fait une page lorsqu’il mourut ». (UL, Correspondance de Bossuet, tome III, p. 38)
CHETARDIE (Joachim, Trotti de la) (1636-1714). D’une famille de petite noblesse limousine, entré au séminaire de Saint-Sulpice en 1657, il enseigna la morale dans les séminaires de Limoges, du Puy et de Bourges. Curé de Saint-Sulpice de 1696 à sa mort, il fut le confesseur imposé à Madame Guyon, juge des Maximes, enfin directeur de Madame de Maintenon à partir de 1709. Ses Œuvres furent publiées par Migne. « Il fut, grâce à ses dons de pédagogue et d’orateur, une des grandes figures du renouveau pastoral de son siècle » (DS, art. La Chétardie [par I. Noye] , vol. 9, col. 33) - Voir aussi Fénelon (Orcibal), t. V, p. 67, note 7 à la lettre 344, ainsi que l’appréciation critique que porte sur ce jaloux Madame Guyon le 1er mars 1697 : « Il [La Chétardie] me dit qu'il avait vu N. [Fénelon], un petit prêtre plus gueux que lui, et tout d'un coup devenu ce qu'il est devenu, qu'il a cherché de l'honneur, qu'il n'a eu que l'ambition, et que l'humiliation lui est venue […] » .
CHEVREUSE (duchesse de)( - 1732). Jeanne‑Marie‑Thérèse Colbert, fille aînée du grand Colbert épousa le duc de Chevreuse en 1667. De ce mariage naquirent dix enfants. La duchesse de Chevreuse survécut longtemps à son mari, n'étant morte qu’en juin 1732. Elle fit partie « du « couvent de la Cour » composé (en 1688) des duchesses de Chevreuse, de Beauvillier, de Mortemart, de Ventadour et de Guiche, de la comtesse de Morstein, Mme de Miramion, et (ensuite) de Madame Guyon. » (note 721, Langlois).
CHEVREUSE (Charles-Honoré d’Albert, duc de Luynes, duc de Chevreuse) (1656-1712). Il fut élève des petites écoles de Port-Royal, gendre de Colbert, beau-frère et ami du duc de Beauvillier, conseiller particulier respecté par Louis XIV, et après 1704, ministre d’Etat : « les ministres des affaires étrangères, de la Guerre, de la Marine et des Finances avaient ordre de ne lui rien cacher » (Pillorget, R. et S., France baroque, France classique 1589-1715, I. Récit, Laffont, 1995, p. 1162.) - Saint-Simon, dont on souligne parfois la férocité, lui élève le « tombeau » suivant : « J’ai parlé ailleurs [...] de la droiture de son cœur, et avec quelle effective candeur il se persuadait quelquefois des choses absurdes et les voulait persuader aux autres [...] mais toujours avec cette douceur et cette politesse insinuante qui ne l’abandonna jamais, et qui était si sincèrement éloignée de tout ce qui pouvait sentir domination ni même supériorité en aucun genre [...] C’est ce même goût de raisonnements peu naturels qui le livra avec un abandon qui dura autant que sa vie aux prestiges de la Guyon et aux fleurs de M. de Cambrai [...] Sa déférence pour son père le ruina, par l’établissement de toutes ses sœurs du second lit dont il répondit, et les avantages quoique légers auxquels il consentit pour ses frères aussi du second lit, et qui ne pouvaient rien prétendre sans cette bonté. Jamais homme ne posséda son âme en paix comme celui-là. [...] Le désordre de ses affaires, la disgrâce de l’orage du quiétisme qui fut au moment de le renverser, la perte de ses enfants, celle de ce parfait dauphin, nul événement ne put l’émouvoir ni le tirer de ses occupations et de sa situation ordinaire avec un cœur bon et tendre toutefois. Il offrait tout à Dieu, qu’il ne perdait jamais de vue ; et dans cette même vue, il dirigeait sa vie et toute la suite de ses actions. Jusqu’avec ses valets il était doux, modeste, poli ; en liberté dans un intérieur d’amis et de famille intime, il était gai et d’excellente compagnie, sans rien de contraint pour lui ni pour les autres, dont il aimait l’amusement et le plaisir; mais si particulier par le mépris intime du monde… » (Saint-Simon, éd. Cheruel, Livre 10, Chapitre 12.). (Voir aussi : Fénelon (Orcibal), t. III, p. 155, note 15 à la lettre 44.).
CLÉMENT XI (Jean‑François Albani)(1649 – 1721). « Il fut créé cardinal en 1690 par Alexandre VIII. […] [Innocent XII] étant mort en 1700, le cardinal Albani fut élu à sa place le 23 novembre de la même année. On eut peine à vaincre sa répugnance. Ce fut lui qui donna en 1713 la constitution Unigenitus contre les Réflexions morales du P. Quesnel. Il mourut le 19 mars 1721. Ses dispositions bien connues pour Fénelon le firent charger par le pape Innocent XIIde la rédaction du Bref contre le livre des Maximes, et ce fut lui qui détermina le Souverain Pontife à écrire au prélat, après sa soumission, un Bref de satisfaction. Depuis son exaltation au pontificat, il continua de témoigner à l'archevêque de Cambrai l'estime et l'affection la plus sincère. » (Fénelon, 1829).
COLBERT (Henriette‑Louise), voir BEAUVILLIER (duchesse de-). Membre du « couvent de la Cour ».
COLBERT (Jacques‑Nicolas), second fils du grand Colbert, (1654 - 1707). Nommé coadjuteur de Rouen en 1680, il devint archevêque titulaire en 1691. « Fénelon, qui avait eu occasion de le voir dans la société des ducs de Beauvillier et de Chevreuse, ses beaux‑frères, gagna aussitôt sa confiance, et en profita quelquefois pour lui rappeler avec franchise des vérités que les meilleurs amis n'ont pas toujours le courage de se dire. II ne faut pas le confondre avec Charles‑Joachim Colbert, son cousin, évêque de Montpellier, connu par son opposition à la Bulle Unigenitus. » (Fénelon, 1829).
COLBERT (Jeanne-Marie, voir CHEVREUSE (duchesse de).
COLBERT (Le « Chevalier »), fut blessé le 25 août 1694 d’un coup de mousquet à la tête dans le défilé de Valcourt en allant à l’attaque d’un village. Son laquais vint aussitôt à Paris chercher un chirurgien. « La duchesse de Beauvillier qui aimait tendrement son frère voulut à toute force l’aller trouver ; mais toute sa famille l’empêcha parce qu’elle était grosse de cinq mois et, à sa place, M. et Mme de Chevreuse partirent en diligence pour se rendre à Maubeuge où le blessé s’était fait transporter. Le 4 septembre on annonçait sa mort, fâcheuse nouvelle pour Seignelay qui revient ce jour de Brest » (Sourches, t. III, p. 143, 146, 151). Il n’est donc pas étonnant que Mme Guyon, qui était elle-même partie soigner son fils, ait rencontré les Chevreuse à Saint-Quentin (v. Masson, p. 276). D’après sa lettre à Chevreuse du 20 septembre 1694, c’est entre Saint-Quentin et Philippeville qu’elle apprit que le chevalier était « mort et sauvé ». Fénelon (Orcibal).
Confession : Sur les confesseurs et leurs relations de pouvoir ambiguës avec les femmes, dont témoigne l’épisode « du menton » exposé dans la Vie 1.4.5, v. M. Bernos, Les cahiers Dolois, 1996-1997, « La femme au confessionnal à l’époque moderne ». Sur l’attitude de saint Jean Eudes qui n’hésitait pas, comme tous les confesseurs de l’époque, à refuser parfois l’accès aux sacrements, v. Charles Berthelot du Chesnay, Les missions de Saint Jean Eudes, Contribution à l’histoire des missions en France au XVIIe siècle, Procure des eudistes, 1967.
Curé de Versailles. Voir HEBERT (François).
DESGREZ (François). Lieutenant du guet, qui arrêta la Brinvilliers, empoisonneuse, et fut aussi chargé de surprendre Mme Guyon. On sait peu de chose de lui : il était « honnête homme, humain, et ne faisait que le mal dont ses ordres et son emploi ne le pouvaient exempter » selon les Mémoires de Daniel de Cosnac. Il décéda en 1705, nous apprend Levesque. V. UL, vol. V, p. 487, et vol. VIII, p. 28.
DESKFORD. Lord Deskford, James Ogilvie (1690-1764). Son nom est souvent corrompu en Exford. De santé fragile, il étudia l’histoire et le français ; il vécut à Cullen House. Il fut arrêté en août 1715 et confiné un moment au château d’Edimbourg. Il eut une vie utile, prenant activement part au gouvernement local de Cullen, introduisant des manufactures de tissus, devenant vice-amiral d’Écosse. Sa première femme appartenait à la famille des Dupplin. Il se remaria en 1723.
DEVILLE, (ou De Ville). Aumônier du marquis de Charost, écarté d’une tentation charnelle par une affectation aux armées. Mme Guyon avoua un moment avoir confondu la sœur Rose, béate « tombée du ciel », avec une autre Toulousaine, la des Agues, qui avait trompé l'abbé de Ville. (CF, Lettre 310A, note 2).
DUPUY (Isaac). Souvent désigné par « Put[eus] » ou même « p. », surnom amical d'Isaac du Puy, Dupuy ou Dupuis. Ce surnom à partir du puits (latin puteus) comme ce fut le cas de l’académie des frères « putéans » Pierre et Jacques Dupuy (v. Pintard, Le Libertinage érudit, p.93). « Il avait été nommé le 1er septembre 1689 gentilhomme de la manche du duc de Bourgogne, qu'il devait accompagner partout. Il avait été auparavant porte‑manteau, puis gentilhomme ordinaire du Roi et, selon les Nouvelles ecclésiastiques, il appartenait à une « sainte société de gentilshommes qui demeurent près des carmes déchaussés de Paris et en était un des plus fervents » (B.N.F., Nouv. Acq. Fse 1432, f°75r°). Saint‑Simon confirme qu'il « était initié de tout temps parmi les plus dévots de la cour, ce qui l'avait fait particulièrement connaître à M. de Beauvillier; mais, ce qui est rare à un dévot de la Cour, c'est qu'il était fort honnête, fort droit, fort sûr, et, avec peu d'esprit, sensé et à l'esprit juste, fidèle à ses amis, sans intérêt, ayant fort lu et vu, et beaucoup d'usage du monde. » (Boislisle, t. II, p. 412). Dès janvier 1696, le duc de Noailles le désignait au Roi comme le responsable de la conversion de la duchesse de Guiche au quiétisme. [v. ci-dessus notre sélection de pièces issues de la correspondance de Madame de Maintenon, n°19 et 32]. On ne s'étonnera donc pas qu'il ait été chassé en juin 1698 avec les autres amis de Fénelon. Il resta en rapport avec Mme Guyon dont il a copié beaucoup de lettres […] Il renseignait en 1737 le marquis de Fénelon. » (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 241, note 5 à la lettre 101.)
DUTOIT (1721-1793). Jean-Philippe Dutoit-Membrini naquit d’un père vaudois qui renonça à devenir pasteur, jugeant sévèrement l’état du clergé protestant, et d’une mère d’origine italienne. À trente et un ans il traversa une crise intérieure. Il apprécie Voltaire, puis l’année suivante les Discours de Madame Guyon, découverts chez un bouquiniste. Sous son inspiration, il devint un pasteur aimé par un public qui goûtait ses exhortations pleines de flamme, à l’opposé des discours académiques des pasteurs du temps : « Quand il arrivait au temple, les avenues étaient si remplies de monde qu’il disait plaisamment : « Si je ne trouve pas de place, il faudra que je m’en retourne ». À trente-neuf ans, des ennuis de santé le firent renoncer à prêcher. Il commença à correspondre avec beaucoup de frères spirituels, dont le Suédois Klinkowström et l’Allemand Fleischbein. Ce dernier le dirigeait : « Quinze ans je lui ai obéi à l’aveugle et m’en suis infiniment bien trouvé. » Il passa deux années à Genève et publia en 1767-1768 la Correspondance de Madame Guyon, augmentée de celle, secrète, avec Fénelon. Un certain nombre de nouveaux fidèles s’attachèrent à « la doctrine de l’intérieur ». Informés de l’existence à Lausanne d’un groupe suspect de piétisme, les autorités bernoises firent une saisie des livres et écrits de Dutoit, dont la liste nous prouve la conscience qu’il avait de la filiation Bernière-Bertot-Guyon. Cet événement, qui le marqua, se produisit le 6 janvier 1769 : il avait quarante-huit ans. Il eut la joie de rencontrer à cinquante-six ans son fidèle disciple Pétillet, mais sa santé empira, et il traversait des périodes d’angoisse. Il publia les quarante volumes de la réédition des œuvres de Madame Guyon entre 1789 et 1791. Il mourut en 1793 âgé de soixante-douze ans.
DU TOURP (Mme). Une des trois Dames expulsées de Saint-Cyr, v. notre note à la lettre du 1er décembre 1694 à Chevreuse, donnant le texte de l’interdiction de Louis XIV qui rend tout retour ultérieur impossible.
Enquête des ducs. Le 5 septembre 1694, Beauvillier avait déjà adressé au supérieur de Saint‑Sulpice deux lettres : « Je vous conjure, Monsieur, de m'accorder un temps pour que Mad. de Charost puisse vous mener Mad. Guyon à Issy. Entretenez‑la le plus à fond que vous pourrez, et tâchez de vous assurer de ses sentiments. Cela sera utile à la suite, pour démêler ce que nous cherchons à connaître […] » Autre billet, « Madame la duchesse de Charost ira à Issy un de ces jours, Monsieur, et trouvera occasion de mener avec elle Madame Guyon. Servez‑vous de cette conjoncture pour l'observer autant qu'il vous sera possible, et pour la faire parler sur toutes les choses qui vous paraîtront les plus propres à connaître ce que c'est que cette dame et son caractère. […] » (A.S.-S., t. XI, ff. 42 et 43‑44), et, le 3 octobre, Chevreuse avait écrit de Fontainebleau à M. Tronson […] » (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 456, note 9 à la lettre 285.)
FALCONI (Jean de Bustamante)(1596-1638), mercédaire. Il se consacra entièrement à la direction de conscience auprès des laïcs de Madrid, de la Cour et dans les monastères. La première de ses huit lettres est un traité sur la méditation discursive dans lequel Falconi se défend du reproche d’attirer à l’oraison jusqu’aux porteurs d’eau. (v. DS, tome 5, col. 35 à 42).
FAMILLE : « Manon autrement (appelée) Famille », Marie de Lavau, provoque un quiproquo et les soupçons de La Reynie, surtout compte tenu de la Gantière qui prit son nom pour répandre des « abominations » (v. Vie 3.18.8). Elle fut emprisonnée huit ans à Vincennes, 15 mois à la Bastille (v. le rapport de d’Argenson reproduit dans ce volume).
FÉNELON (François de), dit l'abbé de Fénelon, (1685-1754). Ayant terminé ses études à Paris, chez les jésuites, il revint en 1714 à Cambrai. Fénelon le désigna par son codicille pour un de ses exécuteurs testamentaires. Il devint dans la suite, doyen du chapitre royal de Tarascon et grand archidiacre d'Avignon.
FÉNELON (Gabriel‑Jacques de Salignac)(1688 – 1746). Né le 25 juillet 1688, petit-fils du frère aîné de Fénelon, il était le second d’une famille de quatorze enfants. Mousquetaire en 1704, colonel du régiment de Bigorre en 1709, il reçut une grave blessure le 31 août 1711 au siège de Landrecies, lors de l’enlèvement du camp ennemi à Hordain. Mal soigné, il subit une opération au début de février 1713, qui fut suivie de trois mois de maladie dont nous trouvons l’écho dans la correspondance. Il se rendit aux eaux de Barèges en 1714 avec « Panta », l’abbé Pantaleon de Beaumont. Ils s’attardèrent à Paris et à Blois. Commença alors une correspondance suivie avec Madame Guyon. Il fut inspecteur général de l’infanterie en 1718, brigadier en 1719. Il avait épousé, en décembre 1721, Louise‑Françoise Le Peletier, fille de Louis Le Peletier, premier président du Parlement de Paris. De ce mariage naquirent douze enfants. Son mariage avait fait de lui un parent du comte de Morville, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères ; celui-ci le désigna en 1724 pour l’ambassade de Hollande. Il y resta jusqu’en 1728, où il fut nommé plénipotentiaire au congrès de Soissons, puis retourna en Hollande de 1730 à 1744. Chevalier des Ordres du Roi en 1739, il servit comme lieutenant général dans l’armée du maréchal de Noailles, puis dans celle de Maurice de Saxe. Il était en passe d’obtenir le bâton de maréchal quand il fut blessé très grièvement à la bataille de Raucoux, près de Liège, et mourut quelques jours après, le 11 octobre 1746. Légataire universel de son grand-oncle et dépositaire de tous ses écrits originaux, qui lui avaient été remis par l’abbé de Beaumont, il les publia.
FÉNELON (Joseph‑François de Salignac), chevalier, puis comte de Fénelon, frère utérin de l'archevêque de Cambrai, devint en 1691 exempt des gardes du corps du Roi, et perdit cette place en 1698, à l'occasion de la disgrâce de son frère.
FÉNELON (le grand Fénelon, archevêque de Cambrai) (1651-1715). Supérieur des Nouvelles Catholiques à vingt-sept ans, il est chargé de convertir les protestants saintongeais. A trente-six ans, abbé en Cour, il est promis à une brillante carrière aidé par son aîné Bossuet. Il rencontre J.-M. Guyon en octobre 1688 : il a trente-sept ans, elle en a quarante. L’année suivante, il est nommé précepteur du duc de Bourgogne. Il est nommé archevêque de Cambrai à quarante-quatre ans. L’affontement avec Madame de Maintenon et Bossuet suivi de son refus d’abandonner Madame Guyon le conduisent à une disgrâce relative : ses Maximes sont condamnées par Rome en mars 1699. Vrai pasteur au-delà du dignitaire d’Église pendant les misères de la guerre dans son diocèse, il meurt à 64 ans en janvier 1715, ayant conservé des relations étroites avec son initiatrice puis directeur mystique. V. DS, art. « Fénelon », par L. Cognet ; Fénelon, Œuvres I et II, éd. par J. Le Brun, Bibl. de la Pléiade ; Fénelon, Correspondance (v. en particulier l’ensemble du tome I : « Fénelon, sa famille et ses débuts ») ; Nouvel état présent des travaux sur Fénelon, C.R. I. N. 36, éditions Rodopi, Amsterdam-Atlanta, 2000, « Bibliographie chronologique (1940-2000). »
Filles au service de Madame Guyon : v. Famille et Marc.
FLEISCHBEIN (1700-1774) traduisit en Allemand les œuvres de Madame Guyon et fut également influencé par Ch. H. de Marsay. Il eut des disciples en son château de Pyrmont. Le jeune Karl-Philipp Moritz (1756-1793) décrit, dans le roman Anton Reiser, ce milieu alliant mystique guyonnienne et rigorisme.
FONTAINE (Louise Eugénie de Fontaine) (1608-1694). « Fille d'un secrétaire du Roi, elle était née de parents protestants ; après la mort de son père, elle se convertit avec sa mère en 1623. Elle fit profession à la Visitation en 1630 et acquit bientôt la plus haute considération, jusqu'à passer pour une autre sainte Chantal ; aussi fut-elle à diverses reprises supérieure de son couvent, qu'elle gouverna pendant trente-trois ans. […] » (UL, VII, appendice III p. 500, note) (Voir le Port-Royal de Sainte-Beuve.)
FORBES. Trois membres de la grande famille des Forbes qui comporte même une branche suédoise furent liés au «quiétisme» écossais : Alexander, 4th Lord Forbes of Pitsligo (1678-1762), William, 14th Lord Forbes (1687-1730), James, 16th Lord Forbes (1689-1761). Ce dernier connut personnellement Madame Guyon et fut présent à Blois à son agonie. V. notre tome I.
FOUCQUET (Gilles)(11 mars 1637‑9 décembre 1694). Dernier frère du surintendant Gilles Foucquet, titré aussi seigneur de Mézières. Il acheta la charge de premier écuyer de la Grande Ecurie en octobre 1658, mais il la perdit dès septembre 1661 et fut chassé de la Cour. Il avait épousé en mai 1660 Anne, fille du marquis d'Aumont, gouverneur de Touraine et nièce du maréchal, dont il n'eut point d'enfants. Disciple de Monsieur Bertot et ami de Mme Guyon : elle parle de lui dans sa Vie et dans ses lettres postérieures à Chevreuse comme de son confident le plus intime. Quand elle s'éloigna de Paris en 1693, « l'écuyer Foucquet », seul à connaître sa retraite, se chargea de faire suivre sa correspondance. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 184, note 4 à la lettre 65.
FOUCQUET (Louis-Nicolas, gendre de Madame Guyon)(1654 – 1705). Fils aîné du surintendant, Louis‑Nicolas Foucquet, baptisé le 18 janvier 1654, portait le titre de comte de Vaux. La disgrâce de son père, puis son mariage, ne lui furent pas favorables : Saint‑Simon le dit « fort honnête homme et brave homme, qui a servi volontaire, à qui le Roi permettait d'aller à la Cour, mais qui n'a jamais pu être admis à aucune sorte d'emploi. Je l'ai vu estimé et considéré dans le monde » (Boislisle, t. XVI, p. 436, t. XXIX, p. 144). Il mourut à Paris le 31 mai 1705. – Sur son mariage, le 26 août 1689, avec la fille de Madame Guyon : « La conclusion d'un mariage était alors normalement précédée de l'évaluation de la fortune de chaque partie sur le mémoire que celle‑ci avait fourni. On voit que Gilles Foucquet, préférant les intérêts de son amie [Madame Guyon] à ceux de son neveu, avait de la situation financière du comte de Vaux une opinion moins favorable que lui‑même. » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 184, notes 4 et 5 à la lettre 65.
FOUCQUET-BÉTHUNE. Voir CHAROST (duchesse de)
GARDEN. Ils sont deux : James et son jeune frère Georges (1649-1733). Ce dernier, ami d’Henry Scougall, attaché à l’église cathédrale d’Old Machar, fut emprisonné lorsque les presbytériens déposèrent des ministres épiscopaliens, puis s’échappa en Hollande et fit des études médicales à Leyde. Il ne retourna en Écosse qu’en 172 Wettstein, l'éditeur hollandais ami de Poiret, déclare qu’il n’a jamais connu quelqu’un de plus doux et modeste, ayant plus de bonté fraternelle.
GAUMONT (Gabriel de). « Prêtre, sieur de Chevannes, publia de 1673 à 1679 cinq opuscules sur Saint Denys l'Aréopagite, évêque de Paris, où il s'efforce d'identifier le disciple de saint Paul et le martyr de Montmartre. Dans sa Vie, Mme Guyon raconte qu’à la date de 1687, « M. l'abbé de Gaumont, homme d'une pureté admirable, âgé de près de quatre‑vingts ans, qui a passé toute sa vie dans la retraite sans diriger, prêcher, ni confesser », qui l' « avait connue autrefois », lui amena deux ou trois fois en visite le docteur de Sorbonne Bureau, qui s'était chargé d'une ancienne pénitente du P. de la Motte. Dépité, celui‑ci alla déposer à l'Officialité que sa sœur « faisait des assemblées avec M. Bureau et M. de Gaumont, et qu'il en avait même rompu quelques‑unes, ce qui était très faux ». En octobre 1687, le P. La Combe fut arrêté et Bureau atteint par une lettre de cachet. […] Marie Le Doux maîtresse d'école de la paroisse Saint‑Sulpice assura en 1695 qu' « elle était autrefois de la communauté des Quinze‑Vingts qu'avait établie M. de Gaumont, prêtre, sous la conduite de M. Bertaut [Bertot]. Depuis il donna à ces filles le P. de La Combe pour supérieur et voulait que Mme Guyon fût supérieure » (A.S.-S., 6° carton, n° 10, f. 39 v°). » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 182, note 2 à la lettre 65.
GEX : Cette ville présentait une grande variété de fondations catholique à la porte de la république de Genève : « carmes, capucins, ursulines, filles de la Propagation de la Foi, collège régenté par des carmes et hôpital desservi par des filles de la Charité [...] [la ville] est divisée en trois parties : la première est bâtie sur une petite hauteur à l’occident, où était anciennement le château, dont les vestiges prouvent qu’il était grand et considérable ; la seconde […] a trois portes, celle d’en-bas, au bout de laquelle est un petit faubourg, celle d’en-haut, qui est au nord, et qui conduit à un autre petit faubourg [...] La troisième partie de la ville est un assemblage de maisons situées au nord [...] quant au commerce, il n’y en a presque point dans cette ville à cause de la proximité de celle de Genève : on y voit seulement quelques artisans. » Expilly, Dictionnaire.
GENEVE (M. de-), v. ARENTHON.
GODET‑DESMARAIS (Paul)(1648 – 1709). « Né en 1648, Docteur en théologie en 1677, il demeura de longues années dans le séminaire de Saint‑Sulpice de Paris ; il prêcha aux Nouvelles Catholiques en 1688. Nous ne sommes renseignés sur les premiers rapports de Godet et de Mme de Maintenon que par une lettre de celle‑ci aux dames de Saint‑Louis : « […] je contribuais à faire nommer Fénelon précepteur et Desmarets évêque de Chartres. J'avais déjà vu ce dernier à Saint‑Cyr où M. Gobelin l'avait introduit. » Brisacier recommanda fortement à la marquise de prendre Godet pour directeur, mais il « fut obligé d'employer tout le crédit qu'il avait sur l'esprit » de celui‑ci « pour l'y engager » et M. Tronson dut joindre ses instances aux siennes. […] La mort de Neufville de Villeroy ayant rendu vacant le 8 janvier 1690 l'évêché de Chartres dont dépendaient Versailles et Saint‑Cyr, Godet y fut nommé le 4 février par le Roi […] » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 288, note 2 à la lettre 147. – Voir également : DS, art. « Godet des Marais », vol. 6, col.556-562, où J. Le Brun analyse le rôle de Godet dans la querelle du quiétisme notant également sa docilité et son admiration pour Mme de Maintenon.
GRAMONT (Elisabeth Hamilton, comtesse de)(1640 ? – 1708). « Nièce du duc d'Ormond, Elisabeth Hamilton était née vers 1640 d'une très noble famille écossaise passée en 1610 en Irlande ; réfugiée en France sous Cromwell, celle‑ci la fit élever à Port‑Royal. Elle brilla après la Restauration à la Cour d'Angleterre et y épousa au début de 1664 Philibert, comte de Gramont, frère consanguin d'Antoine III duc de Gramont et maréchal de France. Elle fut nommée dame du palais le 21 février 1667. […] Une lettre de Mme de Maintenon fait placer la « conversion » de la comtesse à la fin de 1683, ce que semble confirmer le Journal de Danjeau à la date du 15 octobre 1687 : « La comtesse de Gramont est tout à fait dans la dévotion… » Elle mourut le 3 juin 1708. » (Fénelon (Orcibal), t. III, p.103, note 1 à la lettre 23).
GRAMONT (Marie-Christine de Noailles, duchesse de-)(1672-1748). [On ne doit pas la confondre avec la comtesse de Gramont née Hamilton]. Troisième des enfants du maréchal, née le 4 août 1672, mariée le 12 mars 1687 à Antoine de Gramont, comte de Guiche, duc en 1695, plus tard maréchal de France. Veuve en 1725, elle mourut le 14 février 1748. Saint‑Simon a fait le portrait de cette sœur préférée de celui qui n'était encore que duc d'Ayen […] « La colombe » était une ardente disciple de Mme Guyon, de sorte que son oncle écrivait le 16 mai 1695 à son frère Gaston à propos de son ordonnance sur le quiétisme : « […] Je ne suis pas surpris de son zèle pour son amie, la dispute que vous avez eue avec elle sur cela est plus propre à l'augmenter qu’à la diminuer. Il est bien vrai que je n'ai pas confondu Mme G[uyon] avec Molinos, et que j'ai toujours dit qu'elle faisait paraître de la soumission et de la simplicité, et que je ne la jugerais pas sur les discours, ni sur les mémoires et sur les lettres qu'on m'a fait voir, car cela serait contre toutes les règles. » (Fénelon (Orcibal), t. V, p. 36, note 4 à la lettre 323). - La duchesse de Gramont pourrait succéder à Madame Guyon dans la filiation mystique issue de Bernières et Bertot, si l’on en croit le Supplément à la Vie, (p. 1011 de notre édition). Mais la « petite duchesse » [de Mortemart], correspondante des dernières lettres avant l’enfermement à la Bastille, comme plus tard du marquis de Fénelon, pourrait aussi succéder à Madame Guyon.
GUICHE : Voir ci-dessus GRAMONT (Marie-Christine de Noailles, duchesse de).
GUYON (Armand-Jacques)(1665-1720 ou 1721). Né le 21 mai 1665, il était au collège lorsque Madame Guyon quitta Montargis pour ses voyages. Il se fit émanciper en 1685 et entra au service en qualité d’enseigne puis de lieutenant aux gardes françaises. Il est grièvement blessé ; les Mémoires de Sourches citent à la date du 25 août 1689, parmi les blessés de la sanglante rencontre de Valcourt : « Guyon, lieutenant de la colonelle, garçon fort riche d'une famille de Paris » (t. II, p. 145, v. p. 148) et le Journal de Dangeau signale à la date du « dimanche 28, [...] l'ordinaire de Flandre a apporté les lettres de M. le maréchal d'Humières [...] Lieutenants (du régiment des gardes) [...] Guyon : bras cassé ». Il quitta l’armée et épousa à Orléans, par contrat du 24 juin 1692, Marie de Beauxoncle, fille d’Alexis de Beauxoncle et d’Anne Thoynard, et alla demeurer au château de Dizier, paroisse de Suèvres, au baillage d’Orléans, à l’est de Blois, près de la rive nord de la Loire. Il mourut vers 1720 laissant deux enfants. (Fénelon (Orcibal), t. III, p.211, note 1 à la lettre 83). - Le château existe toujours, situé près d’un bel étang, et l’on peut voir sa partie ouest, où Madame Guyon résida à sa sortie de la Bastille, avant de s’installer dans une modeste maison à Blois. La chapelle visible actuellement est plus tardive.
GUYON (Jacques)(1626-21 juillet 1676). Il avait vingt-deux ans de plus que Jeanne-Marie de La Motte. Ecuyer, seigneur du Chesnoy, de Champoulet, et l'un des seigneurs du canal de Briare, il appartenait à une ancienne famille de Normandie, venue à Montargis au siècle précédent à la suite de la duchesse de Ferrare. Son père, de même prénom, avait fait de grands bénéfices dans l'entreprise du canal de Briare. Il était mort en 1642, laissant une veuve (Anne de Troyes, fille de Jacques de Troyes, seigneur de Montizeaux) et trois enfants : deux filles religieuses à Notre-Dame-des-Anges (le couvent des bénédictines de Montargis) et un fils, Jacques Guyon du Chesnoy, à qui revint toute la fortune de la famille». (Guerrier, L., Madame Guyon, sa vie, sa doctrine et son influence…, Paris, 1881, p. 25).
GUYON (Jeanne-Marie, 4 juin 1676 – 31 octobre 1736). Elle fut mariée le 25 août 1691 à Louis-Nicolas Fouquet, comte de Vaux. Devenue veuve, la fille de Mme Guyon se remaria secrètement au chevalier de Sully, « qui l'épousa par amour et ne déclara son mariage que fort tard » (le contrat est du 14 février 1719 ; il était duc depuis le 24 décembre 1712) à cause de sa tante la duchesse de Lude, outrée principalement parce que « Mme de Vaux n'était pas en état d'avoir des enfants. Elle était fort belle, vertueuse et avait beaucoup d'esprit et d'amis » (Saint‑Simon, éd. Boislisle, t. XXIX, p. 144, v. t. XVI, p. 436). Voltaire, qui l'a connue, parle d'elle dans son Siècle de Louis XIV. (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 184, note 3 à la lettre 65).
GUYON (Jean-Baptiste-Denis) (31 mai 1675 - 21 février 1752). Connu sous le nom de Guyon de Sardière, ce premier fils de Mme Guyon vécut célibataire. Il fut capitaine au régiment du Roi. Sa bibliothèque, riche en manuscrits français, a passé dans celle du duc de La Vallière. En 1722, il habitait rue de la Sourdière. (Catalogue de la Bibliothèque de feu M. J.-B. Guyon, sieur de Sardière, Paris, 1759).
HARLAY de Champvallon (François II de) (1625 – 1695). Il était le neveu et le filleul de François Ier de Harlay de Champvallon, archevêque de Rouen, dont il devint, fort jeune, le coadjuteur et le successeur (1651). Louis XIV le tira de Rouen pour lui donner l’archevêché de Paris (1671). « Brillant orateur, habile administrateur, Harlay fut plus encore un courtisan impénitent. S’il ne pratiqua pas assidûment la vertu, du moins l’admira-t-il chez les autres... » Charles Berthelot du Chesnay, Les missions de Saint Jean Eudes…, Procure des eudistes, 1967, p. 337 ; Dethan, Paris, pp. 326 à 333 consacre une section à ce prélat qui ne manquait pas d’allure selon la belle gravure ad vivum, p. 327, et rapporte la chanson : « Notre archevêque de Paris, / Quoique tout jeune, a des faiblesses / Et crainte d’en être surpris / S’est retranché sur ses maîtresses. / De quatre qu’il eut autrefois / Le prélat n’en a plus que trois ». Il porta en France les premiers coups au quiétisme, en condamnant, par son Ordonnance du 16 octobre 1694, les livres de Mme Guyon et du P. Lacombe. Il mourut d’apoplexie le 6 août 1695.
HÉBERT (François)(1651 – 1728). « Né à Tours en 1651, il fut élevé à Saint‑Lazare sous les auspices de Louis Abelly, ami de sa famille. Reçu dans la congrégation de la Mission, il débuta à vingt-trois ans comme professeur de théologie au séminaire de Sens. Il fut ensuite supérieur du séminaire d'Aleth (1677), puis de celui d'Arras. Nommé en 1686 curé de la nouvelle église paroissiale de Versailles, il y resta jusqu'en 1704. Cette année‑là, il fut sacré évêque d'Agen, ville où il mourut le 21 août 1728. […] Il semble bien que c'est d'Hébert que parle Mme Guyon : « Vous pourrez, si vous le voulez, vous découvrir en conversation à M. de V..., il a de la lumière et de l'expérience, mais que ce ne soit jamais pour chercher de l'appui dans son caractère [...] II faut que Dieu soit votre seul appui » [notre Vol. I, lettre 267 à Fénelon. Entre le 25 mai et le 11 juin 1690]. Hébert se déclara en 1693 contre Mme Guyon ; mais celle‑ci l'attribue au fait que ses disciples, Mme de Mortemart et de Guiche, l'avaient abandonné pour un autre directeur, le P. Alleaume [notre Vol. I, note 3 à la lettre 264 de Fénelon du 15 mai 1690]. » V. Fénelon (Orcibal), t. III, p. 258, note 5 à la lettre 119. - v. DS, art. « Hébert », très complet. - « …un des premiers à se déclarer contre les écrits de Mme Guyon, et [il] se montra constamment attaché aux trois prélats opposés à Fénelon. Il devint en 1703 évêque d'Agen, et reçut l’année suivante les derniers soupirs de Bossuet. Mme de Maintenon avait beaucoup de confiance dans ses lumières, et le consultait souvent sur les affaires ecclésiastiques. » (Fénelon , 1829).
HOMFELD (Otto et son frère Jodocus) appartenaient au cercle de Rijnsburg. Originaires de l’Allemagne du Nord, ils étaient déjà liés à Poiret en 1692, quand ils signèrent de leurs initiales des poèmes latins d’éloge en tête de son De Eruditione ( M. Chevallier, Pierre Poiret…, p. 76.). Otto fut en relation avec le Dr. Keith, anglais, et annonça l’expédition des livres de la maison d’édition d’Amsterdam.
HUGUET (Denis)(1635 – 1715), conseiller au Parlement de Paris. « Par sa mère il était cousin germain du mari de Mme Guyon, étant né de Simon Huguet, procureur général en la Chambre des Comptes, et d’Elisabeth ou Isabelle de Troyes, fille de Jacques de Montezeaux. Lorqu’il rendit compte de sa tutelle aux enfants émancipés de Mme Guyon, ceux-ci, estimant qu’il n’avait pas assez bien servi leurs intérêts, lui firent un procès (BN, Thoisy, 446, f° 255 & 263) » (UL, Correspondance de Bossuet, tome VII, p. 499) - Renseignements généalogiques complémentaire dans F. Bluche, L’origine des magistrats du Parlement de Paris 1956, p. 216. - Dans le factum publié lorsqu’il eut à défendre sa gestion contre ses pupilles, il déclare que Jacques Guyon du Chesnoy, père des orphelins, « passa plusieurs années avant son mariage chez les père et mère dudit sieur Huguet, ce qui fit naître entre lui et ledit sieur Huguet une étroite amitié […] quelque temps avant sa mort, il fit un voyage à Paris et fit entendre audit sieur Huguet qu'il sentait bien qu'il mourrait bientôt, qu'il laisserait une femme vertueuse et dévote, mais ignorante en affaires et peu capable de donner de l'éducation à ses enfants, et pria instamment ledit sieur Huguet (pour lors garçon et dans le dessein de garder le célibat) de prendre soin de ses enfants, ce qu'il lui promit […] Voyant qu'elle avait en tête de faire des fondations, il [Huguet] lui envoya une donation entre vifs toute dressée au profit de ses enfants, où elle ne se réservait que 20 000 livres et une pension viagère de 1800 livres. Il fut désigné comme tuteur honoraire avec le notaire Antoine Hureau pour tuteur onéraire : les biens à gérer se montaient à près de 600 000 lb. Pour Mme Guyon elle‑même, Huguet se flatte de l'avoir fait revenir de Turin et de lui avoir « rendu des services considérables » […] nous savons en effet par l'autobiographie de Mme Guyon qu'il intervint auprès de l'archevêque Harlay pour hâter sa libération ». (Fénelon (Orcibal), t. III, p. 195, note 4 à la lettre 75).
INNOCENT XII (Antoine Pignatelli), « Napolitain, d'une famille distinguée, succéda en 1691 au pape Alexandre VIII. […] Les sentiments d'estime et d'admiration dont il était pénétré pour l'évêque de Meaux et pour l’archevêque de Cambrai lui firent souhaiter d'abord de ne pas avoir à prononcer entre deux prélats d'un si grand mérite ; mais les instances de Louis XIV ne lui permirent pas de suivre ce désir […] Innocent XII publia donc le 12 mars 1699 son Bref contre le livre des Maximes; mais il n'en conserva pas moins d'estime pour l'archevêque de Cambrai […] Il mourut le 27 septembre 170 » (Fénelon, 1829).
JACQUES II (1633 – 1701). « Roi d'Angleterre, né à Londres en 1633, de l’infortuné Charles Ier et de Henriette de France, porta le nom de duc d'York jusqu'à la mort de Charles II, son frère, auquel il succéda en 1685. Il avait quitté, quelques années auparavant, la communion anglicane, pour embrasser la religion catholique. Son zèle pour rétablir cette religion dans ses Etats souleva contre lui, en 1688, plusieurs seigneurs mécontents, qui appelèrent en Angleterre Guillaume de Nassau, prince d'Orange, et le firent proclamer roi au mois de février 1689, conjointement avec Marie sa femme, fille de Jacques II. Celui‑ci, après quelques tentatives inutiles pour chasser l'usurpateur, se retira en France, à Saint‑Germain‑en‑Laye, où Louis XIV le défraya généreusement. Il se consola de ses revers par les principes et la pratique de la religion, et mourut le 16 septembre 1701. » (Fénelon, 1829).
JACQUES (III) (1688 – 1766). François‑Edouard Stuart, connu sous le nom de Prétendant à la couronne d'Angleterre, naquit le 20 juin 1688, l'année même où son père fut dépouillé de la couronne par l'invasion du prince d'Orange. Obligé de passer en France avec la reine sa mère, au mois de décembre de la même année, il y porta le nom de Prince de Galles, jusqu'à la mort de Jacques II, arrivée le 16 septembre 1701. Il fit en 1708 des tentatives pour recouvrer son trône, et parut devant Edimbourg à la tête de quelques sujets fidèles ; mais il fut presque aussitôt obligé de repasser en France. II servit depuis avec distinction dans les armées françaises, pendant la guerre de la succession, sous le titre modeste de chevalier de Saint‑Georges. Les événements de cette guerre l'ayant conduit en Flandre vers la fin de 1709, le désir de voir et d'entendre Fénelon l'attira à Cambrai, où il eut avec le prélat plusieurs entretiens, dont le chevalier de Ramsay a rapporté la substance dans son Essai philosophique sur le gouvernement civil […]. (Fénelon, 1829).
JEANNE DE CHANTAL (sainte)(1572 - 1641). Née à Dijon en 1572, elle est un exemple rare à l’époque d’une jeune femme heureuse en mariage - jusqu’en 1601 où au cours d’une partie de chasse son mari est blessé et meurt neuf jours après en lui demandant de pardonner à son meurtrier involontaire. Le chagrin immense marque ainsi les premiers pas dans la vie mystique. Un confesseur abusif augmente ses peines jusqu’à la rencontre libératrice avec François de Sales, en 1604. Après avoir rempli toutes ses obligations familiales, elle fonde à Annecy, en 1610, une nouvelle forme de vie religieuse sans vœux solennels ni clôture ; le développement intense des fondations l’obligera à une activité permanente ; elle meurt en 1641.
JEANNETTE de Pagès Pradère. (v. DS, art. « Lacombe »). Membre du cercle spirituel formé par le P. Lacombe dans sa prison : « …Il y a sur les lieux une femme entre autres connues à Lourdes sous le nom de Jeannette, qui a été inspirée, instruite ou dressée sur le modèle de Madame Guyon, qui s'il peut être permis de le dire, paraît être une sainte de la petite Église. Madame Guyon ne fait même aucune difficulté de dire que Dieu a donné réciproquement à Jeannette et à elle de grandes connaissances l'une de l'autre, sans qu'elles se soient jamais vues. » (lettre de La Reynie du 22 janvier 1696).
KEITH. Le Dr Keith, étudiant en « Arts », devenu médecin d’Aberdeen et exerçant à Londres, fut l’agent par lequel circulaient livres et lettres. Il était cultivé, avait plusieurs cercles de relations, possédait de nombreux ouvrages mystiques en plusieurs langues. Un ami proche, le Dr. Cheynes, donne dans une lettre les noms de Tauler, John of the Cross, Bernier [Bernières], Bertot, Marsay, Madame Guyon.
LA CHAIZE (François de la Chaize d’Aix, père de), dit le P. La Chaise (1624-1709). Provincial Jésuite, né en 1624 au château d'Aix-en-Forez, il fut appelé, en 1675, après la mort du P. Ferrier, par Louis XIV qui en fit son conseiller spirituel et son confesseur. Il lutta contre les jansénistes, fut gallican modéré. Il ne put empêcher la révocation de l’édit de Nantes. - « Digne d'éloges pour son attachement constant à Fénelon, dans un temps où cette disposition ne pouvait que lui faire des ennemis à la cour » dans Fénelon, 1829, il intervint courageusement en faveur de ce dernier, selon Cognet (DS, V, art. Fénelon, col. 159). Voir G. Guitton, Le Père de la Chaize.
LA CHÉTARDIE. Voir CHÉTARDIE.
LA MOTHE (Dominique de)(1625 – 1701). Le frère consanguin de Mme Guyon, provincial et visiteur des barnabites, mourut le 25 novembre 1701. Il avait vécu 77 ans, dont 58 de profession. V. UL, Correspondance de Bossuet, tome VI, appendice III, note à la lettre qui est adressée à Dominique ; G. Boffito, Scrittori Barnabiti ; DS.
LA MOTHE (famille Bouvier de). Outre Dominique de la Mothe, de la même mère étaient nés deux autres enfants : Grégoire, qui fit profession dans la chartreuse de Gaillon, où il mourut en février 1698, et Michel, docteur en théologie, aumônier du Roi, prieur de Saint-Nicolas de Marle, puis curé de Saint-Saturnin de Tours.
LACOMBE (P. François)(1640 – 1715). Sa biographie montre les dons brillants d’un simple prêtre qui ne bénéficie pas d’appuis particuliers. Né à Thonon en 1640, François La Combe reçoit l’habit des barnabites à quinze ans; il est ordonné à vingt-trois ans, enseigne avec succès au collège d’Annecy, prêche et collabore aux missions du Chablais. Consulteur du Provincial à Paris à vingt-sept ans, il enseigne la théologie à Bologne et à Rome de trente et un à trente-quatre ans, est supérieur à Thonon de trente-sept à quarante-trois ans et jouit d’une excellente réputation. Sur le plan spirituel il devrait beaucoup à la Mère Bon (citée dans la Vie à l’occasion du rêve de Madame Guyon). En 1681 il devient par M. de Genève le directeur de Madame Guyon à Gex. Il est l’objet de jalousies dans son ordre, en particulier de la part du demi-frère de Madame Guyon. Arrêté à Paris en 1687, il a quarante-sept ans et ne sera plus jamais libre, passant de prison en prison : la Bastille, l’île d’Oléron, l’île de Ré, la citadelle d’Amiens, le château de Lourdes en 1689. Il est transféré à Vincennes en 1698. Fou (ou atteint de sénilité ?) il est transféré à Charenton et meurt trois années plus tard, le 29 juin 1715. V. Orcibal : article La Combe, DS, 9.35-42. – N’étant qu’un « petit prêtre », il a probablement été traité plus durement que Madame Guyon. Il sera vénéré comme martyr dans les cercles guyonniens germano-suisses du XVIIIe siècle. On possède peu de documents de première main sur la seconde partie de sa vie, en dehors des relations de la Vie par Madame Guyon et de la relation par Pirot, témoin oculaire : « Le Roi le fit arrêter et mettre d’abord aux pères de la Doctrine à St Charles où, par commission de M. l’archevêque, il fut interrogé par M. Chéron, Official, neuf ou dix fois, M. Pirot, Docteur de Sorbonne, présent. De plus, après un séjour de cinq ou six semaines à Saint-Charles, il fut transporté à la Bastille, où l’interrogation continua cinq ou six séances ; après quoi, comme il marqua un attachement invincible à la doctrine de son livre sur laquelle il avait été interrogé, le Roi le fit conduire à Oléron […] » (Papiers du P. Léonard, L 22, n° 11, f° 2).
LAMY (François)(1636 – 1711). « […] Après avoir eu pour précepteur Francois Rohaut, champion du cartésianisme en physique et en philosophie, il entra dans la carrière des armes, mais, à la suite d'un duel, il prit l'habit bénédictin en 1658 et prononça ses vœux le 30 juin 1659. Il fut chargé d'enseigner la philosophie et la théologie, puis, après un séjour à l'abbaye Saint‑Faron de Meaux où il se lia avec Bossuet, il fut en 1687 nommé prieur de Rebais, dans le même diocèse. Mais deux ans plus tard un ordre du Roi le fit destituer et déclarer inéligible à toute charge dans son ordre. […] Même si le bénédictin avait connu Fénelon par Bossuet, il devait être attiré par ses tendances mystiques […] » Fénelon (Orcibal), t. III, p. 473, notes 1 et 3 à la lettre 295.
LA MARVALIERE (Jean-Baptiste-Louis-Albert), homme de confiance de Beauvillier. Fénelon (Orcibal), t. III, p. 387, note 2 à la lettre 24
LANGERON (François Andrault de)(1658 – 1710). « D'après sa lettre du 20 novembre 1710, Fénelon connaissait depuis 1676 « l'ami intime », en la personne duquel il venait de « perdre la plus grande douceur de sa vie et le principal secours que Dieu lui avait donné pour le service de l'Église. » Né le 20 juin 1658, François Andrault de Langeron n'avait été baptisé à Saint‑Sulpice que le 5 février 1665. […] A la fin de 1685, Fénelon le prit pour collaborateur dans ses missions de Saintonge. […] Fénelon le fit nommer le 25 août 1690 lecteur des princes. Il mourut le 10 novembre 171 » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 32, note 1 à la lettre 7.
LANGERON (Charles Andrault de)( - 1720). Abbé de Maulévrier, cousin issu de germain du père de l'abbé de Langeron, licencié de Sorbonne, chanoine‑comte de Lyon, deuxième aumônier de la Dauphine (29 mars 1680), puis aumônier du Roi (27 août 1695), fut agent général du clergé en 170 Il avait reçu les abbayes de Méjemont (6 septembre 1681) et de Saint‑Pierre de Châlons (22 avril 1691). Ces fonctions officielles ne l'empêchèrent pas d'être très attaché à Fénelon et de lui servir d'intermédiaire (beaucoup de lettres de Chantérac lui sont adressées) pendant le procès des Maximes. Mais cette fidélité faillit tardivement lui être imputée à crime. […] Saint‑Simon le dit « ami intime du P. de La Chaise, absolument livré aux jésuites ». Toutefois, « le P. de La Chaise n'avait jamais pu résoudre le Roi à le faire évêque : ses intrigues, sa liaison avec M. de Cambrai lui avaient déplu, et ce grand nombre d'amis » et il ne reçut le siège d'Autun que le 18 juin 1709 ; mais sa santé et sans doute d'autres considérations lui firent préférer l'abbaye de Moutiers‑Saint‑Jean où le Roi le nomma le 23 août 171 Il mourut à Moulins le 7 septembre 172 » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 313, note 2 à la lettre 163.
LA PIALIERE (Durand de). Auteur de la copie des lettres du ms. 2173, copiste également du ms. d’Oxford de La Vie, gentilhomme normand de l’entourage de Mme Guyon qui l’avait chargé en 1695 de lui trouver en Normandie un couvent où elle pourrait demeurer inconnue. Il est auprès de Mme Guyon lors de l’arrestation de celle-ci, le 27 décembre 1695 à Pop[a]incourt. En janvier 1707 il est auprès de Jeanne Guyon à Blois.
LASHEROUS. Devenu membre du cercle spirituel formé par le P. Lacombe lors de son emprisonnement : « Le Sieur de la Sherous, prêtre et aumonier du château de Lourdes, est tellement persuadé des opinions du P. de la Combe et attaché de telle sorte à lui et à Madame Guyon, que lui et le Père de la Combe écrivent les mêmes choses, que leurs lettres à Madame Guyon sont en partie écrites de la main du père de la Combe, et en partie de la main du Sieur de la Sherous, […] Il assure Madame Guyon qu'il soutiendra partout sa doctrine et qu'il n'en rougira jamais […] » (lettre de la Reynie du 22 janvier 1696).
LAURENT DE LA RÉSURRECTION (Frère)(1614 – 1691). Madame Guyon l’appréciait : « On a supprimé tous les livres du frère Laurent et il n’y en a plus que six dans tout Paris ». (Lettre à la petite duchesse, décembre 1697).Voir Conrad de Meester, Frère Laurent de la Résurrection, Cerf, 1996. Nous lui consacrons une notice, infra : « Laurent de la Résurrection et son œuvre. »
LE MASSON (Innocent)(1627-1703). Chartreux, né à Noyon, élu en 1675 prieur de la Grande Chartreuse, charge à laquelle est attaché le généralat. « En 1684-1685, lors de son apostolat mystiqu’à Grenoble, Mme Guyon était passée à la chartreuse des moniales de Prémol, y laissant un exemplaire de ses écrits […] s’y ajoutèrent les confidences d’une ancienne servante de Mme Guyon, Cateau Barbe, en qui l’inexpérience à peu près totale de la direction féminine chez Le Masson ne sut pas reconnaître une mythomane dévoyée… » DS, art. « Le Masson », 9.575. Voir J. Martin, Le Louis XIV des Chartreux, dom Innocent le Masson, Téqui, 1974.
LE PICARD, Françoise-Elisabeth (Mère)(1621 – 1705). Née le 2 mai 1621, confiée en 1631 aux visitandines de la rue Saint-Antoine qui fondèrent la maison de Meaux, où elle prit l’habit à l’âge de quinze ans. Envoyée à Dammartin en 1643, elle suivit sa communauté transférée, pendant les guerrres civiles, à Paris puis à Senlis. Elle en était supérieure lorsqu’elle se réunit à celle de Meaux en 1653. Bossuet l’avait en haute estime. Elle mourut le 28 novembre 1705, six mois après avoir été réélue supérieure. V. UL, note à la lettre 1273. - Un de ses frères fut provincial des jésuites, et une de ses sœurs fit profession aux Annonciades de Saint-Denis.
LESCHELLE (M. de) fut placé auprès du duc de Bourgogne, par le duc de Beauvillier, en qualité de gentilhomme de la manche. La disgrâce qui enveloppa, au mois de juin 1698, tous les amis de Fénelon, lui fit perdre sa place ; aussi fut-il attaché depuis à l'archevêque de Cambrai.
LOUIS, duc de Bourgogne puis dauphin (6 août 1682 – 18 février 1712). Il eut pour gouverneur le duc de Beauvillier, et pour précepteur Fénelon, qui transforma son caractère. Marié par procuration à Turin, par contrat du 15 septembre 1696 avec Marie-Adélaïde de Savoie (elle–même née à Turin le 6 décembre 1685 et morte au château de Versailles le 12 février 1712), père de Louis XV. Il mourut au château de Marly le 18 février 1712, anéantissant les espoirs du cercle guyonnien.
LOUIS, fils de Louis XIV et de Marie‑Thérèse d'Autriche (1er novembre 1661 - 14 avril 1711). « Le Dauphin avait le caractère bon et doux, mais faible, et peu susceptible des sentiments nobles et généreux qui font le caractère des grands princes. On lui reproche même d'avoir été jaloux des excellentes qualités du duc de Bourgogne, son fils. « (Fénelon, 1829).
LUINE (Madame de), religieuse de Jouarre, tante de Mme de Morstein.
MAINTENON (Françoise d'Aubigné, marquise de)(1635 – 1719). « Elle naquit en 1635 dans une prison de Niort, où sa mère était renfermée avec son père, Constant d'Aubigné, ardent calviniste, suspect au cardinal de Richelieu. Elle épousa en 1652 le poète Scarron, qui la laissa veuve en 166 Nommée gouvernante de Louis‑Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils naturel de Louis XIV et de Mme de Montespan, elle gagna dans cette place toutes les affections du monarque, par les charmes et la solidité de son esprit. Enfin ce prince, résolu de rompre les attachements criminels auxquels il avait été trop longtemps assujetti, s'unit à elle, en 1685, par les liens indissolubles d'un mariage secret, mais revêtu de toutes les formalités prescrites par l’Église. » ( Fénelon,1829). - Au-delà du rappel de ces quelques dates, on note son « enracinement de la vie religieuse dans la vie morale » et son souci, en fondant la maison d’éducation de Saint-Cyr, d’éviter à d’autres ce qu’elle a connu elle-même. V. DS, 1115-118.
MAISONFORT (Marie-Françoise-Silvine de la)(1663 - ). Née le 6 octobre 1663, fille d'Antoine-Paul Le Maistre de La Maisonfort, oncle de Mme Guyon. Bien faite et agréable, elle sut bientôt gagner l'esprit de son abbesse qui la mena à Nancy au passage de la Dauphine en mars 168 Sa famille étant très pauvre et, son père remarié, elle vint à Paris. Mme de Brinon, directrice de Saint-Cyr, la retint comme « maîtresse séculière rétribuée. » Dès l'été 1684, elle suscitait l'enthousiasme de Mme de Maintenon qui la chargeait de remplacer la supérieure, ne tarissait pas d'éloges à son sujet et se plaignait de ne pas entendre assez parler d'elle. A Versailles elle était « connue même très particulièrement du Roi qui la voyait tous les jours chez Mme de Maintenon et lui faisait l'honneur de lui parler ». Elle prononça en 1694 ses vœux solennels. Bien qu'elle fût depuis le début de 1696 en relation avec Bossuet, elle fut chassée le 10 mai 1697 de Saint-Cyr comme quiétiste. […] Sur sa demande, elle passa chez les visitandines de Meaux, mais en raison de la même aversion pour « leurs petitesses », elle fut transférée le 23 octobre 1701 chez les ursulines de Meaux puis, en 1707, chez les bernardines d'Argenteuil. A la mort de Bossuet, Mme de La Maisonfort reprit sa correspondance avec Fénelon ( ?) et Mme Guyon (nous avons identifié des lettres que lui adressa Mme Guyon, v. prochain vol. de la correspondance). Voir les très nombreuses notes de Fénelon (Orcibal), t. III : p. 298, note 1 à la lettre 151 ; p. 300, note 4 à la même lettre ; p. 333 et suivantes, note 1 à la lettre 188 ; p. 354, note 1 à la lettre 203 ; p.373, note 2 à la lettre 225 ; p. 388, note 1 à la lettre 242 ; p. 423, note 1 à la lettre 255.
MALAVAL (François)(1627-1719). La Pratique facile pour élever l’âme à la contemplation (1664-1670) du célèbre aveugle de Marseille est traduite en italien avant la Guia de Molinos. Ce dernier ouvrage, condamné en 1687, entraîne l’année suivante la mise à l’index de celui de Malaval. Ce dernier rentre dans le silence mais reprend ses activités intellectuelles et charitables. Voir DS, 1152 –158.
MARC (Françoise). Née à Rouen, âgée d'environ trente-cinq ans, elle était depuis six ou sept ans au service de Mme Guyon, lorsque celle-ci se rend au couvent de Meaux ; elle est appelée « la chère petite Marc » par la mère Le Picard, v. Vie 3.18.11. « Cette fille a l'esprit très fin, elle écrit avec autant de facilité qu'en pourrait avoir le meilleur scribe du palais [...] L'attachement de cette fille à Mme Guyon s'est fait par feu M. Fouquet… » v. la lettre de La Reynie (Griselle, Documents d’Histoire, vol. I, 1910, p. 108).
MARIE DES VALLEES (1590-1656), « la sainte de Coutances », exerça une profonde influence sur le groupe spirituel normand, en particulier sur saint Jean Eudes et sur le baron de Renty. « L’axe majeur de sa vie spirituelle est la soumission totale, aimante, absolument désintéressée, à la volonté de Dieu, sans avoir aucun égard ni au mérite ni à la récompense qu’elle pouvait acquérir » (DS, art. « Marie des Vallées »). Ses dits, fidèlement rapportés par le ms. de Québec, beau témoignage de Jean Eudes, montrent un « esprit clair, prompt à la synthèse, une imagination vive et colorée, des tournures frappantes, un rythme sûr… » (DS, art. cit.). Une intéressante Addition. Conseils d’une grande Servante de Dieu apellée Sœur Marie des Valées […] donnés aparemment à Mr. de Bernières […] ou à Mr. Bertot est incluse dans l’édition préparée par Madame Guyon du Directeur mystique de ce dernier, vol. 2, p. 407-43
MARSEILLE (l'évêque de). Voyez VINTIMILLE.
MARTIN (Claude)(1619 - 1696). Le fils de Marie de l’Incarnation (du Canada), à qui elle destina sa seconde Relation de 1654, était lui-même un spirituel. Il eut « entre les mains le Moyen court de Madame Guyon (qu’il appelle le Chemin court) et entreprit de justifier sa pensée profonde, mais son traité est resté à l’état de matériau. » V. DS, 1695-702.
MAUR DE L’ENFANT-JESUS (1617 ou 1618 - 1690) fut un disciple privilégié du maître spirituel de la Réforme de Touraine, Jean de Saint-Samson, ce dernier étant très cité par Madame Guyon dans ses Justifications. V. DS, art. « Maur de l’Enfant-Jésus » par Blommestijn ; Michel de Certeau, « Le père Maur de l’Enfant-Jésus… », Revue d’Ascétique et de Mystique (R.A.M.), no. 139, 1959, p. 266-303.
MECHTILDE DU SAINT-SACREMENT (Catherine de Bar)(1614 – 1698). Née à Saint‑Dié le 31 décembre 1614, entrée à dix‑sept ans chez les Annonciades de Bruyères, Catherine de Bar y fit profession en 1633 sous le nom de Mère Saint‑Jean. Lors de l'invasion de la Lorraine, elle se réfugia chez les bénédictines de Rambervilliers où elle devint en 1640 sœur Catherine de Sainte‑Mechtilde ; en 1641 elle fut reçue à Montmartre par l'abbesse, Mme de Beauvillier : on l'appela désormais Mechtilde du Saint‑Sacrement. En 1642 elle entra en correspondance avec Bernières. Supérieure de l'hospice de Saint‑Maur‑des‑Fossés, puis prieure à Caen (1646-1650), elle dirigea à partir de 1654 le monastère de l'Adoration perpétuelle, situé à Paris rue Férou, puis rue Cassette (1659) ; il fut érigé en 1660 en institut auquel dix monastères s'affilièrent avant 1696. Elle mourut le 6 avril 1698. En relation avec Bertot et Archange Enguerrand, elle faisait partie du même « réseau » spirituel que Madame Guyon, qui fréquenta en 1686 et en 1688 le parloir de la rue Cassette ; elle écrivait le 10 janvier 1693 au duc de Chevreuse : « La Mère du Saint‑Sacrement est celle dont je vous ai parlé, [...] institutrice de cet ordre, fort de mes amies et une sainte. ». Voir Fénelon (Orcibal), t. V, p. 200, note 2 ; Catherine de Bar, Documents historiques et Lettres inédites, Bénédictines du Saint Sacrement, Rouen, 1973 et 1976 ; Mère Mectilde du Saint-Sacrement à l’écoute de Saint Benoît, Téqui, 1988 ; Catherine de Bar…, « Un demi-siècle de recherches » (Dom J. Letellier), p. 22-95, Téqui, 1998.
METTERNICH (Wolf von), diplomate, ami de Poiret, dirigé de Mme Guyon. Il fut conseiller privé pour le Brandebourg et la Bavière, et plénipotentiaire du Reichstag à Regensburg (Ratisbonne). A côté de son activité d’écrivain calviniste et de traducteur, il se consacra principalement à l’alchimie, et eut une certaine célébrité ; le dix-neuf juillet 1716, selon les affirmations sous serments de quatre gentilhommes, il aurait transformé du cuivre en argent dans une maison de Vienne ! Il mourut en 1731, toujours célibataire, ce qui éteignit la lignée des Chursdorf-Metternich.
MIRAMION (Marie de, laïque)(1629 – 1696). Une des plus grandes organisatrices de la charité en France. En 1678 elle devient supérieure des Filles de la Providence et Louis XIV lui demande de s’occuper des aumônes royales. Forte personnalité, ouverte d’esprit et généreuse, « femme d’un grand sens, et d’une grande douceur » pour Saint-Simon.. On note son appui à la naissante Société des Missions étrangères dont la jeune Madame Guyon admirait des missionnaires, Vie 1.4.6. Voir DS,11286-1288.
MOLINOS (Miguel de)(1628 – 1696). Naît en Aragon, dans une simple famille paysanne. Prêtre en 1652, il occupe des postes de responsabilité et d’honneur dans l’Escuela de Cristo de Valencia et arrive à Rome en 1663 pour y activer une cause de béatification. Sa réputation de directeur spirituel est relevée par la publication de ses écrits. Son prestige est tel que les premiers ouvrages qui attaquèrent directement sa doctrine furent mis à l’index (1681). Arrêté en 1685, après plusieurs années où on lui avait témoigné de l’hostilité, il passe le reste de sa vie dans les prisons de l’Inquisition. La terrible cérémonie d’abjuration est décrite par Dudon, Le Quiétiste espagnol Michel Molinos, 1921 ; une communication de J. Le Brun, Rev . de l’Histoire des Religions, janvier-mars 1980, p. 118-120, fait le point des travaux et des éditions de la Guia ; l’article du DS, 11486-1514, le réhabilite.
MONTARGIS (bénédictines). Le rayonnement de ce couvent, longtemps dirigé par la Mère Granger, se prolonge après sa mort : ainsi, nous dit Saint-Simon, le duc de Beauvillier « avait des enfants […] à Montargis, aux Bénédictines, dont il avait préféré la vertu et la piété qu’il y connaissait, à des couvents plus voisins où il aurait eu le plaisir de les voir plus souvent ». Saint-Simon souhaitait épouser une de ses filles, qui encouragée par le jeune abbé de Fénelon choisit la vocation religieuse, source plausible de son animosité envers ce dernier.
Montargis. Voir la description que nous donnons de la ville natale de Mme Guyon dans l’index de notre édition de la Vie.
MONTFORT (Duc de). Fils aîné des Chevreuses, né en 1669. « Lors de l'attaque manquée de la demi‑lune de Mons, prise puis perdue, le jeune homme, récemment nommé cornette de la compagnie des chevau-légers de la garde du Roi que commandait son père, avait reçu dans l'action un coup de mousquet à la tête ; on croit, ajoutait Dangeau le 1er avril, qu'il faudra le trépaner. Sa mère s'était aussitôt rendue auprès de lui. Madame Guyon dont le fils aîné se trouvait en 1692 à l'armée avec le duc de Montfort […] disait au duc de Chevreuse dans une lettre que celui‑ci reçut le 6 décembre 1692 : « Je vous prie de ne vous pas inquiéter pour M. le D. de M. [...] Il sera du temps égaré parce que vous et Madame avez trop compté sur vos soins et sur votre éducation. Mais il ne se perdra pas ». Un peu plus d'une année plus tard, elle écrivait à propos du mariage du jeune duc : « J'espère que le Seigneur lui fera miséricorde… » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 316, note 1 à la lettre 165.
MONTMARTRE. Le célèbre couvent est connu de Madame Guyon, car Monsieur Bertot en était le confesseur. Il est décrit par Expilly, v. l’index de notre édition de la Vie.
MORSTEIN (Mme de-). Marie-Thérèse d'Albert, fille du duc de Chevreuse, était nièce de Mme de Mortemart, et aussi de Mmes de Luines et d'Albert, religieuses de Jouarre. Son époux, Michel Adalbert, comte de Morstein et de Châteauvillain, ayant été tué au siège de Namur, le 18 juillet 1695, elle se remaria, en 1698, avec le comte de Sassenage. Mme Guyon s’en soucie dans de nombreuses lettres. (10 avril et 22 septembre 1693, mai 1698…)
MORTEMART (Marie-Anne de)( - 1750). Fille du ministre Colbert, sœur cadette de Mme de Chevreuse, elle épousa en 1679 Louis de Rochechouart. Ce dernier, né en 1663, « donnait les plus grandes espérances (en 1686 il avait forcé les pirates de Tripoli à se soumettre), mais sa santé, minée par la phtisie, provoquait dès l'été 1687 de vives inquiétudes. » Il mourut jeune en 1688. « […] En 1689 et en 1690, on voit souvent le nom de sa veuve dans les listes des invitées du Roi et du Dauphin », mais Saint-Simon notait, en 1694, « qu'elle s'était jetée à Paris dans la dévotion la plus solitaire », sous l’influence de Fénelon et de Mme Guyon. (Fénelon (Orcibal), vol. III, p. 317, note 2 à la lettre 168). - La duchesse vécut ensuite en liaison étroite avec ses beaux-frères, les ducs de Beauvillier et de Chevreuse. « Plusieurs lettres du
P. Lami, bénédictin, nous apprennent que la duchesse faisait de fréquentes retraites au couvent de la Visitation de Saint-Denis, où l’une de ses filles avait fait profession, et qu’elle y occupa même assez longtemps une cellule […] Elle y mourut le 13 février 1750 ». (Fénelon, 1829). - La « petite duchesse » était très aimée de Madame Guyon comme en témoignent les lettres de cette dernière. Doit-on la considérer comme successeur dans la lignée ? Dans une lettre de septembre 1697, Madame Guyon lui écrit : « …Cependant, lorsqu'elle veut être en silence avec vous, faites-le par petitesse et ne vous prévenez pas contre. Dieu pourrait accorder à votre petitesse ce qu'Il ne donnerait pas pour la personne. Lorsque Dieu s'est servi autrefois de moi pour ces sortes de choses, j'ai toujours cru qu'Il l'accordait à l'humilité et à la petitesse des autres plutôt qu’à moi… » La petite duchesse pouvait donc transmettre la grâce dans un cœur à cœur silencieux.
MORTEMART (Marie-Henriette de)( - 1718). Fille de Paul de Beauvillier, gouverneur du duc de Bourgogne, elle épousa en 1703 le duc Louis de Rochechouart, (second du nom, né en 1681). Elle mourut le 4 septembre 1718, et son mari le 14 mai 1737.
MOUSSY. Veuve d'Armand‑François Le Bouteiller de Sentis, marquis de Moussy : « Mme de Moussy, sœur du feu premier président Harlay, grande dévote de profession avec tous les apanages de ce métier, et tout aussi composée que lui, mourut sans enfants. Elle avait toujours vécu avec son frère et son neveu dans une grande amitié. Elle déshérita pourtant son neveu, sans cause aucune de brouillerie, qui fut bien étonné de trouver un testament qui donnait tout aux hôpitaux. » (Boislisle, t. XVIII, p. 248). Elle était liée aux duchesses de Noailles et de Charost ainsi qu’à Mme Guyon. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 285, note 8 à la lettre 145 de Fénelon.
NICOLE. (Pierre Nicole)(1625 – 1695), célèbre janséniste, « traduit les Provinciales en latin, participe au conflit qui oppose Port-Royal et la Compagnie du Saint-Sacrement, à laquelle appartiennent plusieurs de ses futurs adversaires partisans des spiritualités mystiques […] Autorisé à revenir en France incognito (fin 1680), enfin à revenir dans la capitale (printemps 1683), Nicole remercie l’archevêque de Paris et prouve son orthodoxie en publiant des écrits de controverse et de spiritualité ; son souci est désormais d’établir un lien entre la hiérarchie et ses amis exilés… ». DS, tome 11 col. 309 – 318.
NOAILLES (Anne-Jules)(1650 – 1708). Anne‑Jules de Noailles fut d'abord titré comte d'Ayen. Capitaine de la première compagnie des gardes du corps en survivance de son père (1661), maréchal de camp en 1677, duc l'année suivante par la démission de son père, il le remplaça également dans le gouvernement de Perpignan et du Roussillon. Commandant en chef en Languedoc en 1681, lieutenant général en juillet 1682, il reçut la croix du Saint‑Esprit en 1688, et le bâton de maréchal le 27 mai 1693. Il commanda en Catalogne jusqu'en 1695 et mourut le 2 octobre 1708. D'après Saint‑Simon il fut un des auditeurs de Bertot à Montmartre. En tout cas, les lettres de Fénelon attestent sa piété. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 185, note 1 à la lettre 66. - Il fut « également recommandable par son amour pour la religion et par son zèle pour le bien de l'Etat. Fénelon eut cependant à se plaindre de ce seigneur, qui, non content d'adopter les malignes interprétations que l'envie donnait aux ingénieuses fictions du Télémaque, avait été jusqu'à dire hautement à la cour, que cet ouvrage était un véritable crime contre le Roi. » (Fénelon, 1829).
NOAILLES (Louis-Antoine de)(1651-1729). Second fils d'Anne, duc de Noailles, fut nommé évêque de Cahors, et dès l'année suivante, fut transféré à Châlons, d'où il vint en 1695 prendre possession du siège de Paris après la mort de Harlay. Il fut créé cardinal en 170 Il eut de grandes vertus, mais l'indécision de son caractère lui créa bien des embarras. D'abord déclaré pour Fénelon dans l'affaire du quiétisme, il se livra ensuite à Bossuet, qui l'entraîna insensiblement à des actes de rigueur pour lesquels il avait d'abord témoigné le plus grand éloignement. Ses variations sur l'article du jansénisme furent encore plus longues et plus surprenantes. notamment à propos de la bulle Unigenitus, qu'il accepta seulement le 11 octobre 1728, ce qui ne l'empêcha point, dit-on, de se dédire par un acte du 26 février 1729. Il mourut quelques semaines après, à soixante-dix-huit ans, le 4 mai. » (UL, Correspondance de Bossuet, VI, [juil. 1694], p.368. V. aussi Fénelon (Orcibal), t. III, p. 40-41, note 16 à la lettre 7). – V. plus haut les « pièces issues de la correspondance de Mme de Maintenon » qui confirment cette indécision et montrent de belle façon comment le manœuvrer !
NOAILLES (Marie-Christine de)(1672-1748). V. GRAMONT (Marie-Christine de Noailles, duchesse de)
NOAILLES (Marie‑Françoise de Bournonville, duchesse de)(1656 – 1748). Fille du marquis Ambroise‑François, grand seigneur des Pays‑Bas qui s'était mis en 1634 au service de la France, y avait été nommé en septembre 1652 duc à brevet et devait y mourir le 12 décembre 1693. Née en 1656, elle avait apporté le bien paternel au duc Anne‑Jules, comte d'Ayen, futur duc de Noailles et maréchal, qu'elle avait épousé le 13 août 1671. Nommée le 2 janvier 1674 dame du Palais de la Reine, elle mourut le 16 juillet 1748 après avoir eu vingt‑deux enfants. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 305, note 1 à la lettre 153.
Nouvelles Catholiques. L’étude par Orcibal révèle pour le moins des « ambiguïtés » liées à cette œuvre de conversions forcées. V. Correspondance de Fénelon, tome I, chapitre IV de la deuxième partie : « Fénelon remplaça vers juin 1679 A. de Noailles à la tête des Nouvelles Catholiques, établissement fondé en 1634 par la Compagnie de la Propagation de la Foi [...] Cela a paru suffisant pour le rendre responsable de tout ce qui se passa dans la maison jusqu’en 1689 [...] les cruautés qu’on y exerça [...] Les ordres d’incarcération et d’élargissement […] signés par le procureur général Harlay et surtout par le lieutenant de police La Reynie. Fénelon ne voyait les pensionnaires que lorsque suffisamment instruites et disposées pour faire leur abjuration, elles lui étaient présentées ».
PALLU (François)(1626-1684). Principal fondateur de la Société des Missions Etrangères, l’évêque d’Héliopolis s’embarque de Marseille en 1662, débarqua à Alexandrette, se rend à Ispahan, gagne par mer Surate, traverse l’Inde pour atteindre la capitale du Siam, où il collabore avec Lambert de la Motte, évêque de Bérythe, vicaire apostolique de la Cochinchine. Il revient en Europe arrivant à Rome en 1667. Il repartira en 1670, s’embarquant en 1674 pour la Chine ; arrêté par les Espagnols qui le ramèneront en Europe par le Mexique, il fut ainsi peut-être le premier voyageur ayant fait le tour du monde d’ouest en est ! Il repartira de nouveau au Siam en 1681 pour mourir en Chine. V. A. Launay, Mémorial de la Société des Missions Etrangères, Paris, 1916, t. II, pp. 485-491.
PAULIN D’AUMALE. « Religieux du Tiers‑Ordre régulier de Saint François appartenant au couvent parisien de Nazareth où les idées mystiques étaient particulièrement en vogue. Il signa le 7 juillet 1694 une Déclaration contre Mme Guyon qui, en décembre suivant, retint particulièrement l'attention de Bossuet, de Noailles et surtout de M. Tronson qui interrogea l'accusée à ce sujet. […] Bien qu'il ait assuré avoir gardé une mauvaise impression des entrevues suivantes, le P. Paulin accepta de la confesser quand elle fut prisonnière à la Visitation. Libérée, elle le revit au couvent de Montmartre « en présence de Mme Ménard » et, ajoute‑t‑elle, au couvent des bénédictines où la Mère Mechtilde lui dit, en présence du religieux, que celui‑ci faisait son éloge. Quand elle revint de Vaux à Paris, Mme Guyon se logea derrière le jardin des pères de Nazareth et se confessa au P. Paulin de janvier 1692 à juillet 1693 […] On peut se demander si la Déclaration du 7 juillet 1694 ne fut pas inspirée au franciscain par la peur d'être impliqué dans l'affaire. En tout cas, une apostille manuscrite du duc de Chevreuse assure que son auteur l'a rétractée (O.F., t. IX, p. 112) et La Reynie constatait le 9 avril 1696 qu'aucun accusateur « n'avait consenti qu'il fût fait le moindre usage » de ses propos (B.N.F., Nouv. acq. fr. 5250, f°. 41). (Fénelon (Orcibal), t. V, p. 123, note 10).
PHELIPEAUX (Jean). « Né à Angers, fut reçu docteur de Sorbonne en 1686, et devint ensuite chanoine et grand‑vicaire de Meaux. Bossuet se l'attacha, et le mit auprès de l'abbé Bossuet, son neveu, pour le diriger dans ses études théologiques. L'abbé Phélipeaux se trouvant à Rome avec l'abbé Bossuet, à l'époque où le livre des Maximes y fut déféré, l'évêque de Meaux les chargea de suivre cette affaire, et entretint avec eux à cette occasion une correspondance très active, qui ne donne pas une haute idée de leur modération ni de leur délicatesse. Non content d'avoir aigri par ses lettres l'évêque de Meaux contre l'archevêque de Cambrai, l'abbé Phélipeaux, à son retour en France, composa une Relation du Quiétisme, pleine de partialité […] Il mourut en 1708, et la Relation ne fut imprimée qu'en 1732. Elle fut flétrie, l'année suivante, à la réquisition du marquis de Fénelon, par un jugement de police et par un arrêt du Conseil, et brûlée en conséquence par la main du bourreau, comme un libelle calomnieux et diffamatoire. » (Fénelon, 1829).
PIROT (Edme)(1631-1713). Le P. Léonard le considérait comme « l'esprit le plus éclairé de la Sorbonne », mais il ajoutait qu' « il fait aveuglément tout ce que veulent les gens qui l'emploient », de sorte qu'il donnait l'impression « d'une espèce de girouette pour la doctrine » (B. Neveu, Le Nain de Tillemont, La Haye, 1966, p. 308). Bossuet réussit à lui faire condamner l'Histoire critique du Nouveau Testament de R. Simon et les Maximes des Saints qu'il avait d'abord approuvées ; UL, Correspondance de Bossuet, tome II, p. 65, n. 4 - Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 43, note 2 à la lettre 7B.
POIRET (Pierre) (1646 – 1719). Natif de Metz, devenu pasteur en Hollande, il fut un grand éditeur à l’intuition très sûre des principaux textes mystiques accessibles à l’époque, et, sur la fin de sa vie, un disciple aimé de Madame Guyon. Il eut, par son activité inlassable, une influence considérable, non seulement par ses éditions reprises en particulier par Wesley (1703-1792), le fondateur du méthodisme, mais encore par son disciple piétiste Tersteegen (1697-1769), connu lui-même de Kierkegaard. Voir M. Chevallier, Pierre Poiret 1646-1719, Du protestantisme à la mystique, Labor et Fides, 1994.
PONTCHARTRAIN (Louis Phélypeaux, marquis de la Vrillière, comte de)(1643 – 1727). « D'abord conseiller au Parlement dès l'âge de dix‑sept ans, il fut nommé en 1677 premier président au Parlement de Bretagne, d'où il fut tiré en 1687, pour être fait intendant des finances. Contrôleur général en 1689, après la retraite de Claude Le Peletier, ministre et secrétaire d'État en 1690, enfin chancelier de France en 1699. Il se démit volontairement de cette charge le 2 juillet 1714, et se retira à l'Oratoire, où il se montra aussi grand par ses vertus, qu'il l'avait été par ses places. Il mourut le 22 décembre 1727. Ses amis et ses ennemis se sont accordés à reconnaître en lui toutes les qualités nécessaires aux divers emplois qu'il exerça… » (Fénelon, 1829).
RAMSAY (Chevalier de)(1686-1743). Né en 1686 en Écosse, fils d’un boulanger, il se distingua par sa curiosité d’esprit qui le conduisit à des études de théologie à Glasgow et Edimbourg. Le goût de l’aventure (selon Cherel), ou la recherche spirituelle (selon Henderson) le conduisent à rendre visite à Poiret en Hollande. Il séjourna chez Fénelon à Cambrai, puis devint le secrétaire de Madame Guyon à Blois, de 1714 à 1716. Il rendit service par son bilinguisme en facilitant les relations avec les disciples écossais ou trans. Sept ans précepteur du fils du comte de Sassenage grâce au duc de Chevreuse, il se voua au culte de Fénelon. Le Régent l’estimait et lui attribua une pension. Il partit pour Rome en 1724 comme précepteur du fils aîné du Prétendant (au trône d’Écosse), mais rentra la même année à Paris. Protégé de Fleury, hôte du duc de Sully, qui était marié à la fille de Madame Guyon, il écrivit un roman qui connut le succès : Les Voyages de Cyrus, à l’imitation du Télémaque. Il fit partie du Club de l’Entresol à partir de 1726, y rencontra Montesquieu, qui toutefois le jugea un « homme fade ». Il alla jeter à Londres les fondements d’une « maçonnerie nouvelle » et accumula diverses distinctions. De retour en France, il se présenta à l’Académie Française (sans succès) et entra à quarante-quatre ans en qualité de précepteur dans la puissante famille des Bouillon. Il prononça en 1736 dans la loge Saint-Thomas un discours resté fameux. Il se maria à quarante-neuf ans, sa femme était âgée de vingt-cinq ans. Grand orateur, peut-être chancelier de l’ordre des Francs-Maçons, il manoeuvra auprès du cardinal de Fleury pour faire admettre cette institution. Rééd. récente des Voyages de Cyrus et surtout des Principes philosophiques de la religion naturelle…, Champion, 2002.
REIMS (l'archevéque de). Voyez TELLIER (Charles‑Maurice Le.)
RICHEBRACQUE (Dom Nicolas)(1666 – 1704), né en 1645 à Blangy-sur-Bresles (diocèse de Rouen), il avait fait profession en 1666 chez les bénédictins de Vendôme. En 1686 et 1687 il était prieur du couvent Saint-Robert de Cornillon près de Grenoble. Après avoir été sous-prieur de Saint-Germain-des-Prés en 1701, il vécut près de Cambrai et ses relations avec Fénelon étaient très cordiales. Il mourut à Soissons le 24 juin 1704. (CF, t.XIII, note 8 à la lettre 994A ; UL, VII, p. 494).
RIPA (Victor Augustin)(-1691) gouverna son diocèse de Verceil, près de Turin, de 1680 à 1691. Petrucci, évêque de Jesi, une petite ville des Marches, intervint en 1681 en sa faveur par sa publication Dell contemplatione mistica aquistata. Ripa avait séjourné à Jesi, avant de devenir évêque de Verceil et d’y rencontrer Madame Guyon. En 1686, Lacombe fit imprimer son Orationis mentalis Analysis, Madame Guyon son Explication de l’Apocalypse, Ripa son Orazione del cuore facilitata, « fruits de cette association spirituelle », Il mourut à Rome âgé de soixante-six ans. v. DS, art. « Ripa ».
ROSE (Mlle) ou Sœur Sainte-Croix, Catherine Dalmeyrac ( - 1705). « Le précepteur des Luynes [J.-J. Boileau], était devenu enthousiaste de sa quasi‑compatriote (de Rouergate elle était devenue toulousaine) Catherine Dalmeyrac, alors connue sous le nom de Mme de la Croix (ou sœur Sainte‑Croix) et plus tard sous celui de mademoiselle Rose. Celle-ci logeait dans son appartement du Luxembourg et, le cardinal de Noailles l'en ayant chassée, elle se retira d'abord à Compans chez Mgr de Harlay, puis à Vibraye, d'où elle dut bientôt s'éloigner à la suite d'un interrogatoire que l'abbé Thiers lui fit subir au nom de l'évêque du Mans. Elle mourut en janvier 1705. (Fénelon (Orcibal), t. III, p.32, note 23 à la lettre 6). - On ignore qui ouvrit les hostilités entre Mlle Rose et Mme Guyon : cette dernière « avoua un moment avoir confondu la béate « tombée du ciel » avec une autre Toulousaine, la des Agues, qui avait trompé l'abbé de Ville ; cependant elle prétendra qu'elle la connaissait depuis longtemps, ce qu'on ne s'explique pas; il est en tout cas certain que sœur Sainte‑Croix persuada sans peine à son directeur que « la gloire de Dieu n'était point » en Mme Guyon « dont elle avait appris du ciel l'iniquité ». Elle trouva pour l'appuyer une fille du P. Vautier qui « disait s'être convertie par son moyen ». Boileau s'était donc déclaré contre Mme Guyon […] » (Fénelon (Orcibal), t. V, p. 18, note 2 à la lettre 310A.)
ROUEN (l'archevêque de-). Voir COLBERT (Jacques‑Nicolas).
ROUXEL (Maurice). Né en Franche-Comté, entré à seize ans chez les carmes déchaussés, il en sortit au bout de seize mois pour raison de santé. Sept ans aumônier de la citadelle de Besançon puis trois ans prêtre à Saint-Jean de Dijon. Au cours d'un voyage à Evian, il fut mis en rapport avec le P. La Combe et Mme Guyon. Rouxel alla lui faire visite à Grenoble, en Piémont, à Dijon et à Seurre. Il se brouilla avec eux. Il écrivit à Paris, pour le cardinal de Noailles, deux longs mémoires où il s'efforce de se disculper en chargeant Mme Guyon [nous publions dans ce volume une grande partie du premier]. L’autorité ordonna de le confronter avec Mme Guyon et « Famille ». On ignore ce qu'il en advint (v. UL, tome XIV, supplt. « II. Le Quiétisme en Bourgogne ou le Quillotisme », note 6, p. 181).
SAINT-CYPRIEN (Marie Hippolyte de Béthune‑Charost) (1664‑1709), carmélite. Fille de la « grande âme » du troupeau guyonnien, entra en 1682 au Carmel du faubourg Saint‑Jacques, et y fit profession en 1684 sous le nom de Thérèse de Jésus‑Maria. Voir Fénelon (Orcibal), t. V, p. 69, note 4 à la lettre 344.
SAINT-CYPRIEN (Charlotte de)(-1747) correspondante de Fénelon dont vingt ans après sa mort, elle faisait l’éloge au marquis de Fénelon. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 143, note 1 à la lettre 37.
SAINT-CYR : Sur l’histoire de cette fondation de Mme de Maintenon pour filles nobles pauvres, transportée du château de Noisy-le-Roi à Saint-Cyr au bout du petit parc de Versailles, dans les nouveaux bâtiments édifiés en 1685 par Hardouin-Mansart où près de 2500 hommes travaillèrent 15 mois sur le chantier, v. Cognet, Crépuscule…, chap. III §2 ; F. Mallet-Joris, Jeanne Guyon, Flammarion, 1978, chap. VIII, etc. – « Sur les événements de l'été 1693 à Saint‑Cyr; presque toutes les lettres de la fondatrice ont disparu et ce n'est sans doute pas par le fait du hasard. (Orcibal).[…] Godet‑Desmarais faisait de son côté surveiller les suspectes par deux dames qui déguisaient leurs sentiments : l'une d'elles était Mme du Pérou qui, d'après ses propres Mémoires, n'avait aucun besoin d'être stimulée pour cela. C'est peut‑être à la suite de leurs rapports qu' « en 1693 M. de Chartres, comme évêque diocésain, fit la visite dans le monastère de S. Cyr; il y trouva les livres imprimés et manuscrits de Mme Guyon entre les mains de quelques religieuses. Pour remédier à ce mal plus efficacement, il crut devoir s'en plaindre à La Maisonfort ; il eut de grandes conférences avec elle, et tâcha de la convaincre que les livres de sa parente contenaient le quiétisme, que la manière de faire l'oraison dont elle était si entêtée, était suspecte et extraordinaire […] ». Phélipeaux, I, p. 57 dans Fénelon (Orcibal), t. III, p. 388, note 1 à la lettre 242.
SAINT-SIMON (Duc de)(1675 – 1755). On n’oubliera pas que le jeune Saint-Simon, né en 1675, exerçait, à l’époque de la querelle quiétiste, des talents de mousquetaire, participant au siège de Namur en 1692 puis à la bataille de Fleurus. Ceci explique quelques rares inexactitudes. Sa légendaire férocité peut paraître le plus souvent une vue lucide de la nature humaine ; elle laisse place à une grande estime pour la loyauté et l’honnêteté propres aux principaux membres du « petit troupeau ». Il malmène « la dame » qui lui dérobe leur part la plus intime.
SAINT-THOMAS DE VILLENEUVE. Ce couvent disparu, situé au croisement des rues de Sèvres et de Vaugirard, appartenait à la maison de « la communauté des filles de Saint-Thomas de Villeneuve fondée en 1660 par le prieur du couvent de Lamballe [...] En août 1700, Jeanne de Sauvageot, dame de Villeneuve, agrandit cette maison dont elle confia la direction aux filles de Saint-Thomas, d’où son nom. » (Hillairet, Dictionnaire…). Cette maison avait de nombreuses filiales en Bretagne.
Seurre (groupe quiétiste de). « A la fin de 1694, Mme Guyon se servait contre la Maillard et les filles du P. Vautier des témoignages de Mme Van et de la sœur Prudence. Cela se retournait contre elle au moment où écrivait J. J. Boileau, car la police venait d'établir qu'il s'agissait de deux membres du groupe quiétiste bourguignon, beaucoup plus compromis qu'elle‑même. Mme Van avait subi neuf interrogatoires de la part de La Reynie. D'après le pamphlet de Mauparty, c'était une « demoiselle assez bien faite » chez qui les curés quiétistes, Quillot et Robert, logèrent à Paris en 1691. Robert la ramena à Seurre où elle resta un an. Sa famille l'aurait rappelée à Paris, mais, au bout de deux ans, elle serait retournée à Seurre où son intimité avec Robert n'aurait pas été moins grande qu'avant. Elle aurait jugé prudent de quitter Seurre en février 1696 après avoir appris l'incarcération de Mme Guyon : c'est l'année suivante que commença en Bourgogne le procès du curé Robert qui devait être condamné au feu […] Quant à Prudence, « la vigneronne de Chenove « (Mauparty, p. 403), on n'a pas établi qu'elle eût personnellement rencontré Mme Guyon. Heureusement pour celle‑ci, car […] elle se serait aussi occupée des accouchements des « parfaites « des curés quiétistes de la région. Décrétée de prise de corps le 6 juin 1699, elle fut frappée de bannissement à perpétuité. » (Fénelon (Orcibal), t. V, p. 128).
TRONSON (Louis) (1622-1700). Prêtre en 1647, il acquit une charge d'aumônier ordinaire du Roi en 1654. Entré à Saint-Sulpice en 1656, il devint supérieur de la Solitude, puis premier directeur l’année suivante. Supérieur général de la congrégation en 1676, il s'établit à Issy en 1687. Voir Fénelon (Orcibal), t. III, note 14 à la lettre 1. A compléter par L. Bertrand, Bibliothèque Sulpicienne ou Histoire Littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice, Paris, 1900, p. 123 à 155 – Estimé par les deux partis, honnête, il sut conserver une voie médiane et demeure le seul recours de Madame Guyon aux moments critiques précédant la Bastille. On peut suivre son éloignement progressif de la « dame directrice », du 8 avril 1694 au 5 juillet 1699 (A.S.-S. ms. 34, correspondance Tronson). Sa position varie selon l’interlocuteur (son état de santé était chancelant). - Il était très attaché à Fénelon. Il travailla toute sa vie à former des prêtres pieux et réguliers. Dans cette vue, il a composé des Examens particuliers. Ses oeuvres imprimées par Migne, Paris, 1857, forment 2 vol. in-4 ; sa Correspondance a été partiellement publiée par M. L. Bertrand (Paris, 1904, 3 vol. in-8).
VALOIS (P. Louis)(1639 – 1700). « Né à Melun le 11 novembre 1639, le P. Louis Le Valois entra en 1661 au collège de Clermont où il fonda une congrégation secrète et fut régent d'humanités à Paris de 1662 à 1667. Après son ordination (1670), il enseigna dix ans la philosophie à Caen et publia en 1680 sous le nom de Louis de la Ville les Sentiments de M. Descartes où il dénonçait Malebranche au nom de la foi. Mais, à partir de 1680, il se consacra, à la demande du maréchal de Bellefonds, à des retraites de dix jours pour laics. Il continua lorsqu'il fut en 1682 établi à Paris rue du Pot‑de‑Fer, annexe du noviciat située en face de la Petite Communauté de Saint‑Sulpice. Il y reçut même des évêques venus se préparer à leur sacre. Admirateur du P. Bourdaloue (dont il prit en 1700 la défense dans une lettre au général T. Gonzalez), il fut jugé « un peu trop sévère pour un jésuite » et Saint‑Simon lui‑même le dira meilleur homme que ceux‑là ne sont d'ordinaire [...], homme doux, d'esprit et de mérite qui fut et qui mérita d'être regretté […] Le Valois fut […] le premier jésuite connu par Fénelon qui resta sous sa direction jusqu'à sa nomination à Versailles. […] Il n'avait entendu parler de Mme Guyon qu'en 1692, peut‑être par le P. Alleaume, et avait aussitôt déclaré : « Il faut que cette femme soit ou une folle ou une orgueilleuse hypocrite qui cherche à en imposer. C'est le jugement que j'en ai toujours fait », écrivait‑il le 22 juillet 1696 à Mme de Maintenon. En juillet 1694, il ignorait encore les rapports de la mystique avec Fénelon. Cependant celui‑ci avait espéré que Mme Guyon trouverait de l'appui auprès de M. Tronson et du P. Le Valois. Le sulpicien refusa pourtant de la voir et, après avoir accepté de la rencontrer, Le Valois se déroba […] La marquise de Laval, qui logeait rue du Pot‑de‑Fer comme le P. Le Valois, […] joignait ses efforts à ceux du jésuite pour empêcher son cousin [Fénelon] de se compromettre encore davantage en prenant auprès des examinateurs d'Issy la défense des idées, sinon celle de la personne, de la mystique […] » Voir Fénelon (Orcibal), t. III, p. 442, note 5 à la lettre 270 ; DS, 9, col. 733/735.
VAUTIER. Absent de Sommervogel. « …un jésuite du nom de Vautier, qui fut vers ce temps-là l’une des bêtes noires des jansénistes ». COGNET, Crépuscule…, p.16
VAUX (Comte de) : v. FOUCQUET (Louis-Nicolas).
VIDAME D'AMIENS. Voir CHAULNES.
VIGNERON. La Vie et la conduite spirituelle de mademoiselle Madelene [sic] Vigneron suivant les mémoires qu'elle en laissez par l'ordre de son Directeur, chez Pierre de Launay, Paris, 1689, n’a pu servir de source à la Vie de Mme Guyon. Certes on retrouve le thème traditionnel de la chute dans le puits et d’un secours miraculeux (p. 32), celui de l'initiation par une fille (à l'âge de cinq ans ! p. 38) - ce qui a pu faire penser, au lecteur pressé du début de l’ouvrage, à ce qui est rapporté au début de la Vie de Mme Guyon. On notera les troupes d'anges (p. 100, 132), les pénitences terribles (p.156), le démon de la pureté (p.538) etc. Ce texte rempli de « paroles », de visions..., nous apparaît comme un extrême, caricatural, du genre littéraire « mystique ».
Visitation Sainte-Marie : Le commandeur Brûlart de Sillery fit élever, par François Mansart, la nouvelle chapelle du couvent appelée Notre-Dame-des-Anges et consacrée le 7 septembre 1634. Le domaine s’étendait à l’est jusqu’à l’entrée de la Bastille et le long de cette prison jusqu’à la porte Saint-Antoine. Du couvent lui-même il ne reste pas trace, mais on peut visiter la chapelle. Jadis, une Assomption de la Vierge était au dessus de l’autel et la chapelle contenait des peintures de Perrier et des sculptures de Lepautre. (Hillairet, Dictionnaire…)
INTRODUCTION GENERALE.
La Correspondance de Madame Guyon.
Brève chronologie de la vie et de l’œuvre.
Description des sources utilisées.
Avertissement.
I. DIRECTIONS SPIRITUELLES.
Cinq séries de lettres.
Direction spirituelle et transmission mystique.
Madame Guyon dirigée, 1671-1681.
L’influence du P. Maur de l’Enfant-Jésus.
Monsieur Bertot, directeur mystique.
Madame Guyon succède à ses directeurs.
Traverser le désert intérieur, demeurer en repos.
Madame, la conduite que vous mandez que Notre Seigneur a tenue sur votre âme
Madame, je vous aiderai de bon cœur en tout ce que je pourrai.
Vous dites que vous êtes toujours dans le néant, et que vous y retournez aussitôt s’il vous arrive d’en sortir.
Ce ne sont pas nos efforts mais Sa divine opération qui nous fait atteindre à Dieu.
Vous dites que Dieu ne vous laisse point sans croix
Vous n’avez qu’à travailler à détruire le principe qui vous fait faire des fautes.
Travaillez pendant que vous avez le temps de le faire.
Il ne faut faire autre chose durant la maladie
Je suis bien aise, ma très chère fille, que vous ayez fait amitié avec N.
Quand voulez-vous travailler à vous mettre dans la disposition
Demande de nouvelles, et encouragement à répondre à Dieu qui nous attire.
Je vous ai écrit depuis peu. Je vous demandais des nouvelles de toute la famille.
Je voudrais bien, chère fille, vous apprendre pendant que je suis en vie
Vous voulez, chère fille, que je vous donne une règle générale
Vous devriez bien, chère fille, vous appuyer plutôt sur la fidélité de Jésus-Christ
Je vous mandais dans ma dernière lettre, chère fille
Si Notre Seigneur ne vous tenait sur la croix
Je vois que la croix vous pèse beaucoup sur les épaules
Notre Seigneur S’est donc servi de ces sottises du monde, pour vous faire goûter le bien
Mais vous, que devenez-vous ? Que faites-vous ? Les croix commencent-elles à vous rassasier ?
Ne vous étonnez pas lorsque vous sentirez des tempêtes dans votre intérieur
Il est vrai que la créature raisonnable ne saurait rentrer parfaitement en Dieu
Vous êtes un peu plus à votre aise, chère fille, que vous n’étiez les autres fois que vous m’écriviez.
Notre Seigneur m’a donné une si forte pensée de vous écrire
Je serais bien confus d’être si longtemps sans vous répondre, si Notre Seigneur n’était par Sa bonté ma caution.
Il faut que vous preniez courage : ne vous étonnez pas si vous êtes si bouleversée et que vous perdiez votre route.
Dans tous les avis et dans toutes les pratiques il faut un milieu, à moins que l’expérience ne fasse voir autre chose.
Je ne puis vous dire à quel point s’augmentent ma joie et ma satisfaction d’être au Bon Dieu
J’ai bien de la joie de vous voir expérimenter les fruits de votre grâce et de la fidélité que vous avez à mourir.
Quoique je sache que vous êtes assez occupé, et que vous ayez peu de temps à nous répondre, cela ne me peut empêcher de vous écrire
Vous avez très bien fait de m’écrire et vous pouvez être sûre, madame, que j’ai une joie extrême
Je me réjouis que votre voyage se soit bien passé et que vous soyez de retour.
Il faut être bien convaincu que toute âme qui est appelée au don de soi
Je ne manquerai pas, Dieu aidant, d’aller à Notre-Dame de la Délivrance
Il est de la dernière conséquence de reconnaître beaucoup Dieu
Je vous aurais écrit pour vous consoler
J’ai de la consolation que vous vous portez mieux.
On ne saurait assez se convaincre combien il est de conséquence de s’ajuster aux providences de Dieu
L’âme dont il est question doit être certifiée de plusieurs choses qui lui importent infiniment pour sa conduite
Il y a déjà plusieurs jours que je suis pressée de vous écrire la disposition où je me trouve.
Ne vous étonnez pas de cette inclination que vous appelez libertine pour faire oraison
I. Les sens peuvent-ils être féconds en manière divine avant que d’être morts et anéantis entièrement ? … - Les sens ne sont vivifiés que fort tard
II. Puisque l’on ne peut rectifier les puissances… - Il ne faut pas attendre que les puissances et les sens soient actuellement morts et rectifiés pour pouvoir espérer d’avoir des lumières et des grâces
III. (L. à l’auteur). De même, ma mémoire ne doit-elle pas se perdre entièrement… - Pour ce qui est de la mort de la mémoire de l’entendement et de la volonté
IV. (L. à l’auteur). Pour cet instinct de pureté intérieure, je l’ai toujours ressenti… - Il est très vrai que plus la lumière divine s’augmente dans une âme
V. (L. à l’auteur). Je ne puis m’empêcher de parler d’un autre instinct… - Cet instinct et ce penchant de votre âme vers Dieu est un don
VI. (L. à l’auteur). Pour le repos dont j’ai parlé ce qui me le rend un peu suspect… - Il faut beaucoup estimer le repos intérieur comme la fin où Dieu tend en ses opérations
Je vous assure, madame, que mon âme vous trouve beaucoup en Dieu
J’ai bien de la consolation de recevoir de vos nouvelles
Quand Dieu me donne le mouvement de vous écrire pour vous rendre compte de l’état de mon âme
J’ai beaucoup de joie, madame, d’apprendre de vos chères nouvelles
Ô que mon âme vous est obligée de lui avoir fait trouver et goûter la vie éternelle d’une manière que je cherchais secrètement mais que je n’avais jamais éprouvée !
Il est très vrai qu’il y a un lieu en nous qui a un appétit insatiable de Dieu
J’ai vu clairement que le rayon divin est Jésus-Christ même
Notre Seigneur a fait sûrement connaître à une âme la différence qu’il y a entre la conduite de la foi toute nue et toute pure, et entre l’opération de Dieu dans le perceptible
Notre Seigneur m’a fait voir un secret du fond et du centre de l’âme
Pour satisfaire à l’inclination de madame votre sœur
[240] Puisque vous voulez bien que je vous nomme ma Fille
[241] Je serais infidèle, ma fille, si je laissais passer cette occasion
[244] J’avais dessein de vous écrire bien des choses
Je vous écris ce mot pour vous dire de demeurer dans une profonde paix
Ne vous étonnez point de vos chutes passées
Jésus-Christ vous appelle à la solitude, pour y parler à votre cœur
J’ai bien conçu la disposition où vous êtes par votre infirmité
[252] Il faut que je vous dise par écrit ce que je voudrais graver dans le plus profond de votre cœur.
Dieu seul est, tout le reste n’est rien : quand sera-ce que vous direz ce mot avec esprit et vérité ?
Dieu est : je ne Le regarde pas en nous, ni dans le créé, mais dans Lui-même.
De l’état d’anéantissement parfait en nudité entière, où l’âme est et vit en Dieu, au-dessus de tout le sensible et perceptible.
Le dernier état d’anéantissement de la vie intérieure est pour l’ordinaire précédé d’une paix et d’un repos
[Introduction aux] Lettres et témoignages 1681-1688.
Dieu seul aimable. L’union de Jésus-Christ, qui a toujours fait entre nous une liaison plus forte que celle du sang
Je crois, mon très cher fils que vous ne serez pas peu surpris, lorsque vous apprendrez mon absence.
Pour vous, mon cher enfant pour qui j’ai une tendresse qui ne se peut exprimer
Je vous suis sensiblement obligée, mon R. P. et cher frère, de la lettre
J’ai reçu vos quatre lettres, mon très cher frère, et la procuration que vous me renvoyez.
...Elle donne un tour à ma disposition à son égard, qui est sans fondement. Je l’estime infiniment
Ce 12 décembre 1684. Vous ne devez pas douter, mon très cher frère
À Grenoble, le 18 avril 1685. Monseigneur, J’ai répondu à toutes les lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire
Monseigneur, Je ne pourrais être que de corps partout ailleurs qu’à Genève ou dans le diocèse.
Je ne saurai refuser à la vertu et à la piété de Madame de La Mothe-Guyon la recommandation
Madame, Je souhaiterais d’avoir plus souvent que je n’ai des occasions de vous faire connaître
Je vous prie instamment, Messieurs, que l’on écrive deux choses
J’ai fait réflexion, monsieur, sur ce que vous eûtes la bonté de me dire hier, que la fausse lettre n’était rien.
Quoique vous gardiez, monsieur, à mon égard un silence que j’ose nommer cruel
Pâques, [18 avril] 1688. Je me suis adressée à vous comme à mon père et à mon pasteur
« Monseigneur, si j’ai gardé depuis si longtemps un profond silence
Mon Révérend Père, Si mes ennemis n’avaient attaqué que mon honneur et ma liberté
Si tous les juges de Madame Guyon ont toujours été sans reproches
Le principe fondamental est celui-ci que Dieu est notre principe et notre fin
Cette lettre, reconstituée, est produite de nouveau au « Correctif » du tome III !
Sire, Huguet, conseiller à la Cour, tuteur honoraire des enfants de la Dame Guyon
Si j’avais fait la moindre des choses dont on m’a accusée
Monsieur, Vous m'avez fait un fort grand plaisir de me donner de vos nouvelles
Une rencontre improbable.
Une relation mystique.
Etat documentaire et chronologie.
Voilà quelques petits écrits, dans lesquels on vous prie en démission de réprouver tout ce qui n’est pas de l’Esprit de Dieu
Depuis hier au matin que je me suis donnée l’honneur de vous écrire, surtout cette nuit que j’ai passée sans presque dormir
Outre le goût général que j’ai pour votre âme, qui m’est une certitude continuelle qu’elle est comme Dieu la veut
Vous m’avez promis, monsieur, que vous ne me manqueriez pas, surtout lorsqu’il n’y aurait rien à risquer pour le dehors.
L’écrit que vous m’avez envoyé, madame, m’a fait un grand plaisir
Je vous obéirai, monsieur, en tout ce que vous me dites.
Comme je ne puis rien vous cacher, il faut que je vous dise qu’hier et cette nuit à plusieurs reprises, je me suis sentie attirée intérieurement
La nuit ou mort, opérée par l’activité simple de la créature, se fait de cette sorte : c’est une privation de tout
L’on m’a rapporté mon petit-Maître1.
Il y a des défauts passagers, et il y a des défauts essentiels.
L’âme arrivée à la parfaite simplicité et qui a outrepassé tout moyen ne trouve que Dieu seul.
N. a raison de ne pas craindre ce goût simple de Dieu
Je me trouve sec et distrait dans l’oraison .
La personne pour laquelle Notre Seigneur me donne toujours plus de correspondance intérieure éprouvera souvent de semblables vicissitudes
Je n’ai jamais ouï dire que l’on juge d’un état dans le temps de la peine
Dieu a voulu en peu de temps vous faire comprendre par expérience et ce qu’Il peut
Je suis toujours plus convaincue des desseins de Dieu sur vous.
Deux choses appartiennent à la volonté
Il a été certifié d’une manière ineffable la filiation spirituelle
Je vous plaindrais extrêmement, monsieur, ayant autant d’esprit naturel que vous en avez
Pour la personne dont vous me parlâtes hier, il doit le plus qu’il pourra demeurer en simplicité
Il ne faut pas que votre ami vous attire, mais c’est à vous à l’attirer.
Il me semble que mon âme est comme une eau qui se répand dans les cœurs de ceux qui me sont donnés
J’ai une disposition continuelle
qui ne me quitte jamais, qui n’est nullement ni dans mon pouvoir, ni dans ma volonté.Hier, étant au parloir avec M.1, il me vint tout d’un coup, sans que j’y pensasse, une union très intime du côté du centre2 pour M., en sorte que je fus
Vous serez sans doute surpris de ce que je vous écris des choses qui paraissent hors de saison et vous convenir si peu.
Union de filiation ; sur la communion.
Il m’est impossible de résister au mouvement que j’ai de vous écrire, quoi que je fisse hier au matin.
J’entre très fort dans toutes vos raisons et je serais très fâchée de vous causer la moindre peine.
Je n’ai aucune raison pour ne point donner la copie des écrits à M., puisque je n’ai point de secrets pour elle.
Réception du Pentateuque. Chimères d’ambition.
Je reçois dans ce moment le billet où vous me promettez de ne pas mourir si tôt.
Vous êtes le maître de garder le Pentateuque, monsieur.
L’on m’a fait entendre que l’on m’avait fait écrire de cette sorte sur l’Ecriture Sainte parce que personne n’écrit de même
J’ai été éveillée longtemps avant quatre heures avec une douce et suave occupation de vous en Dieu.
J’ai reçu l’Explication des épitres, je vous en remercie et j’en profiterai selon l’arrangement que vous me marquez.
N. …. veut que je fasse des actes distincts d’amour de Dieu et de contrition, ne comprenant rien autre chose que l’activité intérieure.
Il me semble que notre union va toujours croissant. Je me suis uni à vous non seulement en disant la messe les jours de Joseph et de l’Annonciation,
Il est bon de laisser passer toute chose en faisant dans le moment usage de mort
Union en Dieu, promesse de fécondité.
Il n’y a personne sur terre pour qui je sente une union plus intime, plus continuelle
Comment n’auriez-vous pas de doute sur moi ? Charité infinie de Dieu, qui est comme un torrent.
Vous avez expliqué en peu de mots la nature de l’union simple, générale, qui ne forme nulle espèce parce qu’elle subsiste en Dieu.
Je me trouvais avant-hier si mal et encore hier au matin
Mort de toute volonté propre.
J’ai eu une forte pensée de vous écrire
Pour de la droiture, il me semble que Notre Seigneur m’en a donnée.
Il est vrai, monsieur, que vous n’avez point de répugnances actuelles dans votre volonté
Je me réjouis de la guérison
Je crois, monsieur, que dans les choses qui sont indifférentes, vous ne devez pas attendre une pente marquée
Je me sens la tête un peu brouillée sur la place dont vous parlez dans vos anagrammes.
Je ne mourrai pas que je crois si tôt1, quoique je sois si fort enflée que N. m’a parlé aujourd’hui de testament.
Ce que je vous ai écrit, ou plutôt à N., s’est fait sans y penser et par divertissement.
J’ai manqué de simplicité, ne vous ayant pas mandé positivement que mon enflure n’était nullement à craindre.
Je recevrai, madame, avec un grand plaisir la Vie que vous me promettez,
« …la distinction des lieux n’empêche pas qu’on ne se communique… »
J’éprouve bien que rien ne peut séparer ce que Dieu tient uni en Lui, puisque la distinction des lieux n’empêche pas qu’on ne se communique.
Le jour que je devais aller à N. je fus très unie à vous
Je suis très persuadé que le pur amour, quand il a détruit toute propriété
On voulait seulement savoir, monsieur, si le péché mortel est incompatible en même temps avec les effets du pur amour
La disposition représentée est sans doute incompatible avec le péché mortel : rien n’est si pur ni si parfait.
Plus vous avancerez dans l’intérieur, plus vous éprouverez de vicissitudes
J’ai songé à vous cette nuit bien singulièrement.
Je me trouve toujours voulant tout et ne voulant rien
Comptez que Dieu ne vous a rendu fort que pour vous rendre faible
Rêve de la vallée.
J’ai fait cette nuit un songe qui m’a bien consolée.
J’ai lu l’écrit qui est pour mademoiselle votre fille
Je vous suis très obligée, monsieur, pour l’avis que vous me donnez pour ma fille.
Je me sens entièrement pressée à votre égard
J’ai lu, pour me conformer à votre désir, vos explications sur l’épître de saint Jacques
Sitôt qu’une lecture ne vous convient pas, quittez-la.
Je rends grâces à Dieu et à vous, madame, de la dernière lettre
Je ne veux jamais flatter qui que ce soit
Lorsque je vous mande les choses, je ne prétends pas qu’il [n’] y ait pour vous aucun travail.
Je ne vois rien à ajouter à votre mémoire pour mademoiselle votre fille
L’indolence, dont je vous ai parlé, de ma fille
Dieu seul veut tout opérer chez vous
À vous parler ingénuement, madame, j’aime mieux que vous veniez à P[aris] qu’à B[eynes].
Vous ne sauriez croire la joie que vous me donnez de vouloir bien que je vous voie où vous me marquez.
Je ne pus point vous parler hier, et tout ce que je disais n’était que par violence et sans nulle correspondance intérieure
Je me sentis hier au soir fort pleine de Dieu
Je ne sais pas, madame, si je m’explique mal ou si je ne vous entends pas assez bien.
Oui, monsieur, c’est ce que je voulais dire et, puisque vous en usez de la sorte, cela me suffit.
Je voudrais bien, madame, pouvoir deviner ce qu’il faut faire pour vaincre votre timidité à mon égard.
Il me semble que toute crainte me fut levée lundi à la messe et que je n’en puis plus avoir avec vous.
Je n’ai rien senti, madame, depuis deux jours, que la paix sèche dans l’âme
Peut-être m’attendrez-vous ou m’auriez-vous cherchée
Je vous ai fait réponse que je n’avais jamais prétendu que vous fussiez exprès pour parler à M. de B[eauvillier]
Pour les âmes qui sont dans les tentations d’impureté, de désespoir et de blasphème
Il en est de ces tentations comme vous le dites
Vous avez pris, madame, trop fortement deux choses
Je sais bien que je prends quelquefois les choses trop fortement
Je reviens de la campagne, où j’ai demeuré cinq jours
Je vois par votre réponse que vous n’avez pas reçu la première lettre
Je suis d’autant plus fâché de votre peine,
Madame, que vous la souffrez sans avoir besoin de la souffrir.Je n’entrerais point en réflexion sur vous, si l’on ne m’y faisait entrer.
Je vous renvoie, madame, vos deux lettres de M. le c[oMt.e] de V[aux] et de M. G.
On exécutera de point en point tout ce que vous dites pour M. de V[aux].
Je vois bien, madame, que, pour travailler à ce qu’on appelle ordinairement perfection, il faudrait me corriger de ma sécheresse
Comme j’ai fait voir dans les écrits que j’ai faits pour vous, selon l’ordre que vous m’en avez donné
La purification doit toujours être conforme à l’état de l’homme.
Il y a en moi deux états, qui n’en composent cependant qu’un
Je comprends et je goûte, Madame, beaucoup de choses dans ce dernier écrit
On ne peut mieux prendre les choses que vous le faites
Je vais dans ce moment à la campagne, madame, pour jusqu’à demain.
Il me serait difficile de comprendre les manières dont M. H. en use.
J’ai eu toute la joie, dont je suis capable, de la justice que Sa Majesté vous a rendue
Vous fûtes hier chez Madame de C[hevreuse]
À peine, madame, ai-je le loisir de respirer tant je suis pressé et embarrassé.
Je ne puis vous dire à quel point de simplicité Notre Seigneur veut que j’agisse avec vous
J’ai ressenti, madame, tout ce que je dois sur la blessure de monsieur votre fils.
J’espère que Dieu conservera ce cher fils
J’ai bien des choses à vous dire, car mon cœur est souvent plein pour vous devant le Seigneur.
J’ai toujours bien de la joie, lorsque je reçois de vos lettres
Il me serait difficile de vous exprimer, monsieur, l’union que Notre Seigneur me donne pour vous.
Depuis que je suis ici, je me trouve dans une sécheresse et néanmoins dans une largeur très grande
La sécheresse et le large ne s’accordent pas ensemble
Je dois encore vous parler de mon oraison.
Je ne crois pas que vous deviez faire effort pour faire beaucoup d’oraison
Depuis cette lettre écrite, Madame de C[hevreuse] m’a lu un endroit d’une des vôtres où vous marquez que je n’ai pas assez de foi.
J’arrive tout présentement d’un grand voyage
D’où vient que l’esprit est si clair et net, et qu’il semble que les opérations de Dieu se fassent dans le plus intime de nous-mêmes
Puisque la pensée me vient de vous écrire, je le fais pour vous souhaiter toutes sortes de prospérités spirituelles.
Etant dans un fort recueillement, il me fut montré deux personnes
Il me paraît à l’égard du pur amour qu’on ne démêle point assez ce que c’est que les trois vertus théologales
Rien au monde ne me touche plus sensiblement que votre état, madame
Je vous avais écrit selon le mouvement que j’en avais eu ce billet ci-joint.
Les âmes parvenues à leur fin par le moyen de la foi n’ont rien d’extraordinaire
Je me sens portée de vous dire qu’il me serait aussi difficile de douter que Dieu ne vous ait donné à moi
Dieu est un Principe et un Être infini qui renferme tout ce qui est et tout ce qui est possible
Je comprends, sans le pouvoir exprimer, comment toutes les opérations qui se font hors de la Trinité
Etant à la messe, il m’a été donné à connaître
Peut-on douter de la grâce d’une personne qui communique l’onction de la grâce
La foi se doit envisager en deux manières.
Toutes les disputes qui se font sur la liberté de l’homme viennent pour l’ordinaire du défaut de la lumière.
Il y a des lumières qui sont souvent sans vérité, soit sur l’avenir, et autrement
« Je suis souvent plus proche de la mort que de la vie. Cependant il n’y a en moi nul penchant, nulle crainte… »
J’espère que Celui qui me donne le mouvement de vous écrire me donnera la force de le faire.
Je cherche souvent votre cœur, et je ne le trouve presque plus.
Je souffre depuis quelques jours une peine pour vous, que j’appelle de division
J’ai eu une douce invitation pour vous écrire quoique je n’aie rien de particulier à vous dire mais il faut obéir.
J’ai fait depuis peu deux fautes qui m’ont affligé, madame, mais, comme elles n’étaient que de fragilité
Quelque faute que vous fassiez, il faut en porter la peine nûment sans y ajouter la moindre réflexion
Il me serait difficile de vous exprimer ce que je souffre.
L’endroit de l’épître que vous me citez a un sens admirable.
M. l. m. d. C. m’a parlé sur N. Je ne vous puis rien dire là-dessus à présent.
Le jour de saint Jean l’Evangéliste, une personne me vint trouver dans un tourment excessif qui l’avait même toute changée.
On n’a jamais prétendu que vous fissiez quoi que ce soit pour vous-même
Ô si je pouvais vous exprimer combien vous êtes cher à Dieu, et les desseins qu’Il a sur vous !
Je ne demande rien autre chose sinon que votre cœur soit ouvert pour recevoir l’esprit de petitesse et d’enfance.
Je vous avais écrit une assez grande lettre, Madame , mais comme je suis un peu brouillon
Je vous renvoie vos deux lettres
Pourquoi me renvoyez-vous le petit Maître ?
Il me tarde de vous voir parfaitement guérie.
Pour ma santé, elle est bien détruite.
J’ai pensé, madame, à ce que vous m’avez mandé sur N.
Lorsque je vous ai écrit, monsieur, sur N., je l’ai fait parce que j’ai cru que c’était la volonté de Dieu
Il me semble que vous vous moquez un peu de moi dans la lettre que j’ai reçue par M. le M. de C. !
Je vous assure, monsieur, que je ne songeais en nulle manière à me moquer.
Je crois, madame, que vous ferez très bien d’écrire ce que M. B[oileau] vous demande.
L’on ne peut M. être plus édifiée que je la [sic] suis de vous.
Quand votre laquais vint, madame, nous étions à T[rianon] et hors d’état de faire réponse.
Auriez-vous perdu une seconde lettre où je vous marquais mes dispositions ?
Je comprends par votre dernière, madame, que vous êtes persuadée que N. [le bréviaire] me fait un retardement.
Si je croyais, monsieur, que N. vous fût un retardement positif et empêchât votre course
Je ne veux point voir N. : voilà qui est fini
J’ai vu M. C. d. C. Nous ne parlâmes que de choses générales, car la conversation parut un hasard.
Je comprends par la lettre que vous m’avez donnée, madame, que vous penchez à me faire quitter N.
Je craignais beaucoup de m’être trop avancée sur N.
Ô que je suis loin, madame, de me fâcher contre vous.
Je tâcherai à vous obéir pour ma santé qui est en un étrange état
Comme mon mal est d’une nature où il y a autant à craindre qu’à espérer
Rien ne m’embarrasse pour vous aller voir si cela vous fait plaisir.
Je viens tout présentement de recevoir votre lettre. J’avais écrit deux mots
Je vous suis sensiblement obligée des offres que N. m’a fait[es] de votre part.
Je suis ravi d’apprendre, madame, que Dieu vous redonne à nous
Je suis résolue de faire de point en point ce que vous me mandez pour M. B.
Lorsque vous me demandâtes dernièrement d’où vient que je n’outrepassais pas toutes choses
Il y a certaines âmes de qui Dieu veut un entier renoncement
Il y a trois ou quatre jours que je me sens toujours plus arracher des miens
Quoique je n’aie rien de particulier à vous dire, je ne laisse pas de suivre le mouvement que j’ai de vous écrire.
Quelque étendue que Dieu donne à notre cœur, Il est si immense et notre cœur si petit
L’on ne peut point toujours combattre son propre cœur.
Je me trouve dans un état d’indolence pour le bien et pour le mal
Dieu ne change pas toujours notre tempérament :
Je ne saurais, madame, vous rien dire de moi, sinon que je ne sens presque plus rien que de naturel.
Quoique vous sembliez être tout naturel, vous êtes pourtant bien, puisque vous êtes comme Dieu vous veut.
J’ai eu, madame, une peine sur une chose
Je vous conjure de vous abandonner à Dieu
Votre dernière lettre qui répond à la mienne m’a fait grand plaisir
Je vous assure, monsieur, que je vous parle toujours avec une extrême franchise
Je dis : amen, amen, du plus profond de mon cœur à tout ce que vous me mandez.
Vous ne sauriez être trop fidèle à vous abandonner à Dieu sans retour ni réserve
Je vous prie au nom de Dieu, n’hésitez point sur le fait de laisser à Dieu le soin de vous juger
J’ai été deux ou trois jours sans vous trouver, ni penser à vous
Il y a un martyre de confusion plus difficile à porter que tout autre.
Plus vous deviendrez faible, plus les sentiments se réveilleront
J’ai pensé ce matin qu’il y avait des possédés et des magiciens
Il m’est venu tout à coup cette nuit une pensée
Il m’est venu dans l’esprit ce matin que M. B[ertot], en mourant, m’ayant laissé son esprit directeur
J’ai encore un grand goût de votre âme.
Je suis dans une paix et une largeur qui m’étonnent.
Plus vous serez abandonné, plus vous serez large et en paix.
J’eus le jour de saint Denis, ainsi que je lui ai mandé, un goût exquis de votre âme
La nuit du vendredi au samedi 29 à 30, j’ai vu M. en ma manière de voir.
J’ai souffert toute la nuit comme une martyre
Notre Seigneur me poursuit vivement pour achever de vous dire mes dispositions et des circonstances
Votre petit Maître est le mien
Il faut vous dire, monsieur, que l’on ne peut aimer plus que je vous aime.
Je suis ravie que Notre Seigneur vous inspire toujours plus l’enfance et la simplicité
L’on ne peut pas, monsieur, être plus unie à vous que je la suis.
Je ne vous dirai rien de nouveau, monsieur
Il y a ici quelques personnes qui ont fait vœu au démon de lui attirer autant d’âmes que j’en attire à Notre Seigneur
De l’enfer.
Car ils seront tous salés par le feu, comme toute victime doit être salée par le sel.
Que vous dirais-je, mon bon, sur l’état où vous vous trouvez à mon égard ?
Copie d’une lettre de notre mère à notre père.
Je voulais vous écrire par M. et je ne l’ai pas fait.
C’est souvent où le péché a abondé que la grâce surabonde.
Je ne suis point surprise, mon cher père, que vous éprouviez un dérangement d’humeurs
[f. 2r° colonne gauche, Fénelon, question no. 1 : ] Si la guerre dure nous allons être ruinés sans ressource.
… On me charge de vous prier de croire qu’on veut être plus uni que jamais.
O pur amour, achève de détruire
Vous vous croyez sans soutien, sans défense
Que la pure souffrance
Toute la résistance
Je suis dans un état
Je vous plaindrais peut-être,
Je ne puis plus me dépeindre moi-même,
Celui qui peut se dépeindre soi-même
Si je pouvais me dépeindre moi-même,
Mon faible navire entr'ouvert
Vos vers font voir à découvert
J'ai le goût de l'Enfance
Jadis j'aimais l'Enfance :
Adieu, vaine prudence,
Heureux si la prudence
S'il est vrai que mon coeur veut toujours vous aimer,
Vous m'arrachez ma solitude
Un jeune mousquetaire.
J’ai reçu votre lettre, monsieur, avec beaucoup de joie, y remarquant le désir sincère que vous avez d’être à Dieu
Je vous assure, monsieur, que personne ne prend plus de part que moi à tout ce qui vous regarde
Si la part que j’ai prise, monsieur, à ce que vous avez souffert
Je vous assure, monsieur, que, si vous avez quelque bonté pour moi, mon cœur en est plein de reconnaissance.
Voilà, mon cher enfant, un billet que j’ai tiré pour vous à la Pentecôte.
Je reçus hier soir votre lettre, mon cher fils en Notre Seigneur.
Ne vous contraignez point, mon cher enfant, pour ne me point écrire, quand vous avez au cœur de le faire.
Je vous assure, mon cher enfant, que vous me tenez fort au cœur et que je ne vous oublie pas auprès du petit Maître.
Je vous ai mandé, mon cher fils, de vous enfermer dans votre citadelle
J’étais fort en peine de vos nouvelles, mon cher enfant
Pour mon petit milor boiteux. J’ai été très satisfaite, mon cher enfant, de votre visite
Il est naturel, mon très cher marquis, que vous ayez en vous tous les mouvements corrompus.
Ma très chère et vénérable mère, je ne puis laisser partir [mots illis.] du vénérable P[oiret]
J’ai reçu, mon cher enfant, votre lettre de Versailles
Comment vous trouvez-vous de vos bains, mon cher marquis ?
Quoique je sois presque aveugle,mon cher enfant
Mon cher boiteux, quoique ma douleur soit plus grande que je ne peux vous le dire
Si le discours sur le renoncement de soi-même n’est pas le même que celui que vous avez
Il faut que je me sois mal expliquée
Je vous suis tout à fait obligée, mon cher boiteux
Le mariage en question est une providence non recherchée, je l’accepte de tout mon cœur.
Ce 18 février, au cher boit[eux].Vous ferez bien, mon cher m[arquis], de parler aux ducs
N’hésitez pas un moment, m[on] c[her] enfant, de faire tout ce que vous pourrez
Mon cher b[oiteux]. Je ne vous ai [per]mis de vous donner la discipline
Pour le boit[eux]. J’ai enfin la valise, mon cher enfant.
Ce 22 mars. Il y a déjà huit jours passés, mon cher boiteux
J’ai reçu, mon cher enfant, votre lettre du 26 mars avec plaisir
J’ai lu moi-même votre lettre tout entière, personne ne l’a vue que moi, mon cher enfant.
J’ai reçu deux de vos lettres à la fois
Vous ne devineriez jamais, mon cher b[oiteux], qu’il n’y a rien que je n’aie fait pour avoir votre malle.
Vous ne sauriez vous méprendre, mon cher enfant, en suivant les avis de Panta.
J’ai reçu hier au soir une lettre, mon cher enfant, où vous dépeignez vos dispositions avec votre ingénuité ordinaire.
Pour le boiteux. J’attends1, mon très cher et très honoré frère
Vous n’aurez, mon cher fils, que peu de mots de moi, mes yeux étant épuisés par la grande lettre écrite à Panta.
J’espère que le bon Dieu aura soin de vous, car il n’y a pas grand chose à attendre des hommes dans ce siècle.
Il faut, mon cher enfant, faire comme le bon patriarche Jacob qui avait creusé un puits : comme il vit qu’on le lui disputait, il le quitta
C’est un fait que tout ce qui remplit l’esprit dessèche le cœur.
Je ne comprends pas, mon cher enfant, la bizarrerie de la sœur de Pan[ta]
Souvenons[-nous] de ces paroles de notre Maître : mon Royaume n’est pas de ce monde.
Pour le cher boiteux.
Mon cher enfant, je prends bien part aux croix que la Providence vous envoie.
Ce 6ème juin, le b[oiteux] : Vous m’aviez mandé, mon cher boit[eux], que vous seriez à Cambrai
Ô mon bon et cher enfant, il faut mourir mais [...]a pas de la mort naturelle
Le boiteux. J’ai bien de la joie, mon cher enfant, que la Providence ait disposé les choses de sorte que je puisse vous voir en passant : nous parlerons de tout.
Mon cher enfant, je suis beaucoup plus mal que je n’ai été.
Je vous dirai, mon cher enfant, que dans un temps bien misérable comme celui-ci
Le boiteux.
Eh bien venez donc, vous serez en prison.
Ce 15, Il ne faut point avoir de regret, mon cher e[nfant], de ce que Dieu ordonne par Sa Providence.
[Pour] le b[oiteux] ce 27. J’ai été très mal cette nuit
Le b[oiteux]. Comme j’espère vous voir, je vous répondrai sur tout.
Ce 16, Mon cher b[oiteux], vous pouvez venir quand il vous plaira.
Ce 3 février. Vous n’aurez pas une longue lettre de moi, cher e[nfant]
Ce 6 de février. Pour le cher boiteux. Mon cher marquis, notre mère étant tombée malade
Ce 23, Si on pouvait compter sur quelque chose, mon cher enfant
Le vrai humble.
Ce 20, [pour] le boit[eux]. Mon cher enfant, il ne faut pas penser à venir
J’ai reçu votre lettre d’Orléans
Ce 20, [pour] le boiteux. Mon cher e[nfant], ne vous confessez point de tout ce que vous me mandez
Mon cher enfant, j’ai lu votre lettre moi-même et je dirais que je ne puis qu’approuver votre procédé
Il me paraît, m[on] c[her] e[nfant], que quand les choses sont d’elles-mêmes indifférentes
Ce 4 mars, le cher b[oiteux] :
Mon cher enfant. J’ai reçu votre lettre.
Ce 10 de mars, Pour le cher boiteux. J’ai reçu votre lettre, mon cher enfant, et toutes celles qui sont venues en même temps
Ce 20 mars, Vous jugez bien, mon cher enfant, que ce sera une grande joie pour moi de vous voir
Ce 26 mai, Le cher boit[eux] : Ne craignez point, mon cher enfant, qu’en vous oubliant vous-même, cela vous donne une liberté dangereuse
Lorsque j’ai reçu votre lettre, mon cher enfant, il n’y avait plus moyen de vous envoyer la réponse à Paris.
Je m’étais hâtée de vous écrire une longue lettre
Le 21 juin, Mon cher enfant, lorsqu’en disant ou faisant quelque chose
Pour le cher boiteux. J’attendais toujours que vous viendriez
Le 30 mai 1723.
J’ai tort, m[on] très c[her] frère, d’avoir eu un dessein si outré.
Le 8 février 1733. J’ai à répondre à deux de vos lettres, mon cher marquis
Le 4 mars 1733. Je commence cette lettre, mon cher marquis, que je ne prétends finir qu’à plusieurs reprises
Autres directions et relations après 1703.
I. Poiret & Homfelt.
II. Metternich.
De la tête au cœur.
III. Les Ecossais.
IV. Les Suisses.
Que dirais-je à mon cher **, sinon qu’il est impossible qu’il passe tout d’un coup d’une méditation raisonnée dans le pur silence !
Nous avons perdu notre cher père1, mon cher frère
Mon très cher frère, Je n’ai point voulu laisser aller N. sans vous écrire
Je reçois toujours, mon cher frère en Notre Seigneur, une grande joie quand je vois de vos lettres
Mon très cher et vén[éré] frère en Notre Seigneur, quoique j'aie sentie vivement la perte que nous faisons de notre cher père
Je vous prie, cher **, d’écrire à ** que je suis très unie à lui
Je bénis Dieu de la miséricorde qu’Il vous a faite
Votre petit billet m’a fait un grand plaisir, mon cher enfant, et vous m’êtes bien cher en Notre Seigneur. Les lettres que vous avez vues [48] de M. Bertot
Votre petit billet n’a donné un véritable plaisir, voyant les dispositions de grâces que Dieu a mis en vous.
Je vous assure, mon cher frère en Notre Seigneur, que votre billet me donne beaucoup de consolation
Pour ***1, qui m’est très cher aussi en Notre Seigneur
Vous me demandez ce que j’ai voulu vous dire par ces expressions de laisser tomber les réflexions et de tenir le cœur au large.
Vous ne saurez jamais manquer, mon cher frère, en vous appliquant les maximes
Ne craignez jamais, mon cher frère, de m’importuner.
Ce 8 septembre 1714.
Vénérable et très chère mère. Je ne saurais vous exprimer
Je vois bien que véritablement vous voulez être à Dieu
Voici, ma très chère mère, les prophéties de Joachim Greulich
Extrait des prophéties de Joachim Greilicha :
« Le 23 juillet 1653, à minuit, étant en extase
J’ai reçu votre réponse avec plaisir, monsieur, parce que j’y remarque la lumière de la vérité et les démarches de la grâce.
J’ai voulu, mon cher e[nfant], vous éprouver de toutes manières.
Vous me parlez, mon cher frère, des inspirations : il est de la dernière conséquence d’y être fidèle.
Je commence par vous répondre d’abord, mon cher frère, sur ce qui vous concerne.
Voilà, mon cher frère, un mot qui m’est venu dans l’esprit d’écrire à cette bonne demoiselle
J’ai reçu, mon cher frère en Notre Seigneur, votre lettre avec une véritable consolation de mon cœur.
Autre du même, du 31 mars 1716.
Ma très chère mère. J’ai bien reçu votre très chère lettre dernière
La bonté que vous me témoignez surpassait si loin mes espérances
Mon cher frère en Notre Seigneur,
Je vois bien que vous avez des vues anticipées
Il faut du courage pour ne point retourner sur soi-même
Ce qui me ferait pencher, mon cher frère, pour que vous allassiez auprès de N.
Mon cher frère en Notre Seigneur.
Il est difficile de vous donner conseil.
Je prends beaucoup de part, mon cher frère en Jésus-Christ, à la perte que vous avez faite de votre cher et véritable ami.
J’ai bien de la joie mon cher frère de la résolution que vous avez prise.
Je viens de recevoir votre lettre, mon très cher frère
Qu’est-ce donc, notre cher N. ? Est-ce que le courage vous manque ?
Je crois que, quand je serais à l’agonie, je trouverais des forces pour écrire à mon cher **.
Ce 26 mai 1716
Ma très chère mère. J’ai bien reçu vos deux très chères lettres
Mon très cher frère, je n’avais pas fait pour vous la fable du crapaud
Je comprends bien, mon cher frère, que les conseils de A. B. vous ont paru différents des miens, quoique ce soit la même chose dans le fond.
Je n’ai garde, mon cher *, de vous demander ce que Dieu ne vous demanderait pas :
Je comprends à merveille ce que mon cher frère veut dire sur l’étendue des esprits
Je vous aurais écrit plus tôt, mon très cher frère, si j’avais été en état de cela
Je ne suis point fâchée, mon cher frère en Jésus-Christ, de vous avoir attristé pour des moments
Mon cher frère, le très cher ** m’a envoyé une partie de votre lettre
Qui ambulat simpliciter, ambulat confidenter1. Je vous assure, mon cher frère, que votre lettre m’a un peu surprise
Pour ce qui regarde la sortie de soi, on n’y parvient que par le continuel renoncement à soi-même.
Je vous ai déjà écrit, mon très cher frère, sur le mariage.
Mon cher frère. Je me sers de la main du pauvre N.
Pour ma sainte mère. À Vienne le 19e août 1716.
Ma très chère mère, j’ai à répondre à trois de vos très chères lettres.
Ce 27 d’octobre 1716.
Ma très chère mère, je désire fort d’avoir de vos nouvelles.
Ce 17e novembre 1716.
Votre très chère lettre de l’onzième d’octobre, ma très chère mère, m’a été bien rendue
Ce 15 décembre 1716.
Ma très chère mère. Votre très chère [lettre] du 11e de novembre nous a donné bien de la joie
Quoique je serais bien aise de vous voir si Dieu le permettait
Mon cher frère. Il y a longtemps que j’ai au cœur de vous écrire
Comme votre lettre n’est point datée, je ne sais de quand elle est écrite, mais je réponds
Fénelon, 1912).
Milord, J’ai pris toute la part possible dans le changement arrivé dans votre maison.
J’ai toujours de la joie, N., lorsque je reçois des nouvelles de votre âme
Ma chère et respectable mère. Je vous rends grâces cordiales pour la lettre
Ne vous inquiétez point, mon cher enfant, des pensées de vanité dans ce que vous faites pour Dieu
[....] je tâcherai selon vos ordres de remplir avec exactitude les devoirs de mon état.
Très vénérable et bien-aimée mère, je sens un penchant de vous appeler
[228] C’est de tout mon cœur, mon cher M[ilord], que je veux bien être votre mère, mais vous ne savez pas à quoi cette qualité m’engage.
Ce 13 de mars 1715.
Voici1, mon cher Milord, une lettre de la part de notre mère avec plusieurs jolies chansons
Apr[il] 15. 1715. M. R[amsay] m’a 1u la lettre que vous avez pris la peine d’écrire.
Soyez persuadé, mon cher marquis, que le temps qui s’est écoulé
touche en elle, c’est son silence, sa modestie… »
J’ai été rempli de joie, mon très cher frère, en lisant votre lettre.
Aug. 22, N.S. 1715.
À Dr K[eith].
J’ai toujours bien de la joie, mon cher frère, d’apprendre de vos nouvelles, et de celles de la bonne Mlle Fis[sec]
Je ne saurais vous exprimer la consolation indicible que m’a donnée la dernière lettre de notre chère mère. Je m’enfonce humblement dans le plus profond silence
Ce 17 mars.
Mon cher enfant, je ne sais si M. F[orbes], qui va en vos quartiers, aura la joie de vous voir.
Je reçois toujours beaucoup de consolation, monsieur, en lisant vos lettres, d’y voir que vous voulez de plus en plus être à Dieu
J’ai reçu, ma chère madame, votre très aimable et consolante lettre. Béni soit Dieu
[f. 1 v°] …sois jamais infidèle. Vous me ferez un grand plaisir, mon cher e[nfant], de me venir voir.
Ce 19 mars.
M. K[eith]. Je m’intéresse beaucoup à votre affliction sur la mort de votre fils aîné.
June 11th, 1717.
My dear Lord,
I had the honour of yours of May 9th and in a few days after forwarded the inclos’d to the Ven. M[y] S[aint] M[other] [Madame Guyon] who by all our accounts at that time was again become extreamly ill.
À Paris ce 29 juin.
Mon cher milord. Après la perte que nous avons faite, il ne nous reste plus que d’être unis
A. R[amsay] has sent the inclos’d by J[ames] F[orbes] who is safely arrived here […] R[amsay] speaking of M.S.M. [Madame Guyon] adds : « Sa mort a été semblable à sa vie.
Sept. 10th.
I would have answer’d my dear Lord’s letter […] « Elle sentit depuis longtemps que Dieu l’allait retirer, que sa mission était finie
Il y a longtemps, mon cher frère, que j’ai eu l’honneur de votre chère lettre et de celle de Put
J’ai reçu, monsieur et cher frère en Jésus-Christ, votre bonne lettre.
J’ai reçu votre lettre, ma chère sœur et véritable amie, avec beaucoup de joie.
J’ai bien de la joie, mon cher frère en Jésus-Christ, d’apprendre que l’on vous a dispensé de votre serment.
J’ai reçu votre lettre, mon très cher frère en Jésus-Christ, avec beaucoup de joie. Le seul plaisir que je puisse avoir en cette vie est de voir le règne de Dieu s’étendre dans les cœurs.
J’ai reçu, mon cher frère en Jésus-Christ, votre lettre du 28e de mai qui m’a fait un grand plaisir
J’ai reçu, mon cher frère, votre lettre et votre lettre de change que je vous renvoie.
Le 26 octobre 1716. Quoiqu’il y ait longtemps que vous n’avez pas reçu de mes lettres, ma chère mère
Madame ma très chère et bien-aimée mère en Jésus-Christ Notre Seigneur. J’ai très bien reçu la chère vôtre ; mais comme j’étais alors à Bade
Glossaire (vocabulaire classique).
Glossaire (thèmes spirituels).
Index de citations bibliques.
Index général.
Introduction
Contenu et plan de l’ouvrage.
Madame Guyon et le « Quiétisme ».
Son séjour à Paris.
Le « Quiétisme » historique.
Le « Quiétisme » mystique.
Un récit de la « querelle ».
Chronologie des années 1690-1698.
Correspondance.
Présentation.
Avertissement.
A Rome, ce 12 juillet 1682. Mon révérend et très cher père,
Je suis toujours le même, c'est-à-dire le plus pauvre et le plus riche du monde
«Pressentiment d’un extrême délaissement» (Poiret).
J’ai été à la messe du matin dans la chapelle, où j’ai eu une impression que je devais avoir quantité de croix
Le songe «scandaleux» de la lune sous les pieds. Prévision de persécutions qui ne détruiront pas l'union spirituelle.
Ce 28 février 1683. Il me semble que jusqu’ici l’union qui est entre nous avait été couverte de beaucoup de nuages
Pressentiment d’abaissements.
Je suis pressé de vous écrire [à cause] que j’ai un fort pressentiment que la conduite que Dieu veut tenir sur vous
Monseigneur, L'évêque que je sers, ayant fort pressé Madame Guyon de venir dans son diocèse
Monseigneur, Votre Grandeur aura la satisfaction qu'elle a si fort désirée, de me voir hors de son diocèse
Paris, 10 octobre 1688. Madame, après avoir remercié la divine providence de ce qu'elle m'a délivré de la prison
Benedicite pater. Je n’ai pu répondre à la dernière lettre dont votre Paternité Révérendissime m’a honoré
Je m’étonnais jusqu’ici pourquoi Dieu vous unissait si fort à moi
Ce 8 novembre 169 Dernièrement, il me fut dit le matin que c’était ce jour-là que la volonté de Dieu me devait être manifestée
A Versailles, ce 25 février. Je vois bien, Madame, par la conduite que vous voulez tenir avec les Dames de Saint-Louis
Comme vous voulez bien, monsieur, que je vous parle avec ma sincérité ordinaire
Je me suis sentie aujourd’hui, monsieur, une certaine union foncière pour vous
Il n’y a pas moyen de ne vous point envoyer de bouquet au jour de votre fête.
Il faut que m[on] b[on] d[uc] s’élargisse le cœur
Oui, monsieur, je connais fort bien et le caractère de votre main et celui de votre cœur
O, monsieur, que ce serait un grand plaisir pour moi d’user avec vous comme je fais avec nos autres amis
Je me trouve, monsieur, véritablement unie à vous au- dedans d’une manière singulière.
Je vous envoie, monsieur, le reste d’une Vie que vous avez désiré de voir.
J’ai lu, Monsieur, avec un fort grand plaisir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire
O mon bon et cher enfant, il faut mourir, mais ce n’est pas de la mort naturelle.
C’est monsieur Dup[uy] qui a le Penta[teuque].
Ma santé est toujours la même, monsieur, et j’espère qu’à mesure que les murailles de ma prison se détrui[sen]t
20 janvier 1693. Je crois, monsieur, que M. le c[uré] me connaît assez.
Je vous assure, monsieur, qu’on ne peut être plus contente que je [ne] le suis de madame de Chevreuse.
Ce 28 janvier 1693. Epouse de Jésus-Christ, Je prends la plume sans savoir que vous dire ni de quoi vous entretenir
Je prie Dieu, mon cher père, d’être votre consolation, votre mort et votre résurrection.
Vous savez, monsieur, que la véritable disposition pour connaître la volonté de Dieu est la nudité de tout.
J’ai beaucoup pensé à vous depuis quelques jours
Je vous prie de ne vous confesser que lorsque Dieu vous en donnera le mouvement
Je suis trop à vous, monsieur, en Notre Seigneur Jésus- Christ pour vous cacher quelque chose
Je vois de plus en plus en vous les démarches de la grâce et un de ses soins. Je me trouvais très unie à vous et à M. l’[abbé] de F[énelon].
Je vous prie, au nom de Dieu, de ne vous gêner ni pour trois ni pour quatre communions par semaine ni pour plusieurs de suite.
J’ai beaucoup de joie que Dieu vous ait ouvert les yeux
Il est aisé de répondre à une difficulté à laquelle vous répondez vous-même.
Je commence par la fin de votre lettre pour vous dire que la réflexion que vous y faites ne vaut rien du tout.
J’ai pensé mourir l’autre nuit : ce que j’ai souffert ne se peut expliquer
J’ai de la joie, monsieur, que Dieu Se serve de l’histoire qu’il m’a fait écrire pour vous faire du bien
Je verrai, monsieur, demain, M. Dodart, à quelle heure il vous plaira du matin.
Poison?
Je ne sais pourquoi, je ne puis vous remercier de la bonté que vous avez de vous intéresser à ma santé.
Depuis que vous êtes parti, je suis restée dans une plénitude pour vous qui me rend toute languissante.
Je comprend aisément ce que vous me dites pour l’avoir éprouvé.
Je crois qu’il sera bon de se voir puisque Dieu le permet.
Je vous prie, monsieur, de voir cette lettre et d’y répondre vous-même.
«…vous regarder comme une statue qui se pourrait voir ébaucher ».
Je n’ai jamais pu répondre par votre laquais à la lettre
Venez quand il vous plaira. J’ai bien envie de rester en silence avec vous.
Il n’y a aucun rapport de la seconde voie à la troisième
«…cet amour tout pur et tout dégagé des rapports à soi-même auquel vous êtes appelé».
Il m’est mis au cœur de vous écrire, monsieur.
«…que la volonté perde toute tendance, après avoir perdu tout choix».
Votre lettre m’a fait un fort grand plaisir.
« Il prend dans son sein, il rejette ensuite sur le sable, c’est-à-dire en nous-mêmes ».
J’avoue, monsieur, que je reçois toujours un nouveau plaisir de voir en vous les démarches de la grâce.
Difficultés avec M. Boileau. Des ecclésiastiques trompés par des dévotes.
Il m’est venu fortement au cœur de vous prier, monsieur, d’éclaircir à fond l’affaire dont vous me parlâtes hier.
Il me vient, monsieur, de vous dire que M. Bollau [Boileau] parle lui-même à ces trois médecins
J’espérais vous voir ce matin, monsieur
Madame de Chevreuse étant chez madame de Mortemart
Je ne vous remercie point : c’est Dieu que vous servez
J’ai été une partie du jour et de la nuit dans un esprit de prière
La maladie n’a point été véritable, mais feinte.
J’ai une impression qu’il s’agit de moi dans le stratagème de la dévote de M. Boileau.
Vous avez dû recevoir une lettre où je vous mandais la pensée que j’avais d’être mêlée dans la sainteté de cette fille
Ce que j’ai appris serait trop long à vous dire par écrit.
Pour vous parler tout simplement, monsieur, je vous dirai que je ne fais aucun jugement
J’ai cru devoir à M. le marquis de Charost de l’avertir de ce qui s’était passé
Je n’ai point au cœur d’avoir une conférence avec cette créature si vous n’êtes présent
Recom[mandé] au p[etit] M[aître].
Je ne doute point que vous n’ayez fait tout l’usage que Dieu a prétendu de la croix
J’ai cru que Dieu ne voulait pas perdre le fils d’un tel père
Donnez, Seigneur, la force à vos serviteurs d’enseigner votre parole avec une entière liberté. Jusques à quand clochera-t-on des deux côtés ?
J’ai appris des choses sur la prétendue dévote de M. B[oileau] que je ne puis dire qu’à vous.
Il m’est venu dans l’esprit de vous envoyer la lettre de M. Bolau [Boileau] et une que je reçus hier du marquis de Cha[rost].
Vous voulez bien, monsieur, que je vous représente, avec ma simplicité ordinaire, que je sens une extrême répugnance que vous vous mêliez davantage de l’affaire de la dévote
J’avais écrit ce paquet : je persiste dans la pensée qu’il faut tout laisser au Seigneur Dieu
Je crois devoir vous dire que madame la duchesse de Charost a eu occasion de parler de moi à madame de Moussi [Moussy]
Vous voyez, monsieur, par ce billet que cette bonne dem[oise]lle n’a pu faire consentir son confesseur à ce qu’elle voulait.
Je suis bien aise que ce que vous avez trouvé en M. de M[eaux] ait du rapport avec l’impression que j’en avais au- dedans.
Voilà, monsieur, le seul écrit qui me reste ici, que j’ai eu mouvement de vous envoyer pour M. de Meaux.
Il m’est revenu dans l’esprit que vous donniez, s’il vous plaît, à M. de M[eaux], les Torrents.
Je vous ai envoyé un écrit, par imprudence, sur l’humilité
Voilà une lettre que je vous prie de garder.
Ce 29e août. Il m’est venu dans l’esprit, monsieur, que si monsieur de M[eaux] veut bien se donner la peine de m’examiner à fond
Il serait, monsieur, d’une extrême conséquence pour la gloire de Dieu
Je ne doute point du tout, m[on] b[on] d[uc], de votre cœur, il me semble d’en être fort sûre.
« Mon témoin est au ciel, et mon juge au plus haut des cieux. » Je ne prétends point, monsieur, vous assurer, si Dieu vous met en doute.
Je suis très peinée que Madame de No[ailles] veuille mettre S.B. [Fénelon] en jeu
Je vous prie que tout l’orage tombe sur moi. Il faut qu’une périsse pour plusieurs.
J’ai oublié de vous dire que madame de Moussi a encore dit à madame de Ch[arost] qu’elle savait qu’on avait donné de mes écrits à examiner à M. de Meaux.
Il faut que je vous importune toujours, monsieur. Dieu veut que j’aie recours à vous en tout
Voilà, mon très cher Enfant en N[otre] S[eigneur], - permettez-moi pour cette fois ce mot, qui m’est échappé -, voilà, dis-je, les écrits de frère Jean de S[ain]t-Samson.
Voilà une lettre de la part d’une fille qui a demeuré chez madame de la Vienne et chez Mme Orseau.
Vous avez sujet de croire, madame, que vous me faites plaisir de me donner lieu de rendre service au pauvre père Lacombe
Du Pré Saint-Gervais. Voilà Monsieur la lettre de [16]83 dont je vous ai parlé, qui était écrite au père de L[a] C[ombe]
Le 8 septembre. On m'a écrit une lettre, Monsieur, que j'ai copiée
[suivi d’une copie d’un billet de Madame Guyon ].
Voilà une lettre de Dijon. J’ai écrit à Lyon pour avoir de plus amples informations.
Vous voyez bien qu’il n’a pas tenu à moi que je n’ai vu le père de Valois.
J’avais écrit ces lettres lorsque j’ai reçu la vôtre. Le père Le Valois n’approuvera jamais mon livre.
Je vous ai mandé que le P. de Valois ne m’avait point voulu voir.
J’ai donné ordre à la fille qui reste au logis de m’envoyer vos lettres.
Il faut que j’obéisse à Dieu et que je me retire.
Lyon, ce 15e septembre 1693. Madame. J’ai reçu l’honneur de la vôtre.
J’ai oublié de vous dire, monsieur, en vous priant de savoir si M. de Meaux me veut examiner dans son diocèse, que je m’y rendrai.
Voilà, monsieur, une lettre que je prends la liberté d’écrire à madame la duchesse de Chevreuse.
Je ne suis point vagabonde, monsieur.
Voilà la lettre que je viens de recevoir de Lyon
L’on me lie à vous d’une manière si intime et si forte qu’il me paraît que vous en devez apercevoir quelque chose.
Voilà une lettre que j’ai reçue de Mme la d[uchesse] de Cha[rost]
Comme il ne m’est rien venu sur M. votre fils, je ne vous en ai rien mandé.
Monseigneur, La confiance que Dieu m’a donnée en votre lumière et en votre discernement
Je vous prie, monsieur, d’avoir la bonté de donner cette lettre à S. B [Fénelon].
Voilà une lettre que je viens de recevoir de M. de Meaux. Je vous prie, monsieur, de lui envoyer le Pentateuque
J’ai reçu votre lettre longtemps après votre départ, monsieur : ainsi, quelque envie que j’eusse d’y répondre, je ne l’ai pu.
Je vous avoue que la lettre que vous m’écrivîtes sur madame de B[eauvilliers?], me fit souffrir
Je ne sais rien sur monsieur de M[eaux] à l’égard de S. B.
Je ne puis en façon quelconque consentir à rien faire imprimer
Je viens de lire la lettre que vous m’avez envoyée, dont je suis très contente.
Voilà la lettre de monsieur de Meaux que je vous envoie, j’ai reçu les vôtres.
Comme je n’ai point d’autre désir, Monseigneur, que celui de vous obéir très exactement
Ma chère mère, m’étant toujours flattée que votre absence ne serait pas longue
« La main du Seigneur n’est point raccourcie. » Il me semble qu’il n’y aura pas de peine à concevoir les communications intérieures des purs esprits
Il est certain qu’une chose mue et agitée qui ne se remue pas par elle-même, quelque active qu’elle soit, est passivement agissante.
Mon cœur n’a point été à son aise depuis hier.
Vous pouvez donner l’Apocalypse à M. de Meaux
Je vous prie instamment, monsieur, de demander à M. de Meaux qu’il lise les 6e, 7e et 9e livres du Traité de l’Amour de Dieu de saint François de Sales.
Je voulais vous parler de M. le c[uré] de V[ersailles]
Je crois, monsieur, qu’il ne faut pas montrer à M. de Meaux l’Apocalypse.
Je ferai exactement, Monseigneur, tout ce que vous me marquez
Je vois bien que M. de Meaux prend du côté du corporel et du sensible des choses purement spirituelles.
Eh bien, ma bonne enfant, vous êtes donc malade : il faut guérir.
Il est de la politique de madame de M[aintenon]
Non, monsieur, ne craignez pas que je me dérobe à l’examen de M. de Meaux.
Ce 16 novembre 1693. J’ai reçu votre lettre avec une nouvelle et vive joie
Qui que vous soyez, vous qui m’avez fait un billet non moins édifiant qu’obligeant
Quoique je ne sache pas, monsieur, si vos sentiments sont changés pour moi
Je vous ai écrit, il y a quelques jours, à tout hasard
Que ne me jetez-vous dans la mer pour apaiser l’orage, m[on] b[on] d[uc] !
J’ai au cœur, depuis quelques jours, que monsieur de Meaux écrira contre cette voie
J’ai cru devoir vous avertir d’une chose dont on m’a donné avis dans le secret
Voilà la copie d’une lettre que j’ai écrite à S. B. [Fénelon]
J’ai tous les sujets du monde de croire que monsieur de Meaux ne désire voir tant d’écrits que pour me condamner hautement
La lettre de M. de Meaux est très bonne et je suis toujours disposée à le voir s’il le souhaite.
Pour répondre à ce que vous me demandez, je vous dirai que mademoiselle Densau est fort sage.
Ne vous laissez point aller à votre raisonnement
J’ai plutôt du penchant que de la répugnance au mariage de mademoiselle Dengeau
Le secret à tous sans exception, sinon St B [Fénelon] et mon bon [Beauvillier].
Il faut que pour vous réjouir je vous apprenne ce qui se dit dans le monde
...fait le mariage de mademoiselle D.D
10 janvier 1694
Je sais que M. de Meaux est de retour
Donnez, monsieur, l’Apocalypse à M. de M[eaux], s’il la souhaite.
13 janvier 1694. Il m’est venu plusieurs fois au cœur qu’il fallait donner incessamment l’Apocalypse
Je n’ai aucune véritable répugnance à voir monsieur de M[eaux]
Je crois que vous devez plutôt suivre la volonté et le penchant de madame de Ch[evreuse] que ce que je vous ai mandé.
25 (?) janvier 1694. J’attends vos ordres, Monseigneur, pour me rendre où il vous plaira
Il m’est venu dans l’esprit, monsieur, que vous deviez montrer à M. de M[eaux] la lettre écrite en [16]83.
Que vous dirai-je, m[on] b[on] d[uc], sur l'état où vous vous trouvez à mon égard ?
Ce 29 janvier 1694.
Permettez-moi, Monseigneur, avant d’être examinée, que je vous proteste
30 janvier 1694. Je prends encore la liberté, Monseigneur, d’écrire à Votre Grandeur
… Nous sommes tous faits à l’image et semblance de mon petit Maître : les uns sont peints en huile
5 février 1694. J’ai oublié à vous dire qu’une des raisons pour lesquelles Dieu a bien voulu Se servir d’une femme
5 février 1694. Voilà pour la troisième lettre que je vous écris, monsieur
Je désire fort voir M. de M[eaux], pour l’éclaircir de bien des choses qui ne font aucune difficulté.
Il me vient fortement au cœur de vous envoyer une préface que M. le marquis de Ch[arost?] m’a envoyée.
L’état d’égalité, le sans-limite et les désirs particuliers dans cet état.
Il me semble, Monseigneur, qu’il est aisé de concevoir qu’une personne qui met son bonheur en Dieu seul ne peut plus désirer son propre bonheur.
Ordinairement les personnes peu avancées veulent se mêler de conduire les autres avant que Dieu les appelle à cet emploi
Je ne suis méprise, monsieur, et je vous ai envoyé un papier pour l’autre.
Je ne manquerai pas samedi de faire ce que vous me mandez.
Vous m’avez témoigné, monsieur, tant de bontés
Je vous avais prié, Monseigneur, de m’aider de vos conseils pour me tirer de mes égarements
Lorsque je pris la liberté de vous demander de m’examiner, c’était avec une disposition sincère de vous obéir aveuglément
Je suis obligée, monsieur, avant de me retirer tout à fait, pour la décharge de ma conscience
23 février 1694. Il me vient toujours dans la tête, malgré moi, qu’Eliud est un personnage mystérieux dans Job
23 février 1694 au soir. Voilà ma réponse à monsieur de Meaux. Je n’ai point prétendu m’en aller
Voilà une lettre qu’il m’a fallu écrire à M. de Meaux.
J'éprouve, Monseigneur, depuis quelques jours une union très réelle avec votre âme.
Je ferai tout ce que vous m’ordonnez.
Je ne puis plus écrire : l’on m’a mal soignée
A Paris, 4 mars 1694. J’ai reçu, madame, la lettre que M. de Chevreuse m’a rendue de votre part. […] Pendant que je ferme ce paquet, Dieu me remet dans l’esprit
Je n’ai nulle peine, Monseigneur, à croire que je me suis trompée
Je me sers de la main d’une fille pour vous écrire encore ce billet, monsieur.
M. Fouquet pourra toujours me faire tenir les lettres de M. de Meaux et les vôtres.
J’ai toujours cru que vous mourriez de cette maladie […] A Mme de Charost : Je suis persuadée que M. Fouquet ne saurait plus guère vivre.
Je vous prie d’envoyer ces lettres à M.
Je prends, monsieur, la liberté de vous adresser cette lettre pour Mme de Maintenon.
Madame, Tant qu’on ne m’a accusée que d’enseigner à faire l’oraison
Je prends le temps que je ne suis plus dans le fort de mon accès pour vous écrire
Vous avez eu la charité jusqu’à présent de vous mêler de ce qui me regarde, monsieur.
A Versailles 28 juillet [1694]. Je vous envoie, Monseigneur, une partie de mon travail
Je crois … que vous ne pouviez pas prendre une résolution plus équitable
J’ai eu beaucoup de joie, monsieur, lorsque M. Dupuy m’a mandé
J’ai bien cru que le G. [Fénelon] ne serait pas cette fois-ci.
Vous voulez bien, monsieur, que j’aie toujours recours à vous
Ceci pour vous seul. Je sais que M. de M[eaux] m’a beaucoup parlé de ma Vie
Je commence par répondre aux propositions de votre lettre
Je ne sais si je me suis bien expliquée dans la réponse que je vous ai faite.
Je ne sais, monsieur, s’il ne serait point à propos de demander qu’ils se déterminent dans la fin des dernières interrogations
Je ne puis m’empêcher de vous dire que M. de M[eaux] ne cherche point du tout à éclaircir
Puisque tout roule sur une question théologique et qu’il ne s’agit point de moi
Vous savez que les vicissitudes sont de saison pour votre âme.
Il serait bon, en donnant la Vie, que ces messieurs fussent avertis
Ce n’est qu’afin que vous disiez l’article des vœux effacés à ces messieurs
Faites donc ce que vous voudrez par madame de Montmorency
Je vous conjure au nom de Notre Seigneur de demander à ces messieurs
Le 15 septembre 1694 au soir. C’est pour vous dire, monsieur, que j’enverrai règlement deux fois la semaine
Je viens d’apprendre tout à l’heure la mort de madame de Montmorency.
S B [Fénelon] me mande une chose que je ne vois nul moyen d’exécuter.
Voilà, monsieur, une lettre que je prends la liberté d’écrire à madame la duchesse de Chevreuse.
Je n’ai rien du tout à vous mander.
La lettre qui joint la vôtre ne me fait point changer de sentiment.
J’ai bien de l’obligation à M. de Meaux de vouloir bien prêter l’oreille à la justification des écrits.
Je vous conjure, monsieur, d’envoyer cette lettre sans délai à M. de Meaux.
J’ai écrit les Justifications des écrits avec une entière liberté
Votre lettre m’a beaucoup réjouie et j’espère que monsieur le c[uré] de Vers[ailles] ne tiendra pas contre la dernière lettre.
A Germigny, 5 octobre 1694. J’ai reçu, madame, la lettre
Je serai ravie de ne rien faire en tout ceci sans vous
Vous avez trop de bonté, madame, de vouloir bien vous informer de la vérité
Il faut, que je crois, monsieur, donner tout le temps à ces messieurs de tout examiner.
Permettez-moi, madame, de vous témoigner l’extrême reconnaissance que j’ai des bontés
Il me vient toujours au cœur que le cœur de M. de M[eaux] est ulcéré contre moi
J’ai reçu la réponse de M. de M[eaux]. Je souhaite qu’il soit vraiment dans la constitution qu’il dit, et tout ira bien.
J’oubliais à vous dire que madame de Noailles a été fort scandalisée de ce que, dans mes Justifications je dis du bien de moi
« …tout mon but est d’être guenillon parfait... »
J’apprends que vous arrivez, et que vous avez un nouveau compagnon de voyage que j’aime de tout mon cœur.
Je vous envoie un brouillon de lettre pour vous. La pensée m’est venue de vous l’écrire afin que vous ayez la bonté de l’envoyer à ces messieurs.
Je viens de voir le mandement de Mgr l’arch[evêque].
Vous savez, monsieur, le dessein que j’avais pris de remettre ma cause entre les mains de Mgr l’archevêque
Voilà, monsieur, une lettre de la bonne comtesse
Voilà une lettre du frère de Put [Dupuy] qui confirme ce qu’on m’avait mandé que ces filles
Mon bon abbé, faites-moi faire un cachet où il y ait un saint Michel qui marche sur le dragon
La servante des michelins à tous les michelins.
Voilà une lettre de la bonne comtesse ; brûlez-la, s’il vous plaît
Voilà la réponse par notre père général.
J’ai voulu essayer quelque chose, je n’en ai pas l’esprit.
Vous savez qu’il faut que je dise toutes les sottises qui me viennent dans la tête.
Si notre génér[al] me le permet[tait], je me retirerais dans ma première solitude
Je me sens pressée de vous écrire pour vous dire, monsieur, que j’attends votre réponse
Il y a déjà du temps que j’ai au cœur que M. de M[eaux] écrit contre
Voici le projet que vous demandez. Je ne l’envoie que pour vous donner une idée de ce que vous avez à faire.
J’ai écrit comme vous le verrez, mon tuteur
A mi ritorno qui in Cortemiglia [ A mon retour ici à Cortemiglia ]
Qui sont les trois personnes qui ont écrit les lettres de Dijon et Lyon? - J’ai marqué les personnes sur les lettres.
Vous me donnez, madame, une occasion de pratiquer la vertu du monde qui m’est la plus facile, puisqu’il ne s’agit que de dire sincèrement la vérité.
[…] J’ai trouvé son Cantique entre les mains de nos filles chartreuses
C’est à moi-même, monsieur, que la patiente [Cateau Barbe] l’a dit
J’aurais bien copié la lettre pour M. l’archevêque si vous me l’aviez envoyée
Sur ce qui m’a été dit, madame, que vous souhaitiez avoir quelque éclaircissement
Au seul Dieu soient honneur et gloire. Je pensais avant-hier matin, à mon réveil, qu’il y avait longtemps que je n’apprenais rien de vous.
Il faut vous dire, mon cher tuteur, que depuis hier que je vous ai écrit, il m’est revenu je ne sais combien de fois que ce n’était point le temps des justifications.
J’ai trouvé à l’ouverture du livre de St Augustin, intitulé De la véritable religion
Voilà, mon cher tuteur, une lettre de la bonne comtesse.
Vous verrez par cette lettre que monsieur de Meaux écrit contre l’intérieur
Je viens de recevoir cette lettre, m[on] c[her] t[uteur]. J’avais déjà appris d’ailleurs que M. B[oileau] et quelque autre avaient consulté la Sorbonne
J’ai été pressée de faire cette lettre.
Je viens de recevoir votre lettre m[on] c[her] t[uteur].
J’attends vos ordres pour partir, mon cher tuteur.
Votre lettre m’a fait un véritable plaisir, y voyant vos dispositions qui sont meilleures que jamais.
Voilà, mon bon tuteur, une lettre en confession de foi que je vous envoie pour ces messieurs.
Il me paraît, mon bon tuteur, que les raisons qu’on a eues pour faire que l’assemblée ne se fît point avec M. Tronçon [Tronson]
Il est de conséquence, mon bon tuteur, que M. de Châlons sache
Je ne vous ai pas mandé, mon bon tuteur, que le livre fut écrit de la main de mademoiselle de Salbert
Plus je pense à la lettre du P. Paulin, plus je suis convaincue qu’il se méprend et confond toutes choses
Je ne saurais assez vous témoigner, monsieur, mon extrême reconnaissance
Il me vint trouver, Ma c[hère] m[adame], avant-hier, une personne
Je reçois, Monseigneur, avec beaucoup de reconnaissance les bontés que vous me témoignez.
Je ne saurais assez vous exprimer et ma joie et ma reconnaissance
Je n’ai garde de partir, Monseigneur, devant le temps que vous me l’avez précrit
L’on m’a mandé qu’il courait à Paris une lettre qu’on attribue à Votre Éminence
Il m’est venu tout à coup au cœur d’écrire à M. le duc de Monfort.
Mes chers enfants, Je vous souhaite une bonne année.
J’attends mon obéissance pour partir
Mon bon tuteur, je m’en irai sitôt que j’aurai reçu l’obédience
Si l’on m’arrête sur le chemin par l’ordre de M. l’arch[evêque], que répondrais-je ?
Monseigneur, je prends la liberté de vous offrir ce tableau
Grenoble, 18 janvier 1695. Il y a plus de quinze jours, monsieur, que j’ai envoyé à mon frère les éclaircissements
... Dieu est un grand roi, dont la faveur est plus à rechercher qu’on ne peut dire.
Quand j’ai reçu votre lettre du dernier jour de l’année 1694, j’en avais déjà anticipé la réponse
J’ai bien reçu votre lettre, ô personne qui m’êtes inconnue
J’ai reçu heureusement la vôtre dernière aussi bien que la précédente.
J’ai vu un papier d’articles qu’on dit avoir été conclus avec une personne en qui vous avez toute confiance.
Je croyais, Monseigneur, aller hier au soir chez vous, et recevoir vos ordres pour aujourd’hui, mais je ne fus pas libre.
Monseigneur, Je réponds autant précisément que je puis à la lettre
Madame, Est-il possible qu’il faille me chercher dans ma solitude pour fabriquer une calomnie contre vous
M. de M[eaux] vient de venir, voulant toujours que je déclare ce que vous savez.
A Versailles, le 18 avril 1695. J’ai reçu, mon R[évérend] P[ère], l’éclaircissement
Monseigneur, Un petit voyage que j’ai été obligé de faire, m’a empêché de répondre plus tôt
J’ai entre mes mains votre fouet qui ne sera pas perdu.
Puisque Jésus-Christ se consolait avec les Apôtres, il faut que je me console avec vous
Grenoble, 3 mai 1695. Il court, mon révérend père, une lettre sous votre nom dans Paris
J’ai vu l’Ordonnance du seigneur prélat dans le diocèse duquel vous êtes présentement.
Ce 12 mai, jour de l’Ascension, 1695. J’ai été également surpris et réjoui, lorsqu’à l’ouverture du paquet
J’ai reçu heureusement deux de vos lettres de Meaux.
Jusqu’à présent, monsieur, je n’ai point pris la liberté de vous écrire pour ne point faire contre votre intention. J’ai tâché de souffrir toutes les violences de M. de M[eaux]
Vous apprendrez la dernière injustice de M. de M[eaux]
Vous me faites grand plaisir de me mander que le Chi[nois] n’a point de part à la connaissance de la sœur grise
Je vous avoue, ma bonne p[etite)] d[uchesse], que je crains pour vous
... J’admire comment l’on peut encore se persuader, après ce que monsieur de M[eaux] a fait, qu’il ait quelque légère intention favorable.
Lorsque j’ai prié qu’on gardât le secret sur le passage de M. de Mors[tein]
Je vous suis tout à fait obligée des marques d’amitié que vous me donnez.
J’ai reçu avec joie la réponse de mon t[uteur].
J’ai donné le modèle que je vous ai envoyé il y a samedi huit jours.
Je ne sais pourquoi j’ai une certaine répugnance à voir les deux sœurs si fort voisines
Le procédé de M. de M[eaux] étonne fort la Mère et tout le monde
M. de M[eaux] sort d’ici. Il a d’abord paru en colère, me disant les mêmes choses.
La Providence a permis que vous m’ayez dit que vous avez un équipage à vous
Je suis fort en peine du paquet que je vous ai envoyé où étaient les deux billets de M. de M[eaux].
Je reçois heureusement, ma très chère et toujours uniquement aimée en Notre Seigneur, toutes vos lettres de Meaux
Je vous envoie la copie de ce que monsieur de Meaux m’a donné, mais vous serez bien surpris lorsque vous apprendrez qu’il m’a fait encore signer une page
Ce mercredi à 4 heures du soir. M. de Meaux vient de venir quérir la décharge qu’il me donna hier, disant qu’il m’en apportait une autre ; elle est bien différente
Je vous prie, mon bon tuteur, de dire à monsieur de M[eaux]
Ma bonne et chère c[omtesse], les inégalités de M. de M[eaux] me font craindre qu’il ne se rétracte de la permission qu’il m’a donnée de sortir
Ma bonne et ch[ère], je vous prie d’envoyer incessamment ceci à mon tuteur, mais par gens bien sûrs. Je vous attends lundi au soir
J’espérais bien être la première, ma très honorée et chère sœur, à vous demander des nouvelles de votre voyage
Vive + Jésus / Madame. / Vous avez si puissamment gagné les cœurs de cette communauté
Je vous assure que vous m’avez fait un grand plaisir de me mander qu’on approuvait ma sortie
Je viens de recevoir votre bonne lettre, ma chère et très honorée en Notre Seigneur, avec toute la joie qu’on peut avoir en apprenant de vos nouvelles
Vous pouvez, madame, aller aux eaux. Vous ferez fort bien d’éviter Paris
Monseigneur de M[eaux] me vient d’adresser cette lettre, ma très chère fille.
Voilà une copie ou plutôt l’original de la protestation que j’ai corrigée en la récrivant.
Ce jeudi 21. Je viens de recevoir votre lettre, et une de monsieur de Meaux qui me redemande la décharge qu’il m’a donnée.
Si je savais où prendre madame de Morst[ein], j’irais sans faute
Grâces et gloire à Dieu, ma très honorée et très chère en Notre Seigneur.
Il m’est venu dans l’esprit qu’il ne fallait pas rendre à M. de M[eaux] un papier
Je vous avoue, ma p[etite] d[uchesse], que je suis toute prête de me livrer plutôt que d’être cause que les autres souffrent pour moi.
Il m’est venu dans l’esprit, mon bon t[uteur], que pour tirer tout le monde d’embarras
Vous voyez bien que monsieur de Meaux, avec toute sa douceur prétendue, a parlé à madame de Maint[enon] et elle au Roi.
Ma lettre était écrite d’hier au soir. J’ai songé cette nuit
Enfin, l’archevêque de Paris est donc mort, et mort subitement
Je me suis trouvée si mal depuis hier que j’appris la mort imprévue de M. l’archevêque que je ne suis guère en état d’écrire.
Ma bonne p[etite] d[uchesse], je ne manquerai pas d’avoir des affaires avec M. de M[eaux].
Vous ne me répondez pas aussi simplement que je vous écris
Voilà m b p d [ma bonne petite duchesse] un brouillon de lettre que j’ai fait pour M. de M[eaux].
J’ai pensé, Ma p[etite] d[uchesse], que peut-être ne me laissera-t-on pas en repos chez mon fils si l’on sait que j’y suis.
Le tut[eur] me mande de sortir d’ici sans délai et de chercher une maison.
Je n’ai point été fâchée contre vous et je ne veux pas même que vous fassiez réflexion sur tout cela.
Je connus le jour de la Vierge que ce serait M. de Châlons qui serait arch[evêque]
Je vous ai mandé, mon tuteur, que je ne pouvais en nulle manière me remettre entre les mains de monsieur de Meaux, parce qu’il n’a nulle parole
Ce n’est pas une petite consolation pour moi, ma très chère et toujours constamment aimée en Notre Seigneur, durant ma longue captivité, et avec ma désolation extérieure et intérieure
Je suis bien fâchée, mon bon tuteur, de vous causer tant de peine.
La lettre que vous m’avez envoyée pour monsieur de Meaux est parfaitement bien.
Ce trentième. Vous me mandez bien les conversations, mais vous ne me mandez pas votre sentiment ni celui du bon.
Venant de recevoir cette lettre de Mme Guyon toute ouverte, je vous l’envoie, Monseigneur.
Monseigneur, J’ai satisfait durant six mois à la parole que je vous avais donnée de me mettre quelque temps entre vos mains
Il paraît, par la suite de vos maux, que Dieu vous avait préparé un calice fort grand et bien rempli
Quoique vos lettres, ma très chère en N[otre] S[eigneur], ne m’apprennent guère que des choses qu’humainement on appelle funestes
Ma bonne p[etite] d[uchesse], la lettre qui a été perdue est quelque chose de bien affligeant
Mon bon tuteur, je vous ai mille obligations.
Madame de M[orstein ?]a t-elle retiré les papiers de son mari ?
Je n’ai pas plus tôt fait une proposition qu’elle me paraît impertinente
J’attendrai ici les ministres de la fureur de ... Vous ne me mandez rien sur le parti d’aller demeurer avec mon fils
Le paquet est perdu
Ma bonne] p[etite] d[uchesse], rien n’est plus certain qu’il y a de la friponnerie
Si je vous ai mandé quelques mots sur le tort que je craignais que le Ch. vous pût faire
Mon bon tuteur, je vous assure que ce serait avec plaisir que je me livrerais pour tout si le Maître me le permettait.
J’avais envoyé trois lettres du P[ère] Lacombe, depuis peu, à la petite duchesse
Ce 10 octobre. Je n’ai reçu la vôtre du 22e du mois passé que le 8 du présent. Un retardement considérable
Je vous assure, mon très cher fils, que votre lettre m’a donné bien de la joie
Je crois qu’il est assez vraisemblable que le petit homme peut [puisse] avoir le paquet en question.
Je redouble, vous ayant écrit par le dernier ordinaire, dans la pensée que celle-ci pourra encore vous trouver où vous êtes
Je croyais bien encore hier, ma bonne d[uchesse], ne vous écrire jamais.
Je suis en peine, Ma p[etite] d[uchesse], si vous avez reçu dimanche une lettre qu’on vous porta
J’ai au cœur de vous dire que je crains que le Ch. ne vous nuise, car je la trouve bien pleine d’amour-propre.
Je crois, ma très chère, qu’il ne faut pas penser à venir à présent.
Je reçois la vôtre du 28 octobre à laquelle je réponds le même jour.
Puisque la femme de Monfort ne veut pas venir
Je suis très satisfaite de ce que vous me marquez de votre état intérieur.
Jusqu’à présent, j’ai gardé un profond silence dans toutes les calomnies
Il y a longtemps que j’avais connu que c’était là l’endroit qui arrête N. sans qu’elle me l’ait voulu avouer
Je reçus hier votre lettre où étaient les anneaux. La joie en a été grande dans notre petite Eglise.
Je vous assure que le gros enfant [La Pialière] n’a rien lu de ce que je lui ai donné sans le cacheter
Monsieur, Je prends la liberté de vous supplier instamment d’avoir la bonté d’attacher à l’interrogatoire que vous me fîtes dernièrement, la déclaration que je vous fais
Monsieur, J’espérais toujours que vous me feriez l’honneur de revenir
Je vous supplie très instamment, monsieur, de recevoir la déclaration que je vous fais, écrite et signée de mon sang
Je prends la liberté de vous représenter encore, monsieur, qu’il ne s’agissait pas en cet endroit de déclarer ma foi, mais de répondre positivement à un fait.
En Sorbonne, le 9 juin 1696. A Madame Guyon. Vous ne devez pas être surprise, madame, si jusqu’à cette heure je n’ai pas voulu entrer en matière avec vous pour vous entendre en confession
Je prends la liberté, monsieur, de vous conjurer
Je vous plains, et je compatis à vos peines autant que je le dois.
Ce 27 août 1696. Je crois, madame, que M. le curé de Saint-Sulpice vous portera au premier jour l’acte de soumission que Mgr l’archevêque exige de vous.
Monsieur. J’ai fait aveuglément ce que vous m’avez conseillé de faire
Le 31 août 1696. J’ai eu une extrême joie de voir votre parfaite soumission
Monsieur. Quand je n’aurais pas signé avec soumission la déclaration
Monseigneur. Je ne puis vous dire la consolation que j’ai reçue d’apprendre que vous étiez satisfait et édifié de ma soumission.
Je prends, monsieur, la confiance de vous écrire
Je n’ai point besoin des hardes qui sont chez Mme la duchesse
Mon cœur me rend un bon témoignage de vous, et je vous aime de tout mon cœur.
Je vous prie d’empêcher que je n’aille chez mon fils.
Je ne doute pas, madame, que vous n’ayez été surprise de ne point recevoir de réponse
Quand je n’aurais pas, monsieur, un aussi grand éloignement de tout commerce au dehors
N. [La Chétardie] me marque une si horrible défiance de moi
Je ne puis être que très édifié, madame, de l’inclination que vous me témoignez avoir pour la retraite et pour la solitude.
M. l’évêque de Genève avait mis Mme Guyon chez les Nouvelles Catholiques de Gex
Je crois vous devoir dire que le curé [La Chétardie] n’a pas voulu me venir voir
Je désire tout à fait d’avoir des nouvelles du B[on] [Beauvillier] que j’aime plus que jamais
Je vous conjure, au nom du p[etit] M[aître], de m’envoyer le livre [Explication des Maximes] de S. B. [Fénelon] en question
Je ne crains point que le prêtre me trahisse sur la messe et la communion
Ce que vous m’avez mandé de Dom [Alleaume] m’a donné autant de douleur que ce que vous me mandez du succès du livre me donne de joie : c’est une marque que Dieu l’agrée
Je ne sais pourquoi vous croyez que je n’aime plus L B [Beauvillier], car je l’aime fort
Je suis trop en peine de l’état des personnes et des affaires pour ne vous pas demander des nouvelles.
J’avais résolu de ne plus écrire après la réponse que l’homme [me] dit de bouche
Je vous écris encore cette lettre, ne sachant pas si, après les violences qu’on exerce sur moi, je le pourrai encore faire.
Depuis ma lettre écrite, j’ajoute que la fille fit tant de bruit en disant des injures
Il est de conséquence d’éclaircir plutôt le livre que de l’abandonner.
Je ne suis point surprise qu’on ait fait tout cela à M. de V. et à Rem.
C’est devant Dieu Madame, que je reconnais sincèrement qu’il y a eu de l’illusion, de l’erreur et du péché
N. [le curé] sort d’ici, qui, après m’avoir fait les exhortations ordinaires de me convertir et rentrer en moi-même
C’était moi qui avait ouvert la lettre et contrefait mon écriture pour le dessus.
Je ne suis pas surprise de ce que vous me mandez.
Je vous avoue que je suis bien fâchée des mouvements que N. [Fénelon ?] se donne
Je vous dirai que N. [le curé] est venu, qu’il me tourmente avec excès
Quand je vous ai demandé de l’argent, madame, je l’ai cru nécessaire
Je vous assure, madame, que lorsque vous me mandez qu’on est bien, il me semble que je n’ai plus de mal.
Les persécutions affligent la nature, mais elles nourrissent l’amour.
Je ne suis point surprise que les choses aillent à toute extrémité
Je n’ai pas entendu ce que vous voulez dire.
Je ne vous saurais exprimer la douleur où je suis de la faiblesse de N. [Fénelon]
Vous ne sauriez croire combien je suis affligée de tout ce que vous me mandez de N.
N. [le curé] sort d’ici. Je ne l’avais point vu depuis trois jours devant la Pentecôte.
Vous ne sauriez croire la joie que vous me donnez de me mander qu’on tiendra ferme et que la chose ira à R[ome].
Je suis dans un étonnement de voir le peu de vérité qu’il y a dans le livre de M. de M[eaux]
Je ne sais que penser du changement que vous me marquez
Je vais vous dire une chose qui vous surprendra sans doute.
N. ne veut pas prendre le vin, mais quelques bouteilles pour dire qu’il est bon. Je n’ai garde d’en boire, je n’en ai bu qu’à trois repas, j’en ai pensé mourir.
Que puis-je vous dire, ma tr[ès] c[hère] ? Les raisons que vous me dites contre le mariage
Je crois comme vous qu’il faut interrompre le commerce pour quelque temps.
Puisque vous voulez, ma très c[hère], que je vous mande de mes nouvelles, je vous dirai que, comme je n’ai bu du vin qu’à trois repas
Ce 25 juillet 1697, à la Bussière. C’est assez promener vos yeux, madame, sur les diverses descriptions que je vous ai faites
N. sort d’ici, il m’a dit qu’il venait de Bourges.
Je ne vous écrivis pas dimanche, je ne pouvais encore le faire.
Bien loin que l’exil m’ait fait de la peine, j’en ai eu une joie que je ne puis vous exprimer.
J’ai une peine de ce qu’on reprend le vin très grande
C’est une ruse pour empêcher qu’on aille à R[ome].
Je vous assure que j’ai bien de la peine de la faiblesse et de la mollesse de N. [Fénelon]
N. [le curé] vint la veille de la Vierge et comme le vin n’est plus ici, il commença à nous faire sentir sa cruauté.
Je ne crois point que vous deviez cesser de nous voir rarement comme vous faites
Je crois que l’unique parti qu’il y ait à prendre est de joindre les deux lettres ensemble
Vous m’avez bien consolée, ma très ch[ère], de me mander que la lettre n’a point été décachetée.
Vous verrez par les deux lettres ci-jointes les mesures que nous devons prendre
Les trois lettres de l’ecclési[astique] dont il est parlé ci-dessus sont avec l’original.
Je savais bien que N. avait dit hautement que personne n’approuvait ma conduite
Puisque les choses vont comme vous les dites sur le petit ch., laissez-la donc à N.
Je ne sais que vous répondre, ma tr[ès] ch[ère]. Je n’ai au cœur ni pour ni contre.
Je ne crois point du tout que vous deviez vous captiver et vous géhenner dans ce silence. L’Esprit de Dieu est libre et je ne crois point du tout que Sa grâce soit attachée à fermer les yeux
J’ai envoyé jeudi aux Th[éatins], et on n’y était pas.
Je crois, autant que je le peux conjecturer, que N. est la confidente
Je ne suis point surprise que vous ayez remarqué la fausseté de N. [le curé].
Ce bon ecclési[astique] m’a mandé que N.[Bossuet] avait fait un mandement latin contre M. de C[ambrai]
N. [le curé] vint me confesser la veille de la Toussaint.
Vous savez, ma très ch[ère], que tous les égarements et écarts commencent toujours par le dégoût qu’on a de moi
Tout le monde est à présent contre M. de C[ambrai].
Ce bon prêtre m’a mandé qu’on avait ajouté encore trois examinateurs aux sept
Ma fille m’est venue voir ; je fis fort l’étonnée.
N. est venu, qui m’a apporté la lettre pastorale de M. de P[aris].
Je crois que le bon ecclési[astique] se soutiendra, car il a pour moi une affection et une créance qui l’étonne lui-même.
Il peut arriver que sans y penser on ait pris trois fois pour deux.
J’ai reçu votre lettre avec joie, et j’attends les réponses
Il serait assurément nécessaire que M. de C[ambrai] répondît à la lettre de M. de P[aris].
Je vous assure que le compagnon [Fénelon] me fait grande pitié.
Monseigneur, j’ai lu, avec tout le respect et la soumission possibles, la lettre pastorale
Comme l’on n’a pas jugé à propos de m’entendre ici avant que d’envoyer à Votre Grandeur les écrits que l’on m’a trouvés et les nouveaux chefs d’accusation
M de Cha[rtres] a été à Paris à la maison des filles qui me gardent.
J’ai reçu le pot de noix que vous avez eu la bonté de m’envoyer
Je suis fort en peine de votre santé : faites-m’en savoir des nouvelles
Je crois que M. de C[ambrai] doit faire imprimer ses réponses
Je suis charmée des lettres de N. [Fénelon]. Rien n’est plus fort, plus net, plus décisif.
Votre lettre m’a donné de la joie, car j’avais déjà sacrifié à Dieu bien des choses.
Je vous conjure de vous ménager ce carême
Mars 1698. J’ai demandé, monsieur, permission à M. de Saint-Sulpice de me donner l’honneur de vous écrire
Les choses que vous me mandez m’ont mise dans un étonnement que je ne puis exprimer.
Le P[ère] d[e] L[a] C[ombe] n’a point demeuré avec moi à Grenoble.
Ce que vous me mandez du P[ère] d[e] L[a] C[ombe] m’étonne beaucoup.
Je suis bien éloignée d’avoir de la défiance de vous, mais N[otre] S[eigneur] me tient dans un entier esprit de sacrifice.
Mai 1698.
J’ai bien de la peine à croire que la nouvelle de M. de V[ersailles] soit bien vraie
Plus je pense à ce que vous me mandez du P[ère] d[e] L[a] C[ombe], plus je suis persuadée qu’il y a à tout cela quantité de faussetés
Madame, Voici une lettre qui va vous surprendre, mais je ne puis plus vous dissimuler la peine que votre conduite me cause.
A Vaugirard, le 16 mai 1698. Je prends la liberté de vous écrire, dans l’extrémité où je suis réduite
J’ai été affligée de ce que vous me mandez de La bonne c[omtesse]1, sans en avoir été surprise.
Mon très cher frère,
Je ne sais si j’aurai jamais la consolation de vous voir
Dieu est. Que la plénitude de Jésus-Christ soit le lien de nos cœurs et toute notre plénitude.
A Dieu toute la gloire ! Mon révérend Père, je vous dirai les sentiments de mon cœur le plus brièvement que je pourrai.
[ …] Pour ce qui regarde le R[évérend] P[ère] Lacombe, j’ai protesté à Votre Grandeur que nous n’avons jamais parlé de lui, ni des pères barnabites, qu’à l’avantage de leur mission.
Monseigneur est très humblement supplié : Primo. De supprimer et défendre les trois livrets suivants, à savoir
Trois choses me viennent en mémoire au sujet de Madame Guyon que je découvre par intérêt de la vérité.
Il est juste, monsieur, de vous expliquer les raisons qui obligent plusieurs personnes censées à croire que N. [Mme Guyon] a reçu l'esprit de Dieu avec abondance.
Je n'entreprendrais jamais de me justifier sur les mœurs si je n'en voyais l'infinie conséquence, parce qu'on prend occasion des crimes dont on m'accuse pour décrier l'intérieur.
Quoique j’eusse formé le dessein de me laisser accabler sans me justifier ni me défendre, la gloire de Dieu et l’intérêt de la vérité m’obligent aujourd’hui de rompre cette résolution.
Il y a environ dix ans que Dieu m'ayant donné la connaissance de Mme la duchesse de Charost
Juillet 1694. Je déclare, Monseigneur, que je soumets mes livres et mes écrits purement et simplement sans nulle condition
Comment pourrai-je, Messeigneurs, paraître devant vous, si vous me croyez coupable des crimes dont on m’accuse ? […] DÉCLARATION DE Mme DE GUYON. Je déclare, Messeigneurs, que je soumets mes livres et mes écrits purement et simplement
Je soumets encore de nouveau généralement tous mes écrits, tant les anciens que ce que j’ai ajouté ici pour les éclaircir
Je proteste de nouveau, messieurs, que je soumets encore tout ce que j’ai écrit à vos lumières, pour en faire tout ce qu’il vous plaira
Réponses de Mme Guyon aux demandes qui lui ont été faites par MM. les évêques de Meaux et de Châlons, le lundi 6 décembre 1694 : 1. Dans le temps de l’oraison
Elle n’a rien dit sur le premier article. Sur le second, elle a dit que
Je soussignée, étant au lit, malade, dans le couvent de la Visitation de Sainte-Marie de Meaux
Je, soussignée, reconnais qu’Illustrissime et Révérendissime Père et Seigneur en Jésus-Christ, messire Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Meaux, au jugement duquel je me suis soumise
Je supplie Monseigneur l'évêque de Meaux, qui a bien voulu me recevoir dans son diocèse
19 avril 1695. M. le cardinal Le Camus a répondu à M. le premier président de la Cour des aides, son frère, qu'il n'a jamais rien vu ni connu de mauvais en Mme Guyon
Monseigneur, Un petit voyage que j'ai été obligé de faire, m'a empêché de répondre
Je reconnais que Monseigneur l’évêque de Meaux m’a remis en main son Ordonnance et Instruction pastorale sur les états d’oraison
Nous, évêque de Meaux, avons reçu les présentes soumissions et déclarations de ladite Dame Guyon
Nous, évêque de Meaux, certifions à qui il appartiendra qu’au moyen des déclarations et soumissions de Madame Guyon
+ Nous soussignées, supérieure et religieuses de la Visitation Sainte-Marie de Meaux, certifions
Je proteste devant Dieu que je ne dirai pas un mot que je ne sois prête de jurer sur l'Évangile. Ce que j'ai appris que monsieur de F[îtes] dit contre moi
Acte de soumission dressé par M. Tronson, signé par Mme Guyon le 28 août 1696.
Comme je ne respire, Dieu merci, que soumission aveugle et docilité pour l’Eglise
[…] je fus obligé par charité de conduire une jeune demoiselle orpheline et pauvre de bien à Évian
1. De Mme de Maintenon à Mme de la Maisonfort, novice à Saint-Cyr, 6 février 1691.
2. Le 7 juin 1692 Fénelon écrit à Mme de la Maisonfort.
3. À Mme la comtesse de Saint-Géran.
4. Le 7 juin 1694 Madame Guyon aurait écrit à Mme de Maintenon.
5. À M. Le duc de Chevreuse. [21 juin 1694].
6. À M. le duc de Beauvillier. [21 juin 1694].
7. À Mgr l'évêque comte de Châlons [Noailles].
8. [À Madame la comtesse de Saint Géran [28 juin1694].
9. À M. évêque de Châlons [Noailles].
1 À M. évêque comte de Châlon [Noailles].
11. Evénements à Saint-Cyr et récit de Madame du Pérou.
12. À M. l’ évêque de Châlons [Noailles].
13. [ À M. l'évêque de Châlons, Noailles. 21 juin 1695].
14. À ma sœur de la Maisonfort, Dame de Saint-Louis.
15. À M. évêque et comte de Châlons [Noailles].
16. À Mgr l'archevêque de Paris [Noailles].
17. À Mgr l'archevêque de Paris [Noailles].
18. À Mgr l'archevêque de Paris [Noailles].
19. À Mgr l'archevêque de Paris [Noailles].
2 À Mgr l'archevêque de Paris [Noailles].
21. À Mgr l'archevêque de Paris.
22. À Mgr l'archevêque de Paris.
23. On presse Fénelon.
24. Beauvillier résiste moins bien.
25. À Mgr l'archevêque de Paris.
26. À Mgr l'archevêque de Paris.
27. du 25 septembre 1696.
28. À Mgr l'archevêque de Paris.
29. À Mgr l'archevêque de Paris.
3 Le discours du roi.
31. À Mgr l'archevêque de Paris :
32. Règlement royal.
33. À Madame de Brinon.
« Mémoire sur le quiétisme. » Il ne peut s'élever dans l'Eglise une hérésie plus dangereuse que le quiétisme.
Versailles, ce mercredi matin, 28 ou 29 décembre 1695. On gardera madame Guyon où elle est jusques à demain matin
Vous savez monsieur la capture que des Grés [Desgrez] a faite de Mme Guyon et de quelques autres avec elle.
De nombreuses pièces permettent de dater les transferts de J. Guyon
Ce 22 janvier 1696. Madame Guyon / père de la Combe / De la Sherons / Jeannette.
Interrogatoire fait par nous Gabriel Nicolas de la Reynie
Observation. J’ai observé avec beaucoup d’attention Madame Guyon
Versailles, 20 juin 1696. Le Roi veut que M. Guyart, médecin, aille voir madame Guyon
23 juillet 1696. Le Roi donnera ordre pour faire à madame Guyon les accommodements
Marly, 8 août 1696. Madame Guyon a demandé à Desgrez du papier pour m'écrire
Je supplie très humblement monseigneur l’archevêque d’être persuadé de ma parfaite obéissance
Ce qui a donné lieu au livre de Monseigneur de Cambrai et ce qui s'est fait à ce sujet jusqu'au 25 août 1697. Les deux livres que fit Madame Guyon sur l'oraison
Doctrine enseignée par le père François de La Combe, barnabite, à ses plus illustres pénitentes. Première proposition. La contemplation en oraison de repos consiste
Versailles, 31 mai 1698. J'envoie à M. l'archevêque de Paris un ordre pour faire conduire à la Bastille madame Guyon
31 mai 1698. Madame Guyon et une fille qui la sert doivent être conduites à la Bastille
31 mai 1698. Le Roi a donné ordre pour faire conduire à Vincennes une femme de madame Guyon
Du mercredi, 4 juin, à dix heures du matin. M. Desgrez a mené ici une prisonnière, madame Guyon, sans aucune fille avec elle
23 septembre 1699. Quant à madame Guyon, ne lui donnez pour confesseur que celui que M. l'archevêque vous dira.
Versailles, 3 août 1699. A l'égard du prie-Dieu que madame Guyon veut faire faire
Versailles, 30 décembre 1699. Le Roi a accordé 900 liv. de gratification à la fille qui sert madame Guyon
Versailles, 12 avril 170 Vous pouvez faire faire les Pâques
Fontainebleau, 15 octobre 170 M. le cardinal de Noailles ayant dit au Roi que le prêtre de Franche-Comté [Rouxel]
Versailles, 22 décembre 170 J'ai lu au Roi votre lettre
Versailles, 23 décembre 170 Famille, que le Roi veut faire transférer à la Bastille
Du vendredi 24 décembre, M. le gouverneur ayant reçu les ordres
Versailles, 31 janvier 1703. Le Roi trouve bon que dorénavant madame Guyon voie ses enfants
21 mars 1703. La maladie de madame Guyon ayant déterminé le Roi à la faire sortir de la Bastille pour six mois
Du samedi 24 du mois de mai, suivant l'ordre
Versailles, 19 septembre 1703. Le Roi a permis à madame Guyon de rester encore pendant six mois avec sa famille
Versailles, 12 août 1706. Madame Guyon la jeune m'écrivit
Versailles, 15 septembre 1706. Je vous adresse l'ordre du Roi pour envoyer madame Guyon dans la maison des Forges, près Sueure
Marie de Lavau, mise à la Salpêtrière le 24 mars 1706.
Le P. de la Combe, barnabite, âgé de soixante-douze ans, est entré à l'hôpital de Charenton
Index biographique.
Notices :
Affaire Cateau Barbe
Correspondance éditée par Levesque.
Divers écrits de Madame Guyon (ms. 2057).
Fénelon : Explication des Maximes des Saints (1697).
Laurent de la Résurrection et son œuvre.
Liste d’abréviations et de surnoms.
Manuscrits : descriptions complémentaires.
Relations et autres pièces biographiques.
Soumissions et attestations vues par Levesque.
Index général.
Illustrations.
Introduction.
Rappel des sources et organisation du volume.
Dieu, en nous créant, a mis dans l’essence de notre âme une tendance de réunion à son principe et un germe d’immortalité.
J’ai vu par votre lettre que vous êtes en peine sur la filiation.
Il est vrai, les écrits pour les commençants sont plus à la portée de tout le monde, tout le monde les entend.
Je vous assure, N., que Dieu vous appelle à une foi très simple et très nue
Tant que nous désirons des assurances dans notre voie, nous sommes accablés d’incertitude
Ce serait une idée bien illusoire de croire qu’il fallût, par des péchés, risquer son éternité pour l’amour de Dieu.
Dieu ne détruit jamais les vertus comme vertus, mais il détruit la propriété de ces mêmes vertus.
Nous sommes bien éloignés de vouloir poser des bornes à la puissance de Dieu, et nous sommes persuadés qu’il y a différentes routes
Quand je ne serais pas aussi convaincue que je la suis, ma chère sœur, que tout ce qui n’est pas fait par amour, mais avec gêne et contention, ne saurait subsister longtemps
Ce que fait la foi est premièrement de s’élever sur le débris de notre raison
La lettre que je vous avais écrite a fait dans votre âme l’effet que Notre-Seigneur en prétendait, qui est de vous élargir le cœur
Qui peut mettre des bornes au pouvoir divin pour dire : « Si l’état a été de Dieu, il doit suivre telle et telle chose » ?
Vous demandez trop de raison, et vous voulez trop raisonner et trop d’assurance. Je n’ai nulle règle à vous donner
Les esprits purifiés non par leur propre vertu, mais par l’abandon parfait et par le passage de leur volonté en celle de Dieu, s’écoulent les uns dans les autres
A L’AUTEUR :
Je suis comme une personne bannie de son pays, qui ne sait ni où elle est, ni où elle va
REPONSE :
Vous dites bien que vous êtes comme une personne bannie de son pays, car le dessein de Dieu est de vous chasser de chez vous
J’ai beaucoup de joie lorsque je reçois de vos nouvelles, parce que vous m’êtes chère en Notre-Seigneur, et vous la serez d’autant plus que vous vous perdrez davantage.
Ô Amour! Jusqu’à ce que l’âme soit en la main de Dieu comme un chiffon serait en la main d’une personne pour se laisser tourner, mener, salir, et blanchir
Je ne puis vous expliquer l’abîme d’abjection où je suis
Oh ! comment pourrais-je exprimer l’état où je me trouve ?
Le livre que je vous envoie, surtout le 13e chapitre, me paraît très conforme à l’état que j’ai passé il y a déjà longtemps.
Ou conclusion de tous les écrits de Mme G[uyon].
Si jamais ces écrits tombent entre les mains
Votre état est une volonté indifférente quant au fond.
Dieu me tient si fort occupée pour vous en Lui que cela augmente chaque jour, loin de diminuer.
Dieu me fait être avec vous une et indivisible, et, quand toutes les répugnances de vous à moi seront ôtées
C'est aujourd'hui la fête de mon divin petit Maître. Il me saisit si fort que rien plus, et vous êtes de la partie.
C'est pour suivre le mouvement qui m'est donné que je vous écris. Mon cœur vous trouve plus présent et plus uni que jamais.
Le véritable état apostolique est d'être tout à tous et [tel] que chacun trouve son compte selon son état.
Je ne suis pas surprise que, lorsque je vous parle, je ne vous fasse pas comprendre ce que je veux dire.
Je crois que la bonne personne dont il s’agit doit faire deux choses : la première est de ne s’arrêter jamais à aucune de ses lumières extraordinaires.
Il me paraît, mon cher E[nfant], que, quand les choses sont d'elles-mêmes indifférentes
Il ne faut point avoir de regret, mon cher E[nfant], de ce que Dieu ordonne par Sa Providence
Comme vous avez désiré de moi, ma très chère cousine, que je vous écrivisse sur une partie des choses que vous me dites dans la dernière conversation que nous avons eue ensemble
Ma chère cousine, il faut avoir cette précaution de ne vous attacher qu’à Dieu.
C’est souvent où le péché a abondé que la grâce surabonde.
Vous me parlez d’abandon, monsieur, et vous me dites une chose qui ne m’est pas nouvelle
J’ai toujours conservé pour vous, monsieur, tout le respect et la considération que vous méritez
Je viens tout présentement de recevoir votre lettre, je vous assure que vous m’êtes toujours bien cher en Notre-Seigneur et que Lui seul le sait.
Ne pouvant vous écrire, je me sers de la main du premier et du dernier pour vous écrire sur ce que je trouve de plus essentiel dans votre lettre.
Il faut que je vous ouvre un peu mon cœur comme à mon cher enfant.
4 Décembre 1716. Ô vous qui avez essuyé les peines de l’amour divin, dites-moi quel soulagement pour une âme toute désolée, comme la mienne ?
Je souffre à présent, presque sans relâche, des douleurs incroyables : il est impossible, sans miracle, que cela dure longtemps.
J’ai appris avec beaucoup de joie, mademoiselle, le dessein que vous avez d’être à Dieu sans réserve : c’est l’unique chose qui soit nécessaire, et qui peut rendre notre vie heureuse.
Je n’ai jamais prétendu que vous fissiez comme les religieuses, de ces règles qui sont toujours les mêmes et desquelles on ne se dispense jamais.
Je ne sais, mademoiselle, qui a pu inspirer à madame votre mère les dispositions de chagrin qu’elle vous paraît avoir contre vous.
Puisque l’on vous a permis de m’écrire, je vous répondrai simplement ce que le Seigneur me donnera. Il faut que tout soit réglé par l’obéissance.
Pour ce qui vous regarde, il est bon d’avoir un peu d’attention pour ne rien faire qui puisse peiner les personnes avec qui on est obligé de vivre ; mais vous poussez cela trop loin, et il ne faut s’occuper de rien.
Une des plus grandes grâces que Dieu nous puisse faire, c’est de nous donner la connaissance de nos défauts.
Vous croyez donc qu’il n’y a qu’à se donner à moi tout à fait ; il faut voir si j’accepterai. La charge est plus forte que vous ne pensez.
Vous voulez que je vous dise vos défauts. Je le veux.
Vous trouverez sans doute, doux comme vous êtes, ma lettre trop forte
Est-il possible que vous ayez disputé avec N. ?
Lorsque vous avez dit les défauts simplement, sans vous embarrasser s’ils sont vrais ou non, laissez tout tomber et ne vous en embarrassez plus.
Vous savez que la plus forte preuve de l’amour est de ne rien souffrir à la personne que l’on aime.
Ayez bon courage et laissez tomber tout ce vilain amour-propre qui empoisonne toutes choses.
[53] La plus forte illusion est de ne pas se connaître.
Vous avez raison de croire que je vous gronderai.
Je suis le penchant qui m’est venu de vous écrire pour vous conjurer d’être à Dieu sans réserve
Il est très difficile de se défaire soi-même de son esprit lorsque l’on en a autant que vous en avez
Je consens, madame, à tout ce que vous me mandez.
Le Maître est content de la docilité
Je suis satisfaite, mon cher E[nfant], au-delà de tout ce que je vous puis dire, de votre acquiescement et de votre soumission.
Je ne suis point surprise de ce que vous me mandez de N.
Je prie Dieu qu’Il ne demande compte à personne du tort qu’on lui peut faire en le rappelant trop tôt.
Je vous conjure, ma très chère, par l’amour de Jésus-Christ
Ne vous découragez jamais quoique vous éprouviez des misères infinies, mais supportez-vous et supportez les autres
Je vous assure, ma très chère, que je souffre du moins autant que vous de ce que vous souffrez.
Il y a deux sortes de travail sur votre humeur
On m’a dit de votre part que vous aviez beaucoup de hauteur.
La lettre que vous avez pris la peine d’écrire pour me faire savoir votre état
Je viens d’apprendre que N. est mal. J’en suis très touchée.
Il faut que Dieu mette la main à tout : tout en a besoin.
Je ne suis point fâchée que les gens du monde qui, jusqu’alors, vous avaient laissé en repos
Ne vous contraignez pas pour aller à la Cour
Le pis qui puisse arriver est que N. ait gagné l’esprit de N. sur vous, et que vous passiez pour une personne qui s’imagine.
Je suis très mortifiée de ce que vous souffrez.
Vous serez sans doute étonnée, madame, que je m’ingère de moi-même à vous écrire.
Vous savez bien par vos dispositions que ce sont vos goûts qui sont votre lumière et votre guide.
J’ai bien de la joie, ma chère sœur, que Dieu ait bien voulu Se servir de ce méchant néant pour votre consolation.
Je prends beaucoup de part à la perte que N.N. ont fait de N. C’était une excellente fille
Je vois bien par tout ce que vous me mandez que vous avez pris le change
Vous avez trop de bonté, ma très chère mère, de penser à moi
Je vous assure que vous ne m’êtes pas inconnue
Je ferais volontiers, mademoiselle ce que vous m’ordonnez, si je croyais y pouvoir réussir. Convaincre l’esprit, ou toucher le cœur, sont deux choses si différentes
Je vous ai répondu aux choses principales de vos lettres
N’attendez pas de moi des compliments : je vous plains de ceux que l’on vous fait, loin de vous en faire.
Je ne vous fais point de compliment, et je suis persuadée que vous n’en attendez pas de moi
Je ne puis avoir aucune peine de celle que je vous ai faite
Puisque vous voulez bien que je vous dise mon sentiment
Permettez-moi, ma très chère, de vous parler à cœur ouvert
Puisque vous voulez que je vous dise mon sentiment, ma très chère
Puisque vous m’ordonnez, monsieur, de vous dire simplement ma pensée, je le ferai pour vous obéir.
Est-il possible, M., que vous preniez pour un refroidissement d’amitié ce qui en est la plus forte preuve ? Il y a bien de la différence de nous aimer pour Dieu ou de nous aimer pour nous-mêmes.
Je vous conjure, madame, d’être persuadée que personne ne prend plus de part que moi à votre affliction.
Je vous écris sans en savoir la raison. Pourquoi cherchez-vous quelque chose hors de l’ordre et de la volonté de Dieu sur vous ?
Vous savez, madame, l’affection tendre et sincère
La bonté que vous m’avez témoignée me fait prendre la liberté de vous écrire
Je crois, ma chère N., que c’était une tentation du démon qui vous faisait garder en vous-même les choses qui vous faisaient de la peine
Voilà les réponses, et celle pour M. Sa lettre me paraît simple et vraie
Je vous plains, M., mais je ne désespère pas de N.
Pour N., il faut beaucoup la ménager. C’est tout ce que vous pouvez souhaiter, à présent, que l’ouverture qu’elle a pour vous.
Je suis très affligée, ma très chère, de la peine que N. vous fait
Je comprends fort bien qu’un mal connu est moins dangereux que celui qui est caché, pourvu qu’on veuille bien en guérir
Je ne puis qu’approuver votre conduite sur votre chère épouse.
Je vous prie de dire à N. qu’elle prenne bien garde de ne point suivre son âpreté
Après avoir examiné votre lettre, je vous dirai que vous devez faire tous vos efforts adroitement
Ces personnes qui sont jeunes et peu expérimentées, ont besoin [qu’on se serve] d’une grande douceur pour les attirer.
Je sais que votre indisposition est très pénible, soit à votre égard, soit à l’égard des frères.
Qu’il y a de différence d’avoir le sentiment de la présence de Dieu ou d’avoir Dieu !
On ne peut être plus contente que je le suis de votre docilité
J’ai toujours bien cru, monsieur, que la trempe de votre cœur, jointe aux faiblesses, serait le moyen dont Dieu Se servirait
Je suis tout à fait fâchée de ce que vous me mandez de N.
N. me fait une grande compassion, et d’autant plus que si elle s’abaissait
Vous savez combien je m’intéresse à tout ce qui vous regarde
Que vous dirai-je ? Je vous plains plus que je ne vous le puis exprimer.
Dieu vous ayant appelée, madame, dans un temps où vous ne pensiez pas à Lui
Dieu ne regarde pas la fortune temporelle ; au contraire, Il semble renverser celle de ceux qui sont à Lui
Je ne suis point surprise de ce que vous me mandez de N. Lorsque l’on est rentré une fois dans la possession de soi-même, la nature y trouve si fort son compte
Je suis très fâchée de votre infidélité : elle est de conséquence.
Il est juste que Dieu fasse payer à N., dès cette vie, la peine de son élévation.
Tout ce que Dieu fait est toujours pour le mieux
Monsieur, Tout se fait et s’opérera toujours pour vous par la souplesse de votre volonté et par l’enfance
Le souverain bonheur de la vie, comme vous le dites fort bien, est cette dépendance continuelle à toutes les volontés divines.
Je crois, mademoiselle, que lorsque votre oraison est trop sèche, il faut lire quelque chose
Ayez bon courage, mademoiselle, plus vous trouverez de difficulté
Je vous assure, mademoiselle, que j’aurais beaucoup de peines de voir celles que vous avez, si je n’étais sûre qu’elles vous sont très utiles.
C’est une très bonne disposition, mademoiselle, que celle de vouloir servir Dieu pour Dieu même, sans avoir égard ni au goût ni à la sécheresse.
Votre sécheresse peut venir de la mélancolie dans laquelle vous vous laissez aller.
Je ne sais, mademoiselle, pourquoi je m’avise de vous écrire
Souffrez, mademoiselle, toutes les croix que la Providence vous envoie, et regardez-les comme des gages de l’amour d’un Dieu.
Je vous avoue, mademoiselle, que je goûte dans la séparation des créatures des plaisirs inconcevables.
J’ai bien de la joie, ma chère demoiselle, que vous continuiez toujours dans le dessein d’être à Dieu en quelque état qu’Il vous choisisse.
Je crois, mademoiselle, qu’il faut demeurer dans un vide de tout désir pour un état ou pour l’autre
Je réponds à la lettre de mademoiselle M. avant de vous répondre.
J'ai été chez vous, et j'eusse été bien contente de vous y voir si la divine Providence l'eut permis
O ma chère, n'ayez ni peine ni jalousie, mais songez que l'amitié véritable n'est fondée qu'en Jésus-Christ.
Vous ne devez pas douter que je n'aie toujours beaucoup de joie d'apprendre de vos nouvelles
Vous ne sauriez manquer en faisant ce que vous dit N.
Je n'ose plus vous écrire, ni à N. Nous nous trouverons en Dieu : c'est où il faut me chercher dorénavant.
Deux raisons m'ont portée de dire à mademoiselle, non de vous plus donner de conseil
Vous ne devez pas craindre, ma chère fille, l'oisiveté à l'oraison si vous commencez par le recueillement.
Vous savez que je ne donne jamais de moi-même des avis
Il me paraît que, de quelque manière que Notre-Seigneur permette que je vous traite, vous devez suivre votre même train à mon égard.
J'ai vu votre lettre. Il y a de la faute de chaque côté. Soyez tous unis en charité.
Demeurez en repos, ne songez plus à aucun état
J'ai fort souhaité, monsieur, que Notre-Seigneur vous donnât la plénitude de Son Esprit
Je vous ai demandé à Dieu avec la dernière instance, sans me mettre en peine de ce qu'il m'en doit coûter
Je suis touchée de vos peines, mais que voulez-vous ? Il faut porter la croix, et la porter constamment.
Il ne faut pas se troubler sur ses misères, mais il faut en porter paisiblement la vue, et ne s’y laisser jamais aller volontairement.
Je vous aime toujours de tout mon cœur, mais à condition que vous ne serez plus si friand d’amitié.
Vous me ferez justice, mademoiselle, quand vous serez persuadée que personne ne prend plus de part que moi à tout ce qui vous regarde.
J’ai bien de la joie, mademoiselle, que les choses soient comme vous les dites
Il faut souffrir les temps de peine et d’épreuves, mademoiselle, mais il faut les soutenir avec une fidélité inviolable.
Je ne crois pas que M. doive s’inquiéter se sentir trop d’attache pour N.
Que puis-je vous dire, sinon de mourir sans cesse à vous-même, car nous vivons en toutes choses
J’ai tâché de me cacher à moi-même ce que Dieu voulait de vous
Il m’est venu de vous dire, madame, que le diable est autour de vous comme un lion rugissant
J’ai été, madame, la plus surprise du monde d’apprendre que vous croyez que je vous avais conseillé de quitter le lieu où vous êtes.
Ce qui fait l’enfer dans l’autre vie est la compagnie continuelle des créatures et la privation de Dieu
J’ai à répondre, ma chère mère, à deux de vos lettres
J’ai souffert pour votre cœur, que je ne trouvais point à l’ordinaire depuis quelques jours.
Dieu permet, mademoiselle, que vous sentiez votre faiblesse
Le démon faisait tous ses efforts pour empêcher que vous n’entrassiez dans les desseins de Dieu
Pour ce qui regarde les enfants, il ne faut pas croire qu’ils deviennent parfaits
Pourquoi êtes-vous triste et pourquoi vous troublez-vous ?
Pourquoi vous désolez-vous, ma très chère ?
Il est vrai, ma chère fille, que je suis souvent occupée de vous, mais c’est bon signe.
Je sentis bien hier, ma très chère en Notre-Seigneur, que vous étiez peinée.
Je suis ravie que le calme dure.
Comme il me faut suivre tous les mouvements de mon cœur
J'ai reçu beaucoup de consolation, monsieur, de votre lettre, voyant que vous voulez être à Dieu sans réserve
J'ai eu beaucoup de consolation, monsieur, de voir la simplicité qui est dans votre lettre
Quoique je n'ai point eu de part, monsieur, à la lettre que M. vous a écrite
Vous me feriez tort, mon cher E[nfant], si vous me croyiez capable de vous oublier.
Pour l'intérieur, la fidélité à l'oraison me paraît essentielle
Si je ne vous écris pas, monsieur, aussi souvent qu’aux autres
Je vous assure que j'ai beaucoup de joie de votre docilité
Suivez votre goût, madame, pour le silence
Je bénis Dieu de tout mon cœur, mon cher M.
Les dispositions d'angoisse que vous avez ressenties
J'ai toujours bien cru, monsieur, que lorsque je vous manderais la vérité de ce que Notre-Seigneur veut de vous
Il me semble de connaître que vous avez un amour-propre si fort
J'ai bien de la joie, mademoiselle, que Dieu vous fasse connaître vos défauts les plus cachés.
Vous outrez un peu la matière quand vous vous traitez de détestable
Voilà une lettre que je vous envoie et que j'avais écrite
Je craindrais d'être infidèle si je ne vous disais
Je m'étais bien imaginé, monsieur, que vous seriez dans la peine
Je crois qu'il est à propos pour deux raisons que vous empêchiez M. de parler et d'écrire
Vous lisez toujours les livres curieux
J'ai appris, monsieur, de votre ami la mélancolie dans laquelle vous êtes.
J'infère de ce que j'ai remarqué dans vos lettres que vous vous laissez aller à la mélancolie.
Ce à quoi vous avez présentement le plus à prendre garde, c'est la mélancolie.
Il est certain, monsieur, que ce ne sont pas toujours les temps consacrés aux mystères de notre salut que l'on est le plus recueilli
Je vous prie de vous abandonner beaucoup à Notre-Seigneur et de quitter votre manière ordinaire d'agir et de concevoir les choses
Je vous assure que vous m'êtes très chère en Jésus-Christ.
Dieu veut assurément de vous une grande fidélité, et la mort de tout ce qui est de sensible et naturel
Je vous ai dit quantité de fois qu'il vous fallait une fidélité inviolable
J'avais au cœur, ma chère demoiselle, que c'était quelque raison particulière et par vous-même que vous avez commencé à mener une vie aussi extraordinaire que celle où vous vous êtes réduite.
Quoique je vous aie vu, je ne laisse pas de vous écrire ma pensée sur la lettre que j'ai trouvée.
Je crois que vous devez vous combattre et vous défier beaucoup de vous-même dans les répugnances que vous avez pour N.
Oui, c'est de tout mon cœur, ma chère enfant, que je vous reçois, et de toute l'étendue de mon âme.
M. m'a lu votre lettre, ma très chère sœur en Notre-Seigneur
Ne vous inquiétez point, ma chère dame, de l'état de peine
Je vous renvoie, mon cher M., une copie de la lettre que vous n'avez pas reçue
J'ai eu trop d'union avec vous pendant ma vie, ma très chère, pour ne vous en pas donner des preuves en mourant.
Je vois bien que Dieu veut vous exercer par le même endroit qui pourrait vous servir d'appui
J'ai reçu, mon cher M., votre lettre. La méthode dont vous vous servez pour élever vos enfants me plaît fort
On ne connaît guère un bien lorsqu'on le possède, mais après l'avoir perdu.
Je ne m'étonne pas, mon cher E[nfant], que vous ayez de la peine sur certains points de l’Église catholique et romaine.
Je vous avoue que ce serait le meilleur pour vous d'être écrasé sans miséricorde
Je suis très contente du bon frère **.
Mes maladies et mes longues souffrances m'ont empêché[e], ma chère fille, de répondre plus tôt au billet
Je vous prie, mon cher monsieur, de remplir tous vos devoirs à l'égard de monsieur votre père
Que dirai-je à mon cher F. sinon qu'il se réjouisse d'être traité comme le divin Maître
Il faut bien dire un petit adieu à notre cher frère. Je prie le divin petit Maître qui a bien voulu le recevoir dans Sa filiation
Quoique je sois fort mal, j'écris ce petit mot à mon cher ** pour lui dire que la Sainte Vierge n'est pas morte
Je vois bien, monsieur, que le Seigneur veut vous éprouver par les peines d’esprit
Je me sers de la main de ** pour vous témoigner la joie que j'ai toujours quand je reçois vos lettres.
Je ne manquerai pas de prier Notre-Seigneur pour vous.
Je suis ravie, monsieur, du goût que vous avez pour l'oraison.
J'ai eu bien de la joie, monsieur, d'apprendre de vos nouvelles, je vous assure que vous m'êtes bien cher.
J'ai lu, monsieur, votre lettre. Je vous dirai qu'il me paraît que votre confesseur a raison de trouver à redire
Je suis bien aise, monsieur, que vous soyez entré dans les dispositions que je vous ai mandées.
Je vous assure que c'est une grande consolation pour moi de voir les miséricordes que Dieu vous fait
Quittez-vous vous-même, mon cher frère.
Vous me faites plaisir de m'avoir avertie de ce que vous pensez sur **.
Mon cher f[rère], si Dieu me tirait de cette vie, je Le prierais de vous envoyer, comme à un autre Elisée, Son double Esprit.
La première partie de votre lettre est très bonne. Quand on agit simplement et bonnement, il ne faut pas tant examiner si l'amour-propre s'en mêle.
Il y a longtemps, ma chère demoiselle, que j'avais envie de vous écrire
Voilà, cher **, la réponse pour le bon **, que vous lui ferez tenir.
J'ai eu bien de la joie, mon cher E[nfant], de recevoir de vos nouvelles : j'en étais en peine
Il y a une manière d'avoir de vos nouvelles et de converser ensemble, mon cher f[rère], qui ne demande pas de fréquentes lettres
Mon très cher f[rère] en Notre-Seigneur, Je prierai Dieu pour M.***, et ne comprends pas comment on veut l'engager à la Cour
De quoi nous servirait-il d'avoir gagné tout le monde si nous perdons notre âme ?
Vous avez raison, mon cher f[rère], de croire que Dieu nous appelle à la liberté puisque l'Ecriture nous en assure.
Assurément, mon cher E[nfant], Dieu me donne pour vous une union très tendre.
Votre lettre, mon cher E[nfant], m'a été d'une grande consolation, y voyant les miséricordes que Dieu vous fait.
Que dirais-je à mon cher * sinon qu'il est impossible qu'il passe tout d'un coup d'une méditation raisonnée dans le pur silence.
Pour ce qui regarde l'abstraction et le dénuement des pensées
Dieu a différentes manières de s’exprimer qui reviennent au même dans la suite.
Je vous ai promis, madame, de vous écrire sur certains articles, mais je vous avouerai
Le travail que vous faites ne laisse pas de dessécher, et il faut humecter par l’onction de la grâce, puisée dans des silences fréquents et courts
Mon divin Maître m’oblige encore de vous demander de Sa part si vous ne distinguez pas Sa voix
Dieu ne demande point que vous vous donniez des mouvements extraordinaires pour vous corriger
Je ne vous écris que quelques mots pour vous dire que la défiance de vous-même est bonne
Ne vous inquiétez pas de ce que vous dit C. : elle n'a rien pour vous.
J'ai la joie que Dieu Se serve de l'histoire qu'Il m'a fait écrire pour vous faire du bien.
J'aurais une grande joie de vous voir, ma très chère, si Dieu le permettait ce printemps.
Écrite le premier jour de l'an. Il y a longtemps, mes chers enfants, que je soupire après le règne de Dieu
Pour la prophétie, il y a là quelque chose d'assez surprenant. Cependant le temps fixé me paraît contraire à l’Évangile
J'espérais toujours, M., que votre peine tomberait
Votre lettre m'a donné de la joie : on y voit l'opération de la grâce.
J'ai vu une lettre de N. qui a été voir notre petite sœur d'Isèle.
Je n'ai pu, ma chère enfant, vous répondre plus tôt à cause que j'avais la fièvre.
Vous savez bien que, vous étant aussi unie que je vous le suis en Jésus-Christ
Non, M., le divin Maître ne Se tait jamais : Il parle sans cesse lorsqu'Il est toujours obéi.
Je ne doute point que vous n'ayez les défauts que vous me mandez et même encore davantage
J'ai reçu la grande lettre que vous m'avez écrite.
Je vous assure que je prends bien de la part à toutes vos peines, mais je suis ravie que le divin Maître vous fasse perdre toute mesure
Le printemps, madame, ne dure plus, l'été est passé et l'automne pour N. sent les approches de l'hiver.
Souvenez-vous que qui dit « mort », dit séparation : rien ne coûte tant, mais bon courage !
Saint Jean, dans son Apocalypse, dit : Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur.
Ne vous étonnez pas si je vous dis des choses fortes sur la perte totale.
Je ne m'étonne point de l'état où vous vous trouvez : il faut essuyer bien d'autres vicissitudes que celle que vous avez essuyée.
Je n'ai guère de plus grande joie que d'apprendre de vos nouvelles, et surtout de celles où je remarque que Dieu vous éclaire sur la propriété
Je vous souhaite de bonnes fêtes afin que Jésus-Christ, qui est notre Pâque, ressuscite véritablement en vous.
Je vous assure, ma très chère, que vous m'êtes très chère et que je suis fort unie à vous
Vous ne sauriez croire combien j'ai eu de joie que vous soyez entrée avec petitesse
J'ai bien de la joie de ce que vous me mandez de N. Rien ne me fait plus de plaisir que lorsque je vois que l'on se tourne véritablement vers Dieu
Il m'a semblé que quoique vous eussiez la volonté générale d'être petit, vous avez le goût de l'esprit
Vous m'avez demandé si la sagesse, la prudence humaine et la prévoyance étaient des péchés.
La raison nous est donnée pour la conduite de tout homme raisonnable.
Je suis ravie que vous ayez suivi ce que Notre-Seigneur m'a fait vous dire sur vos études.
Vous me ferez justice, madame, lorsque vous serez persuadée que personne ne prend plus d'intérêt que moi à votre bonheur
On peut dire de vous ce que saint Jérôme disait de saint Paul : que vos défauts seraient des vertus
Je vous assure que je n'ai jamais changé pour vous
Je prends beaucoup de part à vos peines, mais il faut les souffrir
Personne, madame, ne s'intéresse plus que moi à vos peines, et si je pouvais contribuer
Je prends une part si grande, madame, à tout ce qui vous regarde
Je vous assure que vous m'êtes toujours très cher et que je partage avec vous toutes vos peines
Le bon Dieu permet, ma très chère, qu'on soit quelquefois plus sensible à de petites choses
Quand vous avez des peines dont vous ne pénétrez pas la cause
Je crains que les entraînements de vos occupations non nécessaires ne vous prennent trop de temps.
Aujourd'hui que je suis mieux, je l'emploie à vous écrire.
Que vous dirai-je, sinon que je suis plus unie à vous que jamais ?
Votre lettre m'a fait un fort grand plaisir. Vous n'éprouverez que ce que vous devez éprouver
J'avoue que je reçois toujours un nouveau plaisir de voir en vous les démarches de la grâce.
Je reçois avec petitesse et action de grâces les marques de votre bon cœur.
N., on ne peut prendre plus de part que je ne fais à votre nouvelle affliction.
Je viens de recevoir votre lettre. Je suis peinée de votre peine.
On peut bien diviser les corps, mis on ne peut séparer les esprits qui ne sont qu'un en Dieu.
Je trouve vos remarques très justes. Il est aisé de voir qu'on se grossit les objets
Ne vous mettez point en peine de la douleur naturelle que vous sentez
J'ai appris, ma chère, que le Seigneur, votre Maître et le mien, vous visite.
Ne vous étonnez point, je vous prie, de votre pauvreté
Je vous reçois, madame, de tout mon cœur de la part de Celui qui m'a donnée à vous sans réserve.
Dieu vous veut petit, et vous êtes encore un peu grand.
Vous voulez bien, mademoiselle, que je vous souhaite une heureuse année, pleine des miséricordes de Dieu.
Vous perdez de votre simplicité et de votre franchise, et cela vous paraît vous mener loin.
J'ai le cœur bien serré depuis hier au soir : je ne sais pourquoi.
Ayez bon courage, je vous en prie. Abandonnez-vous à Dieu sans aucune réserve
J'ai beaucoup de joie de vous voir dans ces dispositions d'abandon
Votre lettre m’a fait un véritable plaisir, y remarquant votre détermination d’être à Dieu sans réserve.
J'ai pris toute la part que je dois aux dispositions que vous avez écrites à N.
Je vous avoue, ma très chère, que je ne puis tenir contre vous.
Voilà une lettre pour N. Je n'ai besoin de quoi que ce soit à présent.
Sitôt que je vous ai eu quitté, j'ai ouvert sans y penser l’Évangile.
Je vous conjure de ne point retourner sur vous-même et de vous abandonner à Dieu.
Je vous assure, ma très chère, que c’est pour moi une très grande joie d’apprendre de vos nouvelles, et de celles de votre sœur
Je vous conjure de ne vous inquiéter point de votre état.
J’aime bien votre état, et le trouve aussi bon et meilleur que celui qui l’a précédé
J’ai lu avec un fort grand plaisir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, y voyant les progrès de l’amour pur
Personne au monde ne prend autant de part que moi aux miséricordes que Dieu vous fait.
J’ai eu bien de la joie de voir N. et d’apprendre par lui de vos nouvelles.
Je crois bien que la patience que vous avez à souffrir ces contre-temps et ces dérangements
Je ne crois pas que vous en soyez encore à prétendre du goût dans la prière.
Il n’y a rien à faire qu’à se laisser conduire de moment en moment par la Providence
J’ai un véritable déplaisir de l’embarras où P. a jeté N.
Je vous prie de vous tenir ferme à ce que nous avons dit.
J'ai été beaucoup occupée de vous aujourd'hui sans en savoir la cause.
Serez-vous toujours en vous-même ?
Je suis bien aise que vous disiez à cette personne ce que vous pensez d’elle
Je me sens toujours plus portée, M., sans en savoir la raison
Comme il se faut laisser arracher toutes choses
Ne doutez pas, monsieur, que vous ne soyez appelé à cette vie du Verbe
Il y a toujours en vous des dispositions d’abandon
Ces paroles que Notre-Seigneur dit en chassant du Temple les vendeurs
Il y a plus de deux ans que je vous ai dit que l’amitié, dont vous croyiez vous devoir séparer parce que vous la croyiez trop naturelle, était le moyen de la mort que Dieu vous avait choisi.
Je voudrais que vous eussiez fait sans hésiter le remède que je vous ai dit
J’ai le mouvement de vous écrire, et je le fais sans hésiter, pour vous certifier que Notre-Seigneur vous veut de plus en plus pour Lui-même.
Il est aisé de vivre sans réflexions volontaires lorsque l’on est en paix
J’ai bien de la joie, monsieur, que vous ayez fait avec docilité et petitesse ce que je vous ai conseillé
Le remède que vous me demandez contre l’amour-propre est celui de mourir à tout désir impétueux, même [à celui] d’être délivré de l’amour-propre
N’ayez point de peine pour la faiblesse de votre foi
Que vous dirai-je, sinon que vous soyez si petit que l’on ne vous voit plus ?
J’ai bien de la joie que vous vous soyez défait de votre tristesse depuis mon départ.
Je crois que vous ne devez nullement vous violenter dans le temps de l’abattement de votre corps
Je vous porte compassion, et vous avez véritablement sujet d’être peinée.
Dieu fait bien toutes choses. La promptitude avec laquelle tous ces officiers
On ne peut être plus contente que je le suis de vos dispositions.
Je ne serai jamais mal édifiée de vous ; mais je n’aurais garde de vous communiquer la paix
Il est bon que vous ayez des doutes et des incertitudes
Je ne crois pas que Dieu vous ait abandonnée
Plus vous deviendrez faible, plus les sentiments se réveilleront
J'ai cru vous devoir ôter de la peine où vous pourriez être de l'état où est à présent N.
Ne vous mettez point en peine de votre état, quoiqu'il soit peu consolant
Le découragement vient de l'orgueil et l'humble persévérance attire enfin une singulière protection de Dieu.
Je vous assure, madame, que personne n'a plus de zèle pour votre avancement que Dieu m'en donne.
Vous m'avez ordonné, madame, de vous écrire sans savoir ce que vous désirez de moi.
Je n'ai point été fâchée, mais je n'ai pu souffrir sans peine que vous vissiez cette personne.
J'ai cru devoir encore une fois vous faire comprendre les différentes conduites de Dieu.
Je conviens qu'il faut que les forces actives soient entièrement perdues pour ne pouvoir plus combattre.
Ne craignez point que la retraite et l'application
Demeurez abandonné de moment en moment à Dieu
Ne vous étonnez pas de vos misères et pauvretés.
Pour ce qui regarde l'article dont vous me parlez, entrez en défiance autant qu'il vous plaira.
Vous me feriez tort, ma très chère madame, si vous doutiez de la sincérité de mon cœur pour vous.
Demeurez, au nom de Dieu, abandonnée.
Dieu met l'âme dans une si cruelle et longue mort qu'il n'y a plus de vie ni d'espérance de vie.
Votre état me plaît. Ne craignez rien si vous n'aimez rien en vous.
Vous n'avez point à vous plaindre. Vous avez désiré la mort, elle est venue.
Il me semblait hier deux choses : premièrement, que ce qui fait que les communications de mon cœur au vôtre n'ont pas toute leur étendue
Votre lettre, madame, me donne de la joie, y voyant les démarches de la grâce qui conduit votre âme avec une économie admirable.
Je ne crois pas que vous deviez réfléchir si vous avez bien fait ou mal fait d'avoir parlé à N.
Au nom de Dieu, ne vous tourmentez plus pour connaître si vous êtes occupée de Dieu et si vous L'aimez.
Je vous conjure de ne point réfléchir comme vous faites après que les choses sont faites.
Pourquoi voulez-vous être assurée de votre persévérance ?
J'ai toujours beaucoup de joie, monsieur, quand je reçois de vos lettres. Je ne doute point
Loin que ce que vous me mandez que vous éprouvez vous doive faire douter de votre intérieur
J'aime votre état parce que moins il y a de sensible et d'assurance, plus vous avez de quoi exercer votre foi et votre abandon
Ne vous étonnez point de votre humeur. La privation de la vie intérieure
Vous ne sauriez croire la joie que j'ai eue d'apprendre par votre lettre que vous voulez bien vous abandonner à Dieu sans réserve.
Pour ce qui vous regarde, je crois qu'il faut outrepasser autant que vous le pouvez ces petites froideurs
Demande : « D'où vient que vous communiquez aux autres paix […] Réponse : Il y a deux sortes de résistances. L'une volontaire
Comme tout votre défaut vient de votre activité naturelle, soyez persuadé que vous ne sauriez trop vous simplifier.
Je suis toujours fort ravie, monsieur, quand je reçois de vos nouvelles, remarquant le progrès de la grâce en vous.
Il m’a été montré comme le soin de Jésus-Christ a été d’interpréter les Écritures Saintes
La pensée m’est venue ce matin, malgré tout mon mal, de vous écrire
Il y a cette différence entre la tranquillité qui vient d’un âme perdue et abîmée
Je ne sais comme je me suis expliquée dans ce que je vous ai écrit
J’ai toujours une plus grande certitude que votre état est de Dieu
Je me suis senti un fort mouvement de vous écrire pour vous certifier que Dieu veut
D’où vient que vous dites que c’est un temps perdu de travailler à vous rendre intérieur ?
Je vois deux sortes de peines dans votre lettre, ma très chère fille
Ce que vous exprimez de votre âme est très juste et bien compris
Il est vrai, madame, que vous ne pouvez faire autre chose à présent que de consentir au dessein de Dieu
C’est une imperfection, dans l’état où vous êtes, de vouloir agir
J’ai lu, mon révérend père, ce que vous mandez du bon soldat de Jésus-Christ
Il faut que votre état soit comme il est, et qu’il augmente même, car il ne faut pas qu’il reste pierre sur pierre
On m’a lu votre lettre, monsieur. Ce que je puis vous dire, c’est que votre état me paraît un avancement
Au nom de Dieu, demeurez dans votre paix et dans votre abandon
Le procès de N. étant fini, nous ne sommes pas dans une saison où il puisse avoir des affaires.
C’est me faire un véritable plaisir que de me faire savoir des nouvelles de N.
Je ne m’étonne point de tout ce que vous souffrez.
C’est toujours l’ordinaire de ces sortes d’états
J’ai reçu, ma très chère sœur, votre lettre avec plaisir, y remarquant les bontés
Cette petite peine que vous avez, augmentera, loin de diminuer.
Vous avez raison de dire que l’abandon nous rend tranquilles
Vous me dites de faire des actes de résignation et de renoncement.
La foi passive est cette onction savoureuse qui pénètre l’âme et lui ôte toute envie de discourir avec Dieu
Ce serait vous tirer de votre état que de vouloir vous donner une peine
Je suis assurée que ce qui fait à présent votre crainte et votre tourment, fera un jour votre joie
Votre lettre, mon cher F[rère], m’a comblée de consolation, y voyant les dispositions de soumission
Je m’en vais, monsieur, unie à vous en Notre-Seigneur au-delà de ce que je vous en puis dire.
Il ne s’agit pas d’avoir des certitudes
Vous ne devez pas douter que je ne reçoive agréablement de vos nouvelles, surtout des intérieures
J’ai toujours beaucoup de joie, mon cher F[rère] lorsque j’apprends des nouvelles de votre âme
Nous avons attendu longtemps de vos nouvelles, mon cher f[rère]
Il est bien juste que le cher ** ait de quoi mourir à soi-même.
Je me réjouis et de votre meilleure santé et des miséricordes que Dieu vous fait.
Votre lettre m'a fait un véritable plaisir en voyant les dispositions de votre cœur dans l'état de croix où Dieu vous a réduit.
Je ne suis nullement surprise de ce que vous éprouvez, Dieu m'ayant fait connaître
Je vous assure, ma chère demoiselle, que vous êtes beaucoup mieux que vous ne pensez.
Si j'avais à me plaindre de quelque chose dans votre lettre, monsieur, c'est qu'elle est trop cérémonieuse
Il est bon d'être humble, mais il ne faut pas que vous preniez pour vous ce qui n'est pas écrit à vous
J'ai toujours de la joie d'apprendre de vos nouvelles, voyant que vous voulez être à Dieu sans réserve et que vous persévérez dans Son amour.
Lorsque les sécheresses sont longues et fortes, il faut faire agir le cœur, ainsi que le père Surin s'exprime
Accoutumez-vous de bonne heure à être sevré et à manger le pain sec
Je ne crois pas que vous deviez vous inquiéter pour votre chère épouse
Il est certain, mon très cher f[rère], que, quoique nous ne devions faire cas pour nous-mêmes que de la foi nue et de l'amour pur
Que dirai-je à mon cher **, sinon que sa lettre m'a plu beaucoup
Souvenez-vous, mon cher f[rère], de ce mot de l'Imitation
Votre long silence, mon cher f[rère] en Jésus-Christ, ne m'a pas mise en peine un moment.
Monsieur, Quoique je prenne beaucoup de part aux grandes afflictions que Dieu vous envoie
J'ai appris, monsieur, par une lettre de **, comme Dieu continue de vous affliger.
Je vous assure, mon cher frère en Notre-Seigneur, que personne ne prend plus de part à vos afflictions que moi
Je crois que vous ne doutez pas, mon cher frère en Jésus-Christ, qu'étant aussi unie que je le suis avec vous
J'ai appris l'état où vous êtes, et mon cœur, loin d'être resserré par l'affliction, est dilaté par la joie.
M. * m’a lu la lettre que vous lui avez écrite, qui m’a fait beaucoup de plaisir
J'ai vu la lettre du cher **. Quand il aurait pour directeur un saint du Ciel
Mon cher E[nfant], oubliez-vous vous-même pour ne plus penser qu’à Dieu en Lui-même et pour Lui-même.
Je n'aurai point de repos que je ne vous aie perdu avec moi en Dieu pour toute l'éternité.
Mon cher f[rère], oublions tout ce qui nous concerne pour nous jeter à corps perdu entre les bras de l'amour sacré.
Mon cher frère,
Nous avons enfin ici ** dont je suis tout à fait contente. C'est un cœur bien droit au Seigneur.
Que le bon monsieur ** soit persuadé de l'union que j'ai avec lui en Jésus-Christ.
Je vous assure, mon cher f[rère] en Notre-Seigneur, que si Dieu vous donne quelque charité pour moi
Si nous n’éprouvions jamais ce que nous sommes
Non, madame, il n’y a qu’une chose : c’est de demeurer dans notre impuissance et dans notre néant
Je vous porterais beaucoup de compassion si je ne savais que le chemin de la croix
Dieu fait ce qu'Il veut faire de nous.
Comment sauriez-vous ce que je dois devenir
Il peut être très vrai que Dieu est fâché contre moi
N. devrait servir d'un grand exemple aux autres
Je comprends aisément ce que vous me dites pour l'avoir éprouvé.
Il y a un temps où il semble que la perte soit assurée
Voilà une lettre pour N. Je vous assure que je l'aime plus que jamais
Pourquoi la sagesse humaine nous est-elle si fort nuisible ?
Lorsque je vous dis hier qu'il ne fallait pas dire les défauts à N.
Pour vous, ma chère, mon cœur est d'autant plus à vous que je vous vois plus dans la défiance de vous-même
Il me semble que mon cœur est le trône du pacifique Salomon.
J'ai songé à ce que mande N. sur Marie Joseph
Je viens de recevoir votre lettre, mon cher N., sur les circonstances de la mort de Marie Joseph.
Je crois qu'il y a encore bien des petites choses sur quoi vous tenez, et bien des défauts.
C'est pour vous prier d'étendre et de dilater votre cœur, ou plutôt de le laisser étendre à la grâce, ce cœur trop petit pour l'immense Dieu.
Je ne puis douter que M. ne soit arrêté malgré sa bonne intention.
Je viens d'apprendre une chose qui m'a, je ne dirai pas, affligée
J'ai toujours une extrême joie d'apprendre de vos nouvelles car votre âme m'est bien chère. Je ne crains pas pour vous
J'ai beaucoup pensé à vous depuis quelques jours.
Que je suis ravie que Dieu vous fasse sentir votre faiblesse !
Je crois que N. me connaît assez. Je l'estime fort
Vous savez bien qu'étant unie à vous au point que j'y suis en Jésus-Christ
Rien ne peut me faire plus de plaisir que d'apprendre de vos nouvelles, surtout étant aussi bonnes que je les remarque.
Quoique votre lumière soit très profonde pour votre degré, je connais pourtant qu'il y a bien des choses que vous verrez un jour d'un autre œil
Ce sont, comme dit Jésus-Christ de saint Jean, des lampes ardentes et luisantes
Que dirai-je à mon petit Séraphin, sinon qu'il faut qu'il soit si petit que l'on ne l'aperçoive plus
à l'auteur : « J'ai vu votre lettre […] Réponse : Vous ne sauriez comprendre le plaisir
J'avais des douleurs qui m'ont empêchée de vous écrire hier plus au long. Je ne puis souffrir, dans les enfants du petit Jésus, cette affectation d'une sévère vertu.
Vous savez que je vous ai dit que je n'avais pas la force de désobéir.
Vous ne sauriez être trop simple
Je vous assure que rien ne peut me donner une plus forte joie que d'apprendre que vous avancez dans l'amour de Dieu simple et véritable
Je vous assure, N., que je souhaite que nous soyons si petits qu'on ne nous voie qu'à travers un microscope.
C'est le propre de la présomption de s'enfler horriblement dans la prospérité et de s'abattre étrangement dans l'adversité.
Vous savez que la véritable disposition pour connaître la volonté de Dieu est la nudité de tout penchant.
Je vous assure que Dieu vous fait éprouver ce qu'Il me fait éprouver
Je ne désire rien tant au monde que l'union entre mes vrais enfants
Vous ne devez pas douter que l'assurance, que vous me donnez, de l'union de votre cœur
Il y a des moments qu'il me semble que mon âme vous attire à elle
Je suis pressée de vous dire que, quoique je sois ici environnée de saints
Lundi 4 juillet, étant à la messe à Notre Dame, tout à coup Dieu m'a comme abîmée
Pourquoi se gêner à dire lorsque le Seigneur n'y porte pas ?
N. sait bien sans doute que je tiens à lui par l'éternel même et l'immuable
On a peine à comprendre ce que c'est que la mort de la volonté et l'extinction des désirs.
Je vous prie de ne vous confesser que lorsque Dieu vous en donnera le mouvement.
La M. était une grande servante de Dieu et bien prévenue de Lui dès sa jeunesse.
Ne doutez point, ma très chère sœur, que vous ne me soyez fort présente
Je vous prie, au nom de Dieu, de ne vous gêner point sur le nombre de vos communions par semaine
Je vous entends à merveille. Ce nouveau jour que vous éprouvez est un commencement de ce jour éternel.
Non, je ne veux point que l'on appelle l'amour « trompeur » : il ne le fut jamais.
Je ne sais, mes enfants, pourquoi vous vous amusez à une personne qui n'a rien de bon
Je me trouve toujours de plus en plus unie à vous pour les âmes que vous savez.
Il n'y a rien qu'on n'ait inventé contre l'intérieur pour le détruire.
Il y a deux sortes de goûts, celui du fond et celui du sentiment.
J'ai vu la lettre de votre ami.
N. vous est plus propre que nul autre parce qu'il est véritablement petit
Je vous prie, au nom de Dieu, de n'hésiter point sur le fait de laisser à Dieu le soin de vous juger
Je crois qu'en l'état où vous êtes, vous ne sauriez trop vous délaisser.
Je vous ai si souvent dit qu'il faut une perte et mort sans ressource parce que votre vie n'est plus de la nature
La lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire m'a beaucoup donné de joie, m'apprenant l'état de votre santé.
Des abîmes de malheurs, M., mais de bonheurs, parce que le sacré abandon rend douces les choses les plus fâcheuses.
On ne saurait jamais rien risquer en s'abandonnant à Dieu.
Vous m'aviez dit que vous m'écririez, mon cher Enfant
Assurez-vous que je n'ai point de peine de tout ce que l'on pense de moi
Je vous plaindrais extrêmement si je n'étais assurée de la bonté de Dieu sur vous.
J'ai oublié à vous prier de m'écrire lorsque vous seriez dans la peine
Soyez certaine que vous ne fûtes jamais plus à Dieu que vous y êtes
Il faut mourir à tout, et je ne serais nullement fâchée
La peine que vous avez vient assurément de votre infidélité
Après avoir porté la paix de l'amour, il faut porter la rigueur de l'amour.
J'écris seulement deux mots à N. où je mande simplement ma disposition.
Je ne m'étonne pas que vous soyez comme vous êtes, n'étant par encore fixe dans l'abandon.
Chacun est conduit différemment.
Vous ne devez pas douter, madame, de ma fidélité pour votre service.
Dieu a deux manières de conduite sur les âmes abandonnées
Oui, il faut que vous soyez anéanti
Qu'un cœur qui n'a plus de réserve avec Dieu est content et heureux
Il est vrai que j'ai souhaité que vous perdissiez toute voie
C'est à présent, ma chère N., que Dieu vous veut entièrement tirer de vous-même
Vous ne sauriez croire combien vous m'êtes chère en Notre-Seigneur et la part que je prends à vos maux.
J'ai de la joie que vous soyez mieux de toute manière
Je crois que vous ne sauriez trop continuer de suivre
Si vous pouviez donner quelque croyance à mes paroles
Lorsque vous voyez des personnes pleines de vie de grâce
Il m'a passé par l'esprit que Dieu veut de vous une souplesse
L'anéantissement total ôte le sentiment de l'humilité
Je ne sais qui sont ceux qui ont de belles choses à dire
Ce matin, en m'éveillant sans penser à vous
Vous avez raison de dire que l'union n'est pas finie entre vous et N.
Lorsque Dieu nous donne quelque impression
Comme je me doutais de l'occupation que vous avez
J'ai un mouvement assez fort de vous écrire et je le fais.
Pour comprendre la conduite de Dieu sur les pécheurs
Je vous prie instamment de travailler à vous rapetisser en toutes choses
Je ne demande rien autre chose sinon que votre cœur soit ouvert
J'ai bien cru que vous recevriez les choses que je vous ai dites comme vous les avez reçues
Ce que vous trouviez grand me paraît moins que des fourmis en comparaison de la grâce
La foi de l'ancienne loi était appuyée sur les promesses, en s'y assurant.
J'ai1 admiré, madame, la bonté de Dieu en voyant votre lettre.
Je suis bien aise que Notre-Seigneur ne vous épargne pas.
Que celui qui a commencé achève Lui-même de nous détruire et anéantir.
Il n'est plus temps d'être malade.
Il est certain que, lorsque l'âme est arrivée en Dieu
Puisque vous avez, madame, l'humilité de vouloir bien que je vous écrive encore mes petites pensées, qui me semblent bien n'être pas les miennes
J'ai appris en votre absence la nouvelle la plus dure pour moi
Une âme s'est trouvée aujourd'hui sacrifiée
Je suis dans une très grande peine de l'état où l'on me mande que vous êtes.
J'apprends avec joie que la situation de N. est plus douce que je ne l'avais pensé.
Je ne vous oublierai jamais, messieurs, en quelque lieu que la divine Providence me conduise.
Je vous assure, monsieur, que la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, m'a fait beaucoup plus de plaisir que les persécutions qu'on me fait ne me donnent de peine.
J'ai ressenti une si grande joie de me voir dépouillée de tous mes biens et de tous mes amis
Quelle précaution peut prendre une personne qui n'étant plus à elle
Votre lettre m'a donné une extrême joie voyant que vous avez bien voulu soumettre votre esprit.
S'il ne tombe pas une feuille que par l'ordre de notre Père céleste
Comme il me faut suivre tous mes mouvements, je le fais sans résistance
J'ai peine à écrire de moi.
Il faut vous rendre compte de mes dispositions puisque Dieu le veut
Il y a je ne sais quoi dans mon cœur pour madame que je ne puis bien vous dire.
On ne peut point toujours combattre son propre cœur
Vous me demandez, mes chers enfants, ma disposition
Je me sens pressée de vous faire connaître quelque chose de la disposition
Les faiblesses sont mon partage
Il faut que je vous dise encore une chose qui me tient fort à cœur
J'ai connu l'état où Dieu veut me faire passer et qu'il n'y aura point encore eu d'exemples connus
Ma très chère sœur et amie en Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre lettre m'a donné une véritable consolation
Vous me demandez comment est-ce qu'une âme perdue en Dieu distingue
La manière dont je me trouve, mon père, à votre égard m'ôte entièrement la liberté de vous parler
Ces vers vous expliqueront quelle est la nature de ma dévotion pour le saint Enfant Jésus.
L'abandon à Dieu est plus que toutes les assurances des créatures.
O que l'état que je porte, si petit et si abandonné, est étrange, et qu'il est rare !
On se connaît, monsieur, sans s'être jamais vu !
O mon enfant, comprenez toujours de plus en plus les desseins de Dieu sur ses pauvres créatures
Dieu me donne les choses de telle sorte qu'elles me viennent comme des pensées purement naturelles dans le moment.
Il semble que je vous porte partout sitôt que je suis seule en paix, et il se fait en moi une prière continuelle
Un feu secret, insensible, caché, inconnu, me dévore et me laisse souvent sans parole.
Je fis hier assurément quelques fautes après que je fus hors du parloir
Dieu me traita hier à Sa mode et il fallut Le laisser faire, et, pour ne m'y pas opposer, j'allais me cacher.
Dieu me fait éprouver un état que je ne puis bien exprimer : c'est dans l'expérience des imperfections.